Richard Cohen lui-même distingue quatre étapes dans la réorientation sexuelle [5, chap. 4] :
la transition durant laquelle on coupe avec les anciennes habitudes pour former un nouveau réseau de soutien ;
la reconstruction durant laquelle on renforce l'assurance en soi, la communication, la résolution des problèmes pour identifier les pensées, blessures et besoins ;
la guérison des blessures homo-émotionnelles en en identifiant les racines, en commençant le processus de l'affliction, du pardon, de la prise de responsabilité, tout en renormalisant les relations avec le même sexe ;
la guérison des blessures hétéro-émotionnelles, par le même processus.
Tout les spécialistes s'accordent par ailleurs à dire que le soutien spirituel est d'une grande aide dans ce processus de reconversion.
Nous présentons ici une approche parmi d'autres, celle du Dr. Steven A. Richfield (extraits)[*]
"Le traitement de l'homosexualité est une thérapie très exigeante. Sur le plan techinque, le patient présente typiquement plusieurs résistances, conscientes ou non, au fait de grandir. On peut déceler des peurs de l'hétérosexualité qui se manifestent par une grande activité sexuelle, un comportement auto-destructeur ou suicidaire, une certaine passivité, un rejet du problème, un besoin de se justifier, ou autres.
Le thérapeute doit être préparé à ce genre de blocages et à bien d'autres obstacles, et s'appuyer sur la facette de la personnalité du patient qui le pousse au changement. Un tel travail requiert que le patient se sente en sécurité, compris, et convaincu qu'un changement est possible. Si ces conditions ne sont pas satisfaites, le patient ne sentira pas que le thérapeute est "de son côté" et le résultat de la thérapie en sera sérieusement compromis.
Au cours de ces dernières années que j'ai passées à soigner des homosexuels, j'ai appris énormément de choses sur eux -- sur leur état de contradiction interne et leurs efforts pour cacher leurs vies secrètes ; sur leurs sensibilités interpersonnelles ; et surtout, sur leur sens profond de leur sentiment d'infériorité masculine.
A mon sens, ce complexe d'infériorité masculine est un état amené par des années et des années de blessures de l'estime d'un garçon. J'ai appris par expérience que le premier but à se fixer dans une thérapie effectuée sur de tels patients est de travailler à réparer ces dommages et a reconstruire une estime complète de la masculinité du patient. Cette évolution vers un "état phallique" crée un contexte plus sain dans lequel ces hommes peuvent surmonter leurs peurs et appréhender le fait de grandir avec plus de sérénité, car ils peuvent se rendre compte directement des changements dans leur comportement. La thérapie donne au patient une seconde chance de suivre un modèle masculin en la personne du thérapeute, ce qui est crucial pour le résultat du traitement.
Nous allons maintenant énumérer les circonstances spécifiques qui favorisent la consolidation de l'identité masculine. Nous indiquerons au passage les résistances qui font inévitablement surface et exigent des interventions spécifiques pour être efficacement traitées.
Les succès du patient dans ses efforts sont directement liés à son acceptation et à sa reconnaissancedes différents facteurs qui entravé et continuent d'entraver la réalisation de son identité masculine. De ce fait, le thérapeute invite le patient à replonger dans les épisodes marquants de son enfance, à établir des liens entre ces épisodes et des états émotionnels présents et passés, et à mettre un nom sur les phénomènes dégagés. Une fois cette étape accomplie, le terrain est préparé pour guider le patient vers une "masculinisation". Cette planification implique l'exploitation de l'histoire personnelle du patient pour expliquer comment les situations de l'enfance lui ont donné un sentiment d'exclusion du "club masculin" et l'ont porté à croire qu'il n'était "pas à la hauteur".
La persistance de telles convictions l'ont mené à adopter une attitude de soumission et d'auto-exclusion. La soumission est devenu un moyen d'entrer temporairement, bien que de façon humilliante, dans le monde masculin, et l'auto-exclusion a été adoptée pour se prémunir contre des atteintes supplémentaires à la fragile virilité du garçon.
Le thérapeute peut se référer à des tentatives manquées d'affirmation de la masculinité vécues à l'enfance lorsque le patient évoque les échecs et les déceptions qu'il vit quotidiennement. Un discours commun au patient et au thérapeute, qui incorporera les termes utilisés par le patient, les circonstances précises de la dégradation de l'identité masculine, ainsi que les commentaires du thérapeute, fournissent au patient des moyens de mettre des mots sur des sentiments contradictoires qui refont surface.