Perdue

Salam Aleykoum

Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour poster ce message. Je m'excuse par avance si ce n'est le cas. Ce message risque d'être long, je ferai l'effort de condenser mes propos tout en exposant ma situation correctement.

Je viens à vous aujourd'hui pour avoir des avis et des conseils quant à ma situation. J'ai essayé d'exposer ma situation à mon entourage, mais en vain. Perdue, je me dis que peut-être, je trouverai une piste sur internet.

J'ai grandi dans un foyer musulman, avec une mère pratiquante et un père qui l'est un peu moins. J'ai deux sœurs, également musulmanes dont une l'est d'avantage (minhaj salafiya, je le précise mais je ne cherche nullement à provoquer un débat, ce n'est pas mon intention). La vie familiale et sociale est rythmée comme la majorité des foyers musulmans par une "culturo-pratique islamique" (ramadan, prière, aïd, cérémonie etc). J'ai effectué de mon côté un parcours scolaire classique, sans grand soucis dans des établissements publics où j'ai pu côtoyer des personnes issues de divers horizons. Je n'ai pas fréquenté spécialement des musulmans ni eu l'occasion ou de situation environnementale favorable à ceci.

Je ne me suis jamais posée de question quant à l'islam, je me déclarais musulmane mais sans conviction ni pratique marquée. Ce n'est qu'a mon arrivée à la fac que je me suis remise en question. Suite à une sensation de vide et d'incompréhension omniprésente, je cherchais des réponses à mes questions. En parallèle, j'ai rencontré un groupe de sœurs qui m'aida dans ma quête spirituelle. C'est ainsi que je me suis mise à découvrir véritablement l'islam et à le pratiquer. S'en suit rapidement la reprise de la prière à l'heure , un changement de comportement, de fréquentation, d'habitude, vestimentaire avec le port du Hijab etc. J'étais submergée par un enthousiasme indescriptible qui favorisa cette dynamique.
 
(SUITE)

Ce phénomène me poussa en parallèle à me reclure dans un environnement social exclusivement musulman. Au départ, ça me convenait mais un malaise s'installa progressivement. Il y'a plusieurs raisons, je vais en citer quelques uns. J'aime personnellement discuter et débattre sur divers sujets et thèmes ; la politique, la culture, la technologie, les sciences etc. J'ai toujours été ainsi, cependant dans ce contexte j'étais souvent mal vue, ou mes propos étaient jugés inutiles et futiles pour une musulmane voir interdits et source de grands malheurs (la philosophie particulièrement). Seul les sciences islamiques sont acceptées on dirait... Il y'a également le paradoxe grandissante ; d'un côté prôner que l'islam est une source de paix, de sérénité où la fraternité, la cohésion et l'aide caractérisent notre religion tout en adoptant conjointement une sorte de jugement perpétuel, avec une mise en avant des châtiments et de la crainte avec un ton agressif. Personne n'est parfait certes, mais cette récurrence me gêne. Je peux aussi citer cette obnubilation pour le mariage de la part des sœurs, ces dernières ne voyant ceci comme une finalité et non comme une étape de la vie qui peut-être facultative. La majorité des discussions portent sur ça, jusqu'a qu'on insiste pour me trouver quelqu'un tout en essayant de me convaincre que ça ne peut que m'être bénéfique, et que à 20ans je suis "déjà trop vieille" (si si). Je ne suis simplement pas prête, et je ne désire pas me concentrer sur ça mais encore une fois voilà qu'on me qualifie "d'occidentale qui ne pense que à la dounia" ?

Toutes ces accumulations m'ont fait rentrer dans une sorte de dépression. Je me sens telle une paria. Frustrée et dégoutée, ma foi ne fait que baisser de jour en jour. Je me sens hypocrite et en inadéquation avec mes aspirations. Je ne remet pas en cause l'islam en lui même, on peut me dire que la foi est personnelle et que nul n'est en droit de m'empêcher la pratique. Ce qui est vrai, cependant je suis dans une phase de colère et de tristesse qui me bloque à tout raisonnement efficace. Pour le moment, j'ai juste envie de sortir de ma solitude qui me pèse, de "péter un coup", de sortir, avoir une vie sociale avec mes fréquentations antérieurs, voyager, découvrir, m'amuser sans qu'on omette un jugement et qu'on réprimande. Il serait fort d'estimer que je sors "de prison" mais c'est malheureusement cette sensation que j'ai.

