Biologie : la guêpe et l'orchidée
" Qui n'a pas été émerveillé par la splendeur d'une orchidée ? Mais qui sait que pour parvenir à un tel déploiement de beauté, il lui faut faire preuve d'un génie qu'on ne soupçonnerait guère chez un être prétendument inanimé. La première difficulté qu'elle a à surmonter vient du fait que sa graine ne possède aucune réserve alimentaire. Elle est donc incapable de germer lorsqu'elle est simplement mise en terre. Pour y parvenir, elle doit s'acoquiner avec un champignon qui lui donne à manger. Loin de constituer un parasitage, cette relation est une véritable symbiose, car dès que les racines de la plantule fonctionne, le champignon recueille son bénéfice : il reçoit des sucres en échange des minéraux qu'il fournit à la plante. Bien entendu, un système de contrôle permet à la relation de ne pas dégénérer. Le champignon n'est toléré que dans un domaine limité des racines, et s'il s'avise de pousser trop loin ses filaments, il se les fait tout bonnement phagocyter.
L'autre grande difficulté que doit surmonter l'orchidée est la fécondation. Si la plupart des fleurs sont hermaphrodites, l'autofécondation est généralement impossible car les étamines, souvent réduites à une seule, sont trop éloignées du pistil. En outre, elle ne fabrique pas ce nectar qui attire la plupart des insectes. Alors, pour réaliser le transport du pollen, les orchidées se sont lancées dans l'invention de dispositifs plus invraisemblables les uns que les autres. C'est ainsi par exemple que l'orchidée Ophrys a noué une relation très intime avec la guêpe Goryte. Le premier fait remarquable est que le mâle goryte nait environ un mois avant la femelle, ce qui élimine toute concurrence entre l'épouse légitime et la maitresse. Le second fait remarquable est que la corolle de la fleur ressemble étrangement à l'insecte : forme, taille, couleur, reflets, pilosité, etc. Le troisième fait est lui carrément extraordinaire : la fleur sécrète une odeur analogue à la phéromone que la femelle synthétise pour attirer le mâle ! Celui-ci, en état de manque évident, se laisse abuser, et se livre sans retenue à une copulation avec la fleur, qui va parfois jusqu'à l'émission de sperme. Bien sûr il ne naîtra pas de guêpes de ces amours étranges. En revanche, en se trémoussant sur sa maitresse, le mâle accrochera un peu de pollen, qu'il ira ensuite déposer sur une autre fleur avec laquelle il se livrera à de semblables ébats. "
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