le Guide libyen Moammar Kadhafi a présenté ses excuses pour le compte des Etats arabes pour avoir participé au commerce des esclaves.
"Je voudrais aborder une question sensible qui n'a jamais été abordée auparavant", a déclaré Kadhafi dimanche 10 octobre à Syrte. "Nous avons eu cela sur la conscience, et aujourd'hui, je me sens suffisamment courageux pour en parler."
"Ce sommet est une rencontre historique, dans la mesure où c'est la première fois que les dirigeants arabes et africains de réunissent depuis 1977. Au nom des Arabes, je condamne, de présente nos excuses et je regrette le comportement des Arabes envers leurs frères africains", a déclaré Kadhafi.
Et le leader libyen de poursuivre : "Dans le passé, les riches Arabes maltraitaient leurs frères africains ; ils achetaient leurs enfants et les amenaient en Afrique du Nord, dans la Péninsule arabe et dans les pays arabes entre les deux régions. Ils en faisaient des esclaves, les vendaient et les achetaient, et se livraient à l'esclavagisme de manière éhontée."
Samir Tayeb, spécialiste en droit et en science politique, a expliqué qu'il estimait que ce mea culpa tenait à l'une ou l'autre des deux raisons suivantes: "La première nous amène à penser que Kadhafi l'a fait en concertation avec les leaders africains pour donner un nouvel élan aux relations entre les Arabes et le continent africain."
"Le second scénario est que le leader libyen l'a fait en concertation avec les leaders arabes qui commençaient à se sentir quelque peu déconnectés du continent africain et souhaitent y retrouver leur crédibilité malgré la croissance du terrorisme islamiste, qui provient du Kenya, du Niger et du Mali et menace directement les pays du Maghreb", a déclaré Tayeb.
"Les Arabes sont censés s'excuser et rattraper leurs actions en soutenant le développement et les droits de l'Homme, et en condamnant la discrimination raciale. Mais comment cette initiative peut-elle réussir lorsque la corruption prévaut dans le monde arabe et que les droits de l'Homme y sont en permanence violés ?", s'interroge Lotfi Azzouz, directeur général d'Amnesty International en Tunisie.