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser... Je suis désolée pour mon long texte. Il est vrai que j'avais besoin de vider mon sac et d'exprimer tout ce que j'ai sur le cœur. Merci à celles et ceux qui auront pris la peine de me lire
 

compassion

il y a, un 3aflite dans chaque bougie
VIB
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Ce phénomène me poussa en parallèle à me reclure dans un environnement social exclusivement musulman. Au départ, ça me convenait mais un malaise s'installa progressivement. Il y'a plusieurs raisons, je vais en citer quelques uns. J'aime personnellement discuter et débattre sur divers sujets et thèmes ; la politique, la culture, la technologie, les sciences etc. J'ai toujours été ainsi, cependant dans ce contexte j'étais souvent mal vue, ou mes propos étaient jugés inutiles et futiles pour une musulmane voir interdits et source de grands malheurs (la philosophie particulièrement). Seul les sciences islamiques sont acceptées on dirait... Il y'a également le paradoxe grandissante ; d'un côté prôner que l'islam est une source de paix, de sérénité où la fraternité, la cohésion et l'aide caractérisent notre religion tout en adoptant conjointement une sorte de jugement perpétuel, avec une mise en avant des châtiments et de la crainte avec un ton agressif. Personne n'est parfait certes, mais cette récurrence me gêne. Je peux aussi citer cette obnubilation pour le mariage de la part des sœurs, ces dernières ne voyant ceci comme une finalité et non comme une étape de la vie qui peut-être facultative. La majorité des discussions portent sur ça, jusqu'a qu'on insiste pour me trouver quelqu'un tout en essayant de me convaincre que ça ne peut que m'être bénéfique, et que à 20ans je suis "déjà trop vieille" (si si). Je ne suis simplement pas prête, et je ne désire pas me concentrer sur ça mais encore une fois voilà qu'on me qualifie "d'occidentale qui ne pense que à la dounia" ?

Toutes ces accumulations m'ont fait rentrer dans une sorte de dépression. Je me sens telle une paria. Frustrée et dégoutée, ma foi ne fait que baisser de jour en jour. Je me sens hypocrite et en inadéquation avec mes aspirations. Je ne remet pas en cause l'islam en lui même, on peut me dire que la foi est personnelle et que nul n'est en droit de m'empêcher la pratique. Ce qui est vrai, cependant je suis dans une phase de colère et de tristesse qui me bloque à tout raisonnement efficace. Pour le moment, j'ai juste envie de sortir de ma solitude qui me pèse, de "péter un coup", de sortir, avoir une vie sociale avec mes fréquentations antérieurs, voyager, découvrir, m'amuser sans qu'on omette un jugement et qu'on réprimande. Il serait fort d'estimer que je sors "de prison" mais c'est malheureusement cette sensation que j'ai.

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser... Je suis désolée pour mon long texte. Il est vrai que j'avais besoin de vider mon sac et d'exprimer tout ce que j'ai sur le cœur. Merci à celles et ceux qui auront pris la peine de me lire
salam
tu oublie pas de refaire tes ablution après que tu péte t'on coup si tu veux que ton jeune soi valider
 

nordia

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Ce phénomène me poussa en parallèle à me reclure dans un environnement social exclusivement musulman. Au départ, ça me convenait mais un malaise s'installa progressivement. Il y'a plusieurs raisons, je vais en citer quelques uns. J'aime personnellement discuter et débattre sur divers sujets et thèmes ; la politique, la culture, la technologie, les sciences etc. J'ai toujours été ainsi, cependant dans ce contexte j'étais souvent mal vue, ou mes propos étaient jugés inutiles et futiles pour une musulmane voir interdits et source de grands malheurs (la philosophie particulièrement). Seul les sciences islamiques sont acceptées on dirait... Il y'a également le paradoxe grandissante ; d'un côté prôner que l'islam est une source de paix, de sérénité où la fraternité, la cohésion et l'aide caractérisent notre religion tout en adoptant conjointement une sorte de jugement perpétuel, avec une mise en avant des châtiments et de la crainte avec un ton agressif. Personne n'est parfait certes, mais cette récurrence me gêne. Je peux aussi citer cette obnubilation pour le mariage de la part des sœurs, ces dernières ne voyant ceci comme une finalité et non comme une étape de la vie qui peut-être facultative. La majorité des discussions portent sur ça, jusqu'a qu'on insiste pour me trouver quelqu'un tout en essayant de me convaincre que ça ne peut que m'être bénéfique, et que à 20ans je suis "déjà trop vieille" (si si). Je ne suis simplement pas prête, et je ne désire pas me concentrer sur ça mais encore une fois voilà qu'on me qualifie "d'occidentale qui ne pense que à la dounia" ?

