Il y a cent ans naissait le protectorat franco-espagnol sur le Maroc à la suite dune convention entre la France et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. Lhistorien Pierre Vermeren revient sur cette page dhistoire dans LExpress.
Il y a cent ans, le 30 mars 1912, une convention était signée entre Eugène Regnault, ministre plénipotentiaire français à Tanger, et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. Ainsi naît le protectorat franco-espagnol sur le Maroc, après des décennies dactivisme des deux puissances, loccupation de vastes parties de lEmpire, une semaine de tractations, et 5000 soldats français sous les murs de la ville.
Accusé de trahison pour avoir livré le pays aux « chrétiens » à Algésiras, Abd-el-Aziz est déchu en 1908. Les tribus révoltées du Sud ont proclamé son frère Abd-el-Hafid. Mais le « sultan du djihad » na guère de marge de manoeuvre. Non que le pays soit livré à lanarchie, comme le soutient le « Comité du Maroc » à Paris. Mais la régulation de lEmpire ne dépend que secondairement du Makhzen (ou palais impérial). La population et les tribus marocaines, aux trois-quarts berberophones, échappent au contrôle du sultan, dont la légitimité est dabord invocatoire. Certes, il exerce son pouvoir sur 40 de médinas cernées de hauts murs, et sur la fraction du territoire appelée « bled makhzen ».
Suite http://www.demainonline.com/2012/03/30/les-cent-ans-du-traite-de-fes/
Il y a cent ans, le 30 mars 1912, une convention était signée entre Eugène Regnault, ministre plénipotentiaire français à Tanger, et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. Ainsi naît le protectorat franco-espagnol sur le Maroc, après des décennies dactivisme des deux puissances, loccupation de vastes parties de lEmpire, une semaine de tractations, et 5000 soldats français sous les murs de la ville.
Accusé de trahison pour avoir livré le pays aux « chrétiens » à Algésiras, Abd-el-Aziz est déchu en 1908. Les tribus révoltées du Sud ont proclamé son frère Abd-el-Hafid. Mais le « sultan du djihad » na guère de marge de manoeuvre. Non que le pays soit livré à lanarchie, comme le soutient le « Comité du Maroc » à Paris. Mais la régulation de lEmpire ne dépend que secondairement du Makhzen (ou palais impérial). La population et les tribus marocaines, aux trois-quarts berberophones, échappent au contrôle du sultan, dont la légitimité est dabord invocatoire. Certes, il exerce son pouvoir sur 40 de médinas cernées de hauts murs, et sur la fraction du territoire appelée « bled makhzen ».
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