Cher Tahar Ben Jelloun,
L'existence de peu d'écrivains marocains reconnus au-delà des frontières nous oblige malheureusement à souvent entendre parler de vous. En France, vous êtes probablement très respecté. Membre du jury du Goncourt, secrétaire de la Fondation pour l'Islam de France et "Arabe progressiste de service". Que de beaux titres que tout Arabe souhaitant réussir sous d'autres cieux aimerait tant collectionner. D'ailleurs, certains de mes compatriotes en viennent à être fiers de vous. Vous avez quitté le Maroc et vous avez réussi ailleurs, tout en choisissant de revenir régulièrement vers votre mère patrie, pour des visites de politesse. Que de belles prouesses.
Comme la plupart de mes compatriotes, j'ai remarqué dernièrement que vous vous êtes pris d'intérêt pour le Maroc. Par "intérêt", on pourrait en comprendre que vous êtes revenu à votre mère patrie, que vous avez accepté d'y enseigner - à titre bénévole pourquoi pas? - à ces petits Marocains qui n'ont pas eu accès à une bonne éducation dès leur enfance, ou voire même que vous vous êtes senti investi d'une mission civilisatrice en offrant à qui en voulait votre savoir. Mais non, nous en sommes bien loin. Depuis quelques temps, bizarrement, votre intérêt pour le Maroc s'est résumé à vous fendre de plates indignations quant aux ténèbres de l'islamisme qui rongent le pays.
À vous lire, nous aurions pu croire qu'une police islamique a été instituée. Que vous n'êtes que l'exception d'un peuple analphabète manipulé par les islamistes qui a dû aller vivre ailleurs, voire s'exiler. Qu'au Maroc, rien ne se passe, et qu'il ne s'agit que d'un désert de religieux où les modernistes sont chassés. Vous n'avez pas hésité à nous expliquer, de manière pédagogique, qu'en réalité "d'un côté, nous avons un roi qui fait de l'excellent travail et de l'autre, des gens qui nous tirent vers le bas, qui nous font régresser".
Préférant ne pas faire de suppositions sur d'éventuels intérêts personnels motivant votre lèche-bottisme de la monarchie marocaine, je me retrouve à essayer de comprendre votre phrase. Poète que vous êtes, je me dis que peut-être la lumière, je ne la vois pas, et qu'en mon état de pauvre "éduqué au Maroc mais non aux valeurs de la démocratie", il ne m'est pas très aisé de déceler la figure de style employée. Mais non. Bête que je suis, inculte comme vous l'avez très rapidement conclu il y a quelques temps, j'ai mis du temps à comprendre ce que vous êtes.
L'existence de peu d'écrivains marocains reconnus au-delà des frontières nous oblige malheureusement à souvent entendre parler de vous. En France, vous êtes probablement très respecté. Membre du jury du Goncourt, secrétaire de la Fondation pour l'Islam de France et "Arabe progressiste de service". Que de beaux titres que tout Arabe souhaitant réussir sous d'autres cieux aimerait tant collectionner. D'ailleurs, certains de mes compatriotes en viennent à être fiers de vous. Vous avez quitté le Maroc et vous avez réussi ailleurs, tout en choisissant de revenir régulièrement vers votre mère patrie, pour des visites de politesse. Que de belles prouesses.
Comme la plupart de mes compatriotes, j'ai remarqué dernièrement que vous vous êtes pris d'intérêt pour le Maroc. Par "intérêt", on pourrait en comprendre que vous êtes revenu à votre mère patrie, que vous avez accepté d'y enseigner - à titre bénévole pourquoi pas? - à ces petits Marocains qui n'ont pas eu accès à une bonne éducation dès leur enfance, ou voire même que vous vous êtes senti investi d'une mission civilisatrice en offrant à qui en voulait votre savoir. Mais non, nous en sommes bien loin. Depuis quelques temps, bizarrement, votre intérêt pour le Maroc s'est résumé à vous fendre de plates indignations quant aux ténèbres de l'islamisme qui rongent le pays.
À vous lire, nous aurions pu croire qu'une police islamique a été instituée. Que vous n'êtes que l'exception d'un peuple analphabète manipulé par les islamistes qui a dû aller vivre ailleurs, voire s'exiler. Qu'au Maroc, rien ne se passe, et qu'il ne s'agit que d'un désert de religieux où les modernistes sont chassés. Vous n'avez pas hésité à nous expliquer, de manière pédagogique, qu'en réalité "d'un côté, nous avons un roi qui fait de l'excellent travail et de l'autre, des gens qui nous tirent vers le bas, qui nous font régresser".
Préférant ne pas faire de suppositions sur d'éventuels intérêts personnels motivant votre lèche-bottisme de la monarchie marocaine, je me retrouve à essayer de comprendre votre phrase. Poète que vous êtes, je me dis que peut-être la lumière, je ne la vois pas, et qu'en mon état de pauvre "éduqué au Maroc mais non aux valeurs de la démocratie", il ne m'est pas très aisé de déceler la figure de style employée. Mais non. Bête que je suis, inculte comme vous l'avez très rapidement conclu il y a quelques temps, j'ai mis du temps à comprendre ce que vous êtes.