Toutes ces accumulations m'ont fait rentrer dans une sorte de dépression. Je me sens telle une paria. Frustrée et dégoutée, ma foi ne fait que baisser de jour en jour. Je me sens hypocrite et en inadéquation avec mes aspirations. Je ne remet pas en cause l'islam en lui même, on peut me dire que la foi est personnelle et que nul n'est en droit de m'empêcher la pratique. Ce qui est vrai, cependant je suis dans une phase de colère et de tristesse qui me bloque à tout raisonnement efficace. Pour le moment, j'ai juste envie de sortir de ma solitude qui me pèse, de "péter un coup", de sortir, avoir une vie sociale avec mes fréquentations antérieurs, voyager, découvrir, m'amuser sans qu'on omette un jugement et qu'on réprimande. Il serait fort d'estimer que je sors "de prison" mais c'est malheureusement cette sensation que j'ai.

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser... Je suis désolée pour mon long texte. Il est vrai que j'avais besoin de vider mon sac et d'exprimer tout ce que j'ai sur le cœur. Merci à celles et ceux qui auront pris la peine de me lire


Alors change d'amie tout d'abord, tu seras libéré de leur mauvaise influence communautarisme primaire
 
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Ce phénomène me poussa en parallèle à me reclure dans un environnement social exclusivement musulman. Au départ, ça me convenait mais un malaise s'installa progressivement. Il y'a plusieurs raisons, je vais en citer quelques uns. J'aime personnellement discuter et débattre sur divers sujets et thèmes ; la politique, la culture, la technologie, les sciences etc. J'ai toujours été ainsi, cependant dans ce contexte j'étais souvent mal vue, ou mes propos étaient jugés inutiles et futiles pour une musulmane voir interdits et source de grands malheurs (la philosophie particulièrement). Seul les sciences islamiques sont acceptées on dirait... Il y'a également le paradoxe grandissante ; d'un côté prôner que l'islam est une source de paix, de sérénité où la fraternité, la cohésion et l'aide caractérisent notre religion tout en adoptant conjointement une sorte de jugement perpétuel, avec une mise en avant des châtiments et de la crainte avec un ton agressif. Personne n'est parfait certes, mais cette récurrence me gêne. Je peux aussi citer cette obnubilation pour le mariage de la part des sœurs, ces dernières ne voyant ceci comme une finalité et non comme une étape de la vie qui peut-être facultative. La majorité des discussions portent sur ça, jusqu'a qu'on insiste pour me trouver quelqu'un tout en essayant de me convaincre que ça ne peut que m'être bénéfique, et que à 20ans je suis "déjà trop vieille" (si si). Je ne suis simplement pas prête, et je ne désire pas me concentrer sur ça mais encore une fois voilà qu'on me qualifie "d'occidentale qui ne pense que à la dounia" ?

Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser... Je suis désolée pour mon long texte. Il est vrai que j'avais besoin de vider mon sac et d'exprimer tout ce que j'ai sur le cœur. Merci à celles et ceux qui auront pris la peine de me lire

Intéressant témoignage.
Tu étais en quête de spiritualité mais tu t'es retrouvée face à des murs, à des vérités toutes faites qui t'empêchaient d'aller comprendre le sens caché des mots, a des gens relativement intolérants qui prenaient la "science", la "philosophie", comme de la sorcellerie.
Tu ne sais plus quoi penser ? Penser, maintenant tu peux le faire... et librement. Pense ce que tu veux, en accord avec toi-même, et bonne route.
 
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