Monde arabo-musulman : enjeux et perspectives par Pierre Hillard, en 2 parties

SoumaSoum078

Je stresse comme un lutin !
VIB
Salam alaykoum, bonjour

Au lendemain de la Première guerre mondiale, le monde musulman est contrôlé par deux pays colonisateurs : la France et la Grande-Bretagne. On peut toutefois relever que l’Arabie Saoudite échappe à leur contrôle au grand désespoir du Parlement de Westminster qui se rend compte qu’il a laissé échapper un territoire véritable éponge à pétrole pour le plus grand profit des compagnies pétrolières américaines.

Au lendemain du choc de la Seconde guerre mondiale, une ère nouvelle s’ouvre en faveur de l’indépendance du monde musulman. Du Maroc jusqu’au Pakistan, des Etats semblent échapper à leurs anciens colonisateurs. Il n’empêche que certains d’entre eux sont restés dans le viseur des intérêts anglo-américains en raison d’intérêts pétroliers et de la mainmise de certaines matières premières. On peut dater cette collusion à la rencontre entre le président Roosevelt et le représentant saoudien Ibn Saoud en février 1945 conduisant au « Pacte de Quincy ». De ce pacte, il est décidé que les Etats-Unis accorderont une totale protection à l’Arabie Saoudite contre toute menace. Inversement, Ryad garantit l’approvisionnement en pétrole aux Etats-Unis. Outre ce point, des éléments concernant le partenariat économique et financier sont venus se greffer à l’accord énergétique.

L’intérêt anglo-saxon aux zones pétrolifères ne se dément pas avec l’Iran de Mossadegh. Par le biais de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), la Grande-Bretagne pesait dans la vie politique et économique de l’Iran. Les Britanniques bénéficiaient du contrôle des territoires Sud iraniens riches en pétrole. Les profits dégagés allaient droit dans les caisses de cette compagnie anglaise détenue à 53% par le gouvernement de Londres. Seuls 8 % des profits nets allaient directement au gouvernement iranien qui, face à un tel déséquilibre, demanda une remise à niveau d’au moins 50-50 entre les partis[1]. Cette proposition déplût fortement à la compagnie pétrolière qui, soutenue en sous-main par le gouvernement anglais, affichait un refus complet de modifier la donne en faveur des Iraniens ou du moins d’établir une meilleure répartition des profits. Cependant, la situation change avec Mohamed Mossadegh. Fort d’une longue activité dans la politique, il est fin 1949 à la tête de la commission parlementaire chargée des affaires pétrolières prônant la nationalisation du pétrole tout en dédommageant l’AIOC. Il garantit à la Grande-Bretagne le même niveau d’approvisionnement tout en conservant le personnel britannique de la compagnie. La nationalisation de la compagnie pétrolière fut effective le 28 avril 1951 par un vote du parlement iranien. Ce vote se fit la veille de l’arrivée au poste de Premier ministre de Mossadegh. Les tentatives anglo-saxonnes pour l’obliger à faire marche arrière se multiplient en particulier quand le gouvernement britannique présente l’affaire à la Cour mondiale d’arbitrage[2]. Ayant une formation de juriste, Mossadegh plaide directement la cause iranienne et remporte la mise. L’Angleterre ne pouvait pas laisser passer cet affront.


Suite de la première partie http://www.mecanopolis.org/?p=26158


Deuxième partie

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