Je te pose la question dans l'autre sens: quels sont les avantages d'une fermeture de frontière ? Si tu me parles de drogue je te réponds qu'elle passe même si la frontière est fermée. Et puis elle est acheminée plus vers l'Europe que vers l'Algerie.
La question inverse ne peut être posée, étant donné que si l'on peut effectivement parler d'avantages pour le Maroc concernant l'ouverture des frontières, il est en revanche surtout question de sûreté et de protection pour l'Algérie.
Pour ce qui est du trafic de drogue, tu le dis toi même, bien que la frontière est censée être fermée cela n'empêche déjà pas l'Algérie d'être inondée par les stupéfiants marocains, imaginons maintenant si la frontière était ouverte et que les autorités marocaines continuent de fermer les yeux sur ce marché gigantesque qui rapporte chaque année plusieurs milliards de dollars au royaume chérifien, une véritable manne.
Or je ne suis pas sûr que les autorités marocaines soient prêtes à prendre des mesures concrètes et fermes pour lutter contre cette économie des narco-trafiquants. J'en veux pour preuve ces deux responsables marocains jetés en prison pour avoir témoigné devant les caméras de la chaîne M6.
Par ailleurs, il existe au delà de ça une autre question fondamentale à solutionner avant d'ouvrir avec légèreté ces frontières.
Une question à laquelle seul le Maroc en tant que puissance occupante, est en mesure de répondre, et qui règlerait non pas seulement le problème de la frontière algéro-marocaine mais celui du blocage général de l'UMA. Une véritable clé de voute en somme.
Cette question est bien évidemment celle du Sahara Occidental qui reste en suspens et qui génère de véritables tensions dans la région. Le Maroc fustigeant systématiquement l'Algérie tel un bouc émissaire pour justifier ses échecs concernant le dossier d'ordre colonial sahraoui, sans pour autant jamais faire valoir la moindre preuve concrète.
Pour le moment, l'heure est plus au retour d'un consensus autour du droit international qu'aux retrouvailles fraternelles.