Muslim se compose du prefixe d'insistance mou qui est un superlatif et de la racine semitique trilitaire s-l-m.
Dans les langues sémitiques (occidental, sud, oriental) cette racine a différente traduction selon le contexte et les déclinaison
Arabe
Salima : être ou devenir sûr, parachever.
Salimahu : (Dieu) rend sûr ou libre. Retourner, se rendre, concéder. Faire prisonnier. Sallama ‘alayhu : saluer.
Sallama : donner autorité sur soi-même. ‘aslama li : abandonner.
Aslam : quitter, s’abstenir d’aider, payer d’avance, se soumettre, se confier à Allah. C’est de là que viennent islam, et musulman.
Salam : paiement d’avance, capture, prisonnier.
Axada salam : faire prisonnier sans guerre, mettre en soumission.
Salâm, taslîm : salutation, approbation de ce qui est décidé par Allah.
Sallama li’amri allah : se soumettre à Allah.
Salâma : faire la paix.
‘istaslama : capituler, céder, succomber, livrer (une femme à un homme). ‘istislâm : état de soumission.
Hébreu
Salam : conclure (en hébreu mishnique). Hišlîm : achever, compléter, accomplir ; se réconcilier ; confier, livrer (en hébreu mishnique, Deu, 32, 30) ; se résigner à son sort (en hébreu moderne).
Hašlama : acceptation d’une situation sans plus la combattre ; résignation ; parachèvement.
Sillem : rembourser, donner son du, restituer, accomplir.
Tašlum : paiement.
Salôm : santé, bien être ; prospérité, succès ; paix salutation ; délivrance, salut ; état d’une chose complète ou intacte ; homme de paix.
Salem : Complet. Š(e)lomo : Salomon. Mušlam : parfait. Meshulam : payé
Mištalem : rentable.
Ethiopien (amharique)
Salama : être bien, en bonne santé, sauf ; être complet, parfait, accompli.
Erythréen (Tigré)
Salam : protéger ; saluer ; remettre.
Araméen
Šallem : rembourser. Š(e)lâm : paix ; bien-être.
Akkadien (oriental)
Šalâmu : santé, bien-être physique ; richesse (d’un Etat ou d’une ville) ; achever un voyage en état sauf ; fausseté, comportement inconvenant. Etre bien ; en bonne condition, sauf, ordalie ; être favorable ; réussir, prospérer ; être complet, achevé ; recevoir une pleine satisfaction financière.
Šullumu : être bien en bonne santé ; garder, protéger, sauvegarder, livrer, rembourser, restaurer ; rendre favorable ; accorder le succès à quelqu’un ; parachever un travail, une entreprise, exécuter une instruction, une mission, commander en chef, parachever un rituel, achever une récitation, réciter jusqu’à la fin, arriver au bout d’un intervalle de temps, achever une gestation ou une incubation ; payer ou rembourser complètement, livrer en totalité, restituer, compenser, payer un dommage, redresser un tort.
Punique (Carthaginois)
Šallem : accomplir un voeu. Šlm : (voyelles inconnues, probablement "šalom") sacrifice, offrande.
Judéo-araméen de Babylone
Š(e)lam, š(e)lem : être achevé, se terminer, rendre complet, rembourser.
Š(e)lama : paix, bien-être, salutation, richesse.
Ašlamta : un type de démon.
Šalmana : personne parfaite.
Judéo-araméen de Jérusalem
Ašlem : livrer.
Eblaïte
Salumu : se rétablir, garder sa santé.
Ougaritique
Šalama : être bien, en paix, sauf, en santé. Šallima : se rétablir, payer, rembourser, récompenser pleinement ; conserver la santé, rester sauf. ŠLM (šalâm ?) paix, santé, bien-être ; victime, sacrifice de communion, pacifique ; pur. ŠLMT : santé
Palmyréen
Š(a)lamit : accord.
Nabatéen
ŠLM (voyelles inconnues) : accord
Mandaïque
Šlam(a) : paix, salutation, état de complétude, sécurité, richesse, perfection.
Sud arabique épigraphique SLM (voyelles inconnues) : féliciter, faire la paix, payer ; être en bonne santé, en situation heureuse ; paix, tranquillité.
Mon avis est que cette racine est un terme lié a la fin d'un conflit guerrier qui devait souvent se produire entre tribus voisines. Je pense que cela signifie originellement terminer finir une guerre. Différentes situations étaient alors possibles : Soit il avait un vainqueur et donc un vaincu qui se soumettait (esclavage ou versement d'un tribu), soit un accord était trouvé. Mais dans tous les cas la paix en tant que fin des hostilités revenait.
Il est interessant de remarquer comment les semites prient : les mains jointes. Paume contre paume pour les chrétiens, poignet contre poignet pour les musulmans et les akkadiens de sumer. Cette symbolique gestuelle rappelle la situation du prisonniers de guerre aux mains ligotés (donc impuissants et soumis a une condition de futures esclaves ou de sacrifice).
La génuflexion et les prosternation au sol confirment cette état de fait dans le rite islamique.
Il serait plus logique de traduire muslim par le "très soumis" a Allah et donc lui devant une obéissance absolue comme un 'abed c'est a dire un esclave (plus qu'un serviteur).