POEXIL est un mot-valise, ce qui s’impose pour accueillir une réflexion traitant des déplacements. Sous ce nom se regroupent depuis 2001 des chercheurs travaillant sur les représentations contemporaines liées aux expériences et situations d’exil. Le groupe interroge le domaine littéraire ainsi que ceux du cinéma et des arts plastiques au travers de perspectives diverses : esthétiques, philosophiques, anthropologiques, sociologiques et politiques.
Parler aujourd’hui d’exil ne saurait se rabattre sur le thème romantique du bannissement ni se réduire aux mouvements d’émigration qui, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, ont modifié et renouvelé les compositions démographiques dans le monde. Depuis la fin du siècle dernier, force est de constater que les mouvements migratoires sont frappés d’une double caractéristique : mobilité accrue et extension planétaire, occasionnant des rencontres de cultures et de langues bien plus intensifiées qu’auparavant. Leurs causes sont également différentes puisque, économiques auparavant, elles incluent désormais grandement les facteurs politiques. En outre, le nouveau paysage communicationnel dessiné par les technologies contemporaines exerce une influence massive dans la culture occidentale sur la pensée du lieu, du territoire et, partant, sur celle de l’exil.
De surcroît, la notion d’exil est revendiquée sur le plan identitaire par des sujets dont l’appartenance ethnique ou nationale originelle remonte pourtant à plusieurs générations. Le montrent fortement l’exemple des identités noires des Amériques et des Caraïbes en appelant aux origines africaines ou celui des générations issues en France de l’émigration maghrébine qui rejettent les dispositifs d’intégration antérieurs. Le binôme déterritorialisation / reterritorialisation perd de sa pertinence au profit d’un concept de transterritorialité mouvante, un trajet incessant sur des espaces mobiles qui ne sont plus contenus par des frontières ou des limites fixes et concrètes. La dis-location, au sens étymologique, du système référentiel des identités spatiales et des appartenances territoriales en entraîne la dislocation, au sens structurel.
Parler aujourd’hui d’exil ne saurait se rabattre sur le thème romantique du bannissement ni se réduire aux mouvements d’émigration qui, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, ont modifié et renouvelé les compositions démographiques dans le monde. Depuis la fin du siècle dernier, force est de constater que les mouvements migratoires sont frappés d’une double caractéristique : mobilité accrue et extension planétaire, occasionnant des rencontres de cultures et de langues bien plus intensifiées qu’auparavant. Leurs causes sont également différentes puisque, économiques auparavant, elles incluent désormais grandement les facteurs politiques. En outre, le nouveau paysage communicationnel dessiné par les technologies contemporaines exerce une influence massive dans la culture occidentale sur la pensée du lieu, du territoire et, partant, sur celle de l’exil.
De surcroît, la notion d’exil est revendiquée sur le plan identitaire par des sujets dont l’appartenance ethnique ou nationale originelle remonte pourtant à plusieurs générations. Le montrent fortement l’exemple des identités noires des Amériques et des Caraïbes en appelant aux origines africaines ou celui des générations issues en France de l’émigration maghrébine qui rejettent les dispositifs d’intégration antérieurs. Le binôme déterritorialisation / reterritorialisation perd de sa pertinence au profit d’un concept de transterritorialité mouvante, un trajet incessant sur des espaces mobiles qui ne sont plus contenus par des frontières ou des limites fixes et concrètes. La dis-location, au sens étymologique, du système référentiel des identités spatiales et des appartenances territoriales en entraîne la dislocation, au sens structurel.
Présentation du groupe POEXIL
Texte de présentation du POEXIL, écrit par Alexis Nouss, directeur du groupe, professeur du Département de linguistique et de traduction de l'Université de Montréal
www.poexil.umontreal.ca