Oise : Il stocke chez lui 400.000 euros non déclarés, la justice le condamne et les lui confisque

Globul

Bladinaute averti
Trahi par un sachet de parmesan et un pot de compote. C’est en effet à la caisse automatique du magasin Monoprix de Compiègne que toute l’affaire démarre. En début d’année 2022, le gérant du magasin remarque qu’un homme d’une soixantaine d’années achète souvent de petits articles avec des billets de 100 euros. Il alerte la police qui entame une enquête. Une perquisition est rapidement menée au domicile du suspect. Deux caissettes métalliques sont retrouvées contenant des enveloppes avec de l’argent liquide pour un montant total de 90 000 euros.

Dans une autre pièce de la maison, les enquêteurs retrouvent une mallette contenant près de 300 000 euros, là encore en liquide. En revanche, impossible de trouver une quelconque pièce justificative qui expliquerait d’où vient cet argent.

« Ils m’ont demandé de garder leur argent par peur des cambriolages »​

Le sexagénaire comparait donc ce mardi 28 mars 2023 pour blanchiment aggravé puisque, faute de documents justificatifs, la somme est présumée provenir d’un délit. À la barre du tribunal correctionnel, le prévenu tente de se justifier. « La mallette avec les 300 000 euros appartenait à mes parents. Ils m’ont demandé de garder leur argent par peur des cambriolages. » Il explique alors que ses parents « étaient d’une autre époque, où l’on ne faisait pas confiance aux banques et où l’on gardait l’argent chez soi ». Quant aux sommes rangées dans les caissettes métalliques, il assure qu’elles proviennent là encore de ses parents mais qu’il s’agit cette fois de dons, de cadeaux et autres remboursem
ents pour des achats qu’il leur faisait.

Jusqu’en 2020, cet argent dort au domicile compiégnois du prévenu. Profitant du confinement, il se décide à ouvrir les enveloppes et à les reconditionner. Pour autant, il ne se pose pas la question d’une éventuelle déclaration à l’administration fiscale.

Entre 2021 et 2022, les enquêteurs notent aussi de nombreux mouvements sur les comptes du prévenu, de son épouse et de son fils. Là encore, pas de déclarations. Pourquoi avoir attendu janvier 2022 pour mettre cet argent en circulation dans des magasins ? Lors de sa garde à vue, le sexagénaire avait expliqué avoir eu peur que les billets se périment. À l’audience, il reconnaît avoir paniqué. « J’ai cherché à me défaire de tout ça, à m’en débarrasser. »

Les sommes retrouvées confisquées​

S’il a du mal à expliquer son comportement irrationnel, il peine également à convaincre au sujet de la provenance de cet argent. Sa mère était infirmière scolaire et son père chef d’entreprise… Les 400 000 euros proviennent-ils uniquement du fruit de leur travail ? « Rien n’était calculé ni programmé, j’ai perdu les pédales », assure le prévenu. « Je crois qu’on ne devrait pas accepter les cadeaux de ses parents », glisse-t-il en fin d’audience.

Trois ans de prison avec sursis sont requis à son encontre. Une peine jugée disproportionnée par l’avocat de la défense, qui rappelle que son client n’a jamais mené grand train et qu’il a déjà tout perdu. En effet, si le tribunal réduit la peine à deux ans de prison avec sursis, il prononce une confiscation des sommes retrouvées au domicile du prévenu ainsi que des différents dépôts effectués sur ses comptes. Il a dix jours pour faire appel de la décision.


Courrier picard
 
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