LE MONDE - 24.04.10
Le débat sur l'interdiction du voile intégral a pris un tour particulier en cette fin de semaine. Le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux a demandé à son homologue de l'immigration Eric Besson d'étudier une éventuelle déchéance de la nationalité française pour le mari d'une automobiliste verbalisée alors qu'elle conduisait vêtue d'un voile intégral. Selon le ministre, le mari de cette femme serait polygame et serait coupable de fraudes aux aides sociales.
M. Hortefeux a reçu, dimanche, le soutien de Jean-Marie Le Pen pour qui le ministre de l'intérieur est "un homme de bonne volonté". "Les caisses sociales françaises sont pillées littéralement par des milliers, des dizaines de milliers de gens qui profitent indment de nos législations", a estimé le leader frontiste. M. Le Pen voudrait non seulement que cet homme soit déchu de sa nationalité, mais également expulsé. Ce qui lui paraît impossible puisqu'"il tomberait-là sous le coup de la suppression par M. Sarkozy de la double peine. Nous sommes contraints de garder chez nous la racaille qu'on a fait condamner devant nos tribunaux correctionnels ou nos assises", a-t-il déploré.
Si les rangs de la gauche et de la droite étaient divisés sur l'opportunité de cette loi, la démarche de M. Hortefeux a été, de manière plus classique, applaudie par l'UMP et critiquée par la gauche. Frédéric Lefèbvre, qui s'exprimait en tant que porte-parole du parti présidentiel, s'est réjoui de la démarche du ministre de l'intérieur. Elle "exprime la nécessaire fermeté dont notre société doit faire preuve à l'encontre de ceux qui méprisent nos règles, détournent nos procédures et profitent de manière inqualifiable de l'hospitalité française". Puis M. Lefebvre répond "non" à la question rhétotique "un islamiste radical, polygame, vivant avec quatre femmes et ayant 12 enfants [peut-il] conserver la nationalité française" ? "Le projet de loi qui vient en discussion à l'initiative du ministre de l'immigration doit permettre d'adapter notre droit pour que la réponse de la France à ce type de comportement inacceptable soit renforcée et accélérée", a-t-il conclu.
"Hortefeux a eu raison de mettre les pieds dans le plat", s'est félicité dimanche le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé sur Radio J. "Ce qu'a dit Brice Hortefeux est frappé au coin du bon sens et rappelle qu'en France, il y a des droits et des devoirs", a jugé samedi le numéro un de l'UMP, Xavier Bertrand.
La députée UMP Chantal Brunel demande, elle, "un état des lieux département par département" des familles polygames afin de "permettre une analyse des prestations versées et éviter d'éventuels abus"."Comme pour le port de la burqa, la polygamie est contraire aux valeurs de notre pays. Celles-ci doivent être respectées", estime l'auteure du livre Pour en finir avec les violences faites aux femmes.
Pour Julien Dray cette affaire relève du "montage politique", de la construction "d'un scénario de dramatisation" et "d'emballement médiatique". Le tout visant, selon lui, "à préparer un contexte idéologique pour préparer les termes du débat de la présidentielle" de 2012.
Le débat sur l'interdiction du voile intégral a pris un tour particulier en cette fin de semaine. Le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux a demandé à son homologue de l'immigration Eric Besson d'étudier une éventuelle déchéance de la nationalité française pour le mari d'une automobiliste verbalisée alors qu'elle conduisait vêtue d'un voile intégral. Selon le ministre, le mari de cette femme serait polygame et serait coupable de fraudes aux aides sociales.
M. Hortefeux a reçu, dimanche, le soutien de Jean-Marie Le Pen pour qui le ministre de l'intérieur est "un homme de bonne volonté". "Les caisses sociales françaises sont pillées littéralement par des milliers, des dizaines de milliers de gens qui profitent indment de nos législations", a estimé le leader frontiste. M. Le Pen voudrait non seulement que cet homme soit déchu de sa nationalité, mais également expulsé. Ce qui lui paraît impossible puisqu'"il tomberait-là sous le coup de la suppression par M. Sarkozy de la double peine. Nous sommes contraints de garder chez nous la racaille qu'on a fait condamner devant nos tribunaux correctionnels ou nos assises", a-t-il déploré.
Si les rangs de la gauche et de la droite étaient divisés sur l'opportunité de cette loi, la démarche de M. Hortefeux a été, de manière plus classique, applaudie par l'UMP et critiquée par la gauche. Frédéric Lefèbvre, qui s'exprimait en tant que porte-parole du parti présidentiel, s'est réjoui de la démarche du ministre de l'intérieur. Elle "exprime la nécessaire fermeté dont notre société doit faire preuve à l'encontre de ceux qui méprisent nos règles, détournent nos procédures et profitent de manière inqualifiable de l'hospitalité française". Puis M. Lefebvre répond "non" à la question rhétotique "un islamiste radical, polygame, vivant avec quatre femmes et ayant 12 enfants [peut-il] conserver la nationalité française" ? "Le projet de loi qui vient en discussion à l'initiative du ministre de l'immigration doit permettre d'adapter notre droit pour que la réponse de la France à ce type de comportement inacceptable soit renforcée et accélérée", a-t-il conclu.
"Hortefeux a eu raison de mettre les pieds dans le plat", s'est félicité dimanche le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé sur Radio J. "Ce qu'a dit Brice Hortefeux est frappé au coin du bon sens et rappelle qu'en France, il y a des droits et des devoirs", a jugé samedi le numéro un de l'UMP, Xavier Bertrand.
La députée UMP Chantal Brunel demande, elle, "un état des lieux département par département" des familles polygames afin de "permettre une analyse des prestations versées et éviter d'éventuels abus"."Comme pour le port de la burqa, la polygamie est contraire aux valeurs de notre pays. Celles-ci doivent être respectées", estime l'auteure du livre Pour en finir avec les violences faites aux femmes.
Pour Julien Dray cette affaire relève du "montage politique", de la construction "d'un scénario de dramatisation" et "d'emballement médiatique". Le tout visant, selon lui, "à préparer un contexte idéologique pour préparer les termes du débat de la présidentielle" de 2012.