Les "sans-toit" jouent aussi leur coupe du monde

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
Mondial 2014:
A trois kilomètres de l’Arena Corinthians, les sans-toit jouent aussi leur Coupe du monde

le 12/06/2014
Celle des 15.000 travailleurs pauvres entassés dans des cabanes en toile à flanc de colline…
De notre envoyé spécial à Sao Paulo,

D’en haut, la vue est imprenable. Et en plissant même un peu les yeux, on peut apercevoir la scintillante Arena Corinthians qui accueille le match d’ouverture.
A vos pieds, le décor est pourtant beaucoup moins luxueux: une mer de baraques en bois et en toile de plastique, 5.000 au total, abritant pas moins de 15.000 personnes.
C’est là que depuis un mois, le Mouvement des Travailleurs sans Toit (MTST) s’est installé de force.

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On est encore un cran en dessous de la favela: pas d’électricité, et l’eau courante est branchée sauvagement sur le réseau de Sao Paulo.
Et sur la seule surface plane de ce campement sauvage… un tournoi de foot.
«On veut montrer qu’on n’est pas contre la Coupe du monde, mais contre la façon dont la Fifa surpasse les lois de ce pays pour l’organiser», explique Josué Rocha, t-shirt forcément rouge du MTST sur le dos.

«On est en lutte mais on reste des Brésiliens»
Les équipes en lice? Celle des chauffeurs de bus, des éboueurs, et même des professeurs, autant de travailleurs expulsés à l’extrême est de la ville par la flambée des loyers. Avant d’attaquer cette «Copa do Povo» (Coupe du peuple), Josué prend le micro et chauffe la foule. Qui à chaque pause lui répond d’un féroce «A luta par valer!» («Ca vaut la peine de lutter!»).

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mam

Et tout le monde s’écarte pour voir flamber un totem aux couleurs de la Fifa, après qu’un gamin est allé siphonner le réservoir d’une vieille Renault. «Mais on sera quand même devant une télé pour le match contre la Croatie. On est en lutte mais on reste des Brésiliens», lâche une maman, un mioche sur chaque cuisse portant un maillot des Corinthians.

De toute façon, la victoire est proche. Enfin c’est ce qui se dit. La municipalité, qui a déjà beaucoup promis, aurait déjà racheté le terrain, et devrait voter les fonds la semaine prochaine pour lancer la construction de logements sociaux. «Bien sûr que j’y crois. Enfin c’est pas comme si j’avais un autre choix que d’y croire», sourit Gilson, habitant des lieux. Il assure que la maquette est déjà prête. La seule question qui reste: verra-t-on encore l’Arena Corinthians du haut de la colline?
 
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