Je suis en âge de construire une vie de famille, mais jai du mal à mengager», déclare Hassan, 31 ans, chef dentreprise à Casablanca. Cette situation, Hassan, nest pas le seul à la vivre. Ils sont nombreux, très nombreux, à appréhender la vie de couple.
«Au sein de mon entourage, les exemples de couples mariés qui sont au bord de lexplosion ne manquent pas. Cest terrible. A contrario, les couples équilibrés et épanouis sont une denrée particulièrement rare», poursuit-il. Quest-ce qui peut bien expliquer ce phénomène émergent dans la société ?
Selon une source bien informée, le taux de croissance de divorces enregistrés sur lexercice 2007/ 2008 serait à deux chiffres. On avance le chiffre de + 30%. Le niveau critique a donc été atteint. Les différentes mutations sociales sont-elles seules «responsables» de ce fléau qui frappe lensemble des composantes de la société ? Doit-on en déduire que la société se porte mal ? Quun certain mal être ambiant constitue un facteur aggravant en matière de tensions au sein des couples ? Des tensions qui puisent leurs sources dans un océan de problématiques avec laspect matériel comme pierre angulaire.
«Lintérêt majeur pour la majorité de la gente féminine repose principalement sur largent et les biens dont disposent lhomme. En dehors de cela, point de salut. En clair, peu de choses ont changé culturellement. La démarche du mariage est (et reste) empreint de féodalité. Cest une opération économique avec différentes équations», ajoute Hassan.
La place occupée par largent laisse peu despace aux sentiments. A lamour avec un grand A. Avouer ses sentiments à son partenaire ne doit pas être ressentit comme un aveu de faiblesse. Exprimer son attirance, non plus.
Les segmentations sociales avec comme relief une pays divisé en trois communautés majeures : les berbères, les fassis et les aroubis narrangent pas les choses. Pis, elles les compliquent drôlement.
Si des «exemples» dunion existent, il nen reste pas moins que les populations demeurent (très) attachées à ces critères dans le cas dune mariage comme du reste dans le domaine des relations amicales et professionnelles.
Un vrai casse-tête. Y compris pour les tribunaux de la famille qui sont bondés. Pris dassaut quotidiennement, les tribunaux sont devenus des lieux prisés par des femmes et des hommes venus en découdre. Seule petite embellie dans le ciel obscur, la démarche du divorce à lamiable est (elle aussi) en progression.
Alors que la modification du statut de la femme (Moudawana) via le nouveau code de la famille, intervenue en 2004, vient de célébrer son 4ème anniversaire, il semblerait que la société a du mal à intégrer lesprit et la philosophie de ce changement sociétal.
Cette mesure, «venue den haut», (cest le roi Mohammed VI qui a mené le combat) a du mal a trouvé ses marques et (surtout) ses repères au sein de la société. Comme tout projet de cette nature, il faut certainement lui laisser du temps. Encore faut-il que le facteur temps soit mis au service de la raison et du progrès.
Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com
http://www.yabiladi.com/article-societe-2813.html
«Au sein de mon entourage, les exemples de couples mariés qui sont au bord de lexplosion ne manquent pas. Cest terrible. A contrario, les couples équilibrés et épanouis sont une denrée particulièrement rare», poursuit-il. Quest-ce qui peut bien expliquer ce phénomène émergent dans la société ?
Selon une source bien informée, le taux de croissance de divorces enregistrés sur lexercice 2007/ 2008 serait à deux chiffres. On avance le chiffre de + 30%. Le niveau critique a donc été atteint. Les différentes mutations sociales sont-elles seules «responsables» de ce fléau qui frappe lensemble des composantes de la société ? Doit-on en déduire que la société se porte mal ? Quun certain mal être ambiant constitue un facteur aggravant en matière de tensions au sein des couples ? Des tensions qui puisent leurs sources dans un océan de problématiques avec laspect matériel comme pierre angulaire.
«Lintérêt majeur pour la majorité de la gente féminine repose principalement sur largent et les biens dont disposent lhomme. En dehors de cela, point de salut. En clair, peu de choses ont changé culturellement. La démarche du mariage est (et reste) empreint de féodalité. Cest une opération économique avec différentes équations», ajoute Hassan.
La place occupée par largent laisse peu despace aux sentiments. A lamour avec un grand A. Avouer ses sentiments à son partenaire ne doit pas être ressentit comme un aveu de faiblesse. Exprimer son attirance, non plus.
Les segmentations sociales avec comme relief une pays divisé en trois communautés majeures : les berbères, les fassis et les aroubis narrangent pas les choses. Pis, elles les compliquent drôlement.
Si des «exemples» dunion existent, il nen reste pas moins que les populations demeurent (très) attachées à ces critères dans le cas dune mariage comme du reste dans le domaine des relations amicales et professionnelles.
Un vrai casse-tête. Y compris pour les tribunaux de la famille qui sont bondés. Pris dassaut quotidiennement, les tribunaux sont devenus des lieux prisés par des femmes et des hommes venus en découdre. Seule petite embellie dans le ciel obscur, la démarche du divorce à lamiable est (elle aussi) en progression.
Alors que la modification du statut de la femme (Moudawana) via le nouveau code de la famille, intervenue en 2004, vient de célébrer son 4ème anniversaire, il semblerait que la société a du mal à intégrer lesprit et la philosophie de ce changement sociétal.
Cette mesure, «venue den haut», (cest le roi Mohammed VI qui a mené le combat) a du mal a trouvé ses marques et (surtout) ses repères au sein de la société. Comme tout projet de cette nature, il faut certainement lui laisser du temps. Encore faut-il que le facteur temps soit mis au service de la raison et du progrès.
Rachid Hallaouy
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