Une pensée de Jean Rostand :
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[Jean Rostand parle de l'homo erectus, appelé aussi pithécanthrope]
Si ces presque hommes étaient arrivés jusqu'à nous, si, au lieu d'en être réduits à les imaginer sur quelques vestiges, nous les voyions vivre à nos côtés, quel n'en serait pas le retentissement sur l'estime que nous faisons de notre espèce? Nous targuerions-nous encore, sous leur regard équivoque, d'une essence privilégiée? Oserions-nous renier ces indésirables parents et les immoles, comme nous faisons les autres bêtes, aux nécessités de notre science?
L'extinction du pithécanthrope, en ménageant notre orgueil, nous a épargné des scrupules.
"""
Voilà, Jean Rostand a saisi la logique floue qui préside à l'émergence de l'Homme moderne. il n'y a jamais eu de rupture brusque dans la lignée qui a mené à l'être humain, il n'y a pas d'un côté une essence toute faite de l'être humain et de l'autre le royaume des animaux sans raison. La seule raison de penser que l'être humain est "spécial" par rapport au reste des vivants est que les ancêtres immédiats de notre espèce se sont éteints, et donc on perçoit moins le lien qui nous lie au reste des primates. On peut avoir l'impression que l'être humain vient d'ailleurs, étant donné ses différences culturelles et psychologiques avec les chimpanzés, mais cela est une illusion d'optique due à l'extinction des formes intermédiaires entre nous et l'ancêtre commun.
En fait il n'y a jamais eu de premier humain, parce que les caractéristiques qui définissent les humains ont émergé de façon graduelle et pas synchronisée. On ne peut considérer que telle génération d'hommes-singes méritent évidemment le nom d'humain alors que la précédente seraient des singes sans raison. Le problème ne se pose pas dans ses termes, sauf pour certains métaphysiciens et religieux.
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[Jean Rostand parle de l'homo erectus, appelé aussi pithécanthrope]
Si ces presque hommes étaient arrivés jusqu'à nous, si, au lieu d'en être réduits à les imaginer sur quelques vestiges, nous les voyions vivre à nos côtés, quel n'en serait pas le retentissement sur l'estime que nous faisons de notre espèce? Nous targuerions-nous encore, sous leur regard équivoque, d'une essence privilégiée? Oserions-nous renier ces indésirables parents et les immoles, comme nous faisons les autres bêtes, aux nécessités de notre science?
L'extinction du pithécanthrope, en ménageant notre orgueil, nous a épargné des scrupules.
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Voilà, Jean Rostand a saisi la logique floue qui préside à l'émergence de l'Homme moderne. il n'y a jamais eu de rupture brusque dans la lignée qui a mené à l'être humain, il n'y a pas d'un côté une essence toute faite de l'être humain et de l'autre le royaume des animaux sans raison. La seule raison de penser que l'être humain est "spécial" par rapport au reste des vivants est que les ancêtres immédiats de notre espèce se sont éteints, et donc on perçoit moins le lien qui nous lie au reste des primates. On peut avoir l'impression que l'être humain vient d'ailleurs, étant donné ses différences culturelles et psychologiques avec les chimpanzés, mais cela est une illusion d'optique due à l'extinction des formes intermédiaires entre nous et l'ancêtre commun.
En fait il n'y a jamais eu de premier humain, parce que les caractéristiques qui définissent les humains ont émergé de façon graduelle et pas synchronisée. On ne peut considérer que telle génération d'hommes-singes méritent évidemment le nom d'humain alors que la précédente seraient des singes sans raison. Le problème ne se pose pas dans ses termes, sauf pour certains métaphysiciens et religieux.