Où en est la préservation du cèdre de l’Atlas?

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
· Le bilan présenté lors des 3es Assises forestières

· Régénération de 8.000 ha et peuplement de 80.000 autres

Pendant deux jours, les 16 et 17 de ce mois, la ville de Khénifra a abrité les travaux des troisièmes Assises forestières organisées par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD). «L’écosystème cédraie, enjeu stratégique pour le développement régional» a été le thème choisi pour cette rencontre. Celle-ci a été une occasion pour les responsables de dresser un bilan à mi-parcours sur la stratégie adoptée par ce département pour la période 2005-2014 pour la conservation et le développement de l’écosystème cédraie.
La première phase 2005-2008 a été marquée par plusieurs réalisations. Il s’agit en particulier de la régénération de 8.000 ha de cèdres, le peuplement de 80.000 ha et la mise en défens de 5.000 ha. Sans oublier de signaler l’amélioration des parcours sur une superficie de 2.600 ha et l’élaboration des plans d’aménagement des parcours collectifs sur 146.000 ha avec la perspective de création d’une réserve biosphère cédraie dans le Moyen Atlas. Cette dernière englobera les trois parcs nationaux d’Ifrane, du Haut-Atlas oriental et de Khénifra avec une superficie globale d’environ 500.000 ha. Cela permettra de déclarer l’écosystème «Cédraie de l’Atlas» en tant que patrimoine mondial, selon les responsables du HCEFLCD. Des projets de développement intégré figurent également au menu. Ils visent à concilier entre le développement socioéconomique des populations locales et la conservation des ressources forestières. A ce titre, deux projets sont en cours de réalisation dans les provinces d’Ifrane et de Khénifra pour un montant de 425 millions de DH avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et le programme Meda.
Toujours dans l’objectif d’intégrer la population locale dans cette stratégie de préservation du cèdre, le département des Eaux et Forêts a élaborer des contrats-programmes avec 20 coopératives groupant 1.300 adhérents. Ce qui a permis de leur assurer un revenu mensuel de 1.760 DH par coopérateur. Le même travail a été initié avec 7 autres associations pastorales regroupant 1.700 usagers autour de 5.000 ha de mise en défens pour une indemnisation annuelle de plus d’un million de DH.
Sur les potentialités du Maroc, il faut retenir que la cédraie occupe 133 mille ha et constitue la principale source de production de bois d’œuvre, soit 80% de la production nationale qui représente 30% des recettes forestières annuelles totales. Elle assure un équivalent de 6,5 millions homme-jour, soit un revenu de plus de 353 millions de DH par an. 10% des communes forestières bénéficient d’un montant de recettes de l’ordre de 100 millions de DH en moyenne par an, soit 30% des recettes forestières annuelles. Levier de développement de l’économie rurale, le cèdre fournit aussi près de 116,3 millions d’unités fourragères pour un cheptel de 800.000 têtes, soit 8% du cheptel pâturant en forêt.

Nour Eddine EL AISSI
 
Haut