A s'y pencher de plus prêt, sur le travail de tradution des oeuvres grecques, il est vrai en effet que la plupart des traductions des oeuvres notamment de Galien, Hyppocrate, Aristote avait été faites par des prêtres jacobins, néstoriens, syriens, byzantins, perses à Gundishapour. C'est à dire qu'ils n'étaient en effet pas arabes. D'ailleurs, avant de traduire en Arabe, ils traduisaient en Syriaque. Ils se sont par la suite converti à l'Islam pour la plupart et ont arabisé leur travaux pour exclusivement traduire vers l'Arabe les textes grecs.
Abu Zakariya Yahia Ibn Massawaih dit Mesuë l'ancien était un prêtre jacobite de culture arabe.
La famille des Bakhtishu était chrétienne nestorienne perse.
Hunayn Ibn Ishaq était chrétien d'origine syriaque. Nommé par le Calife de Bagdad Al Mamoun. Il traduisit les oeuvres de Platon, Aristote, Hippocrate, et Galien également.
Ali ibn Rabban ou Abu al-Hasan était un médecin d'une famille juive perse qui s'est ensuite convertie à l'Islam.
Ali ibn al-Abbas al-Majusi dit Ali Abbas était perse également.
Par contre, les travaux de Ibn Rushd ou encore Rhazes ont eu une retentissement important dans la médecine, la philosophie et la médecine expérimentale. Les ouvrages d'Avicenne quant à lui ont servi de référence dans les écoles de médecine les plus prestigieuse dont celle de Montpellier.
Alors oui, en effet, l'on ne peut pas parler d'emprunt aux Arabes car la plupart, initialement ne l'était pas. Ils étaient soit perse, soit syriaque, soit juif qui ont fini par se convertir.
Les travaux d'Ibn Rushd sont sans conteste ceux qui, d'un Arabe, ont le plus marqué l'ère médiévale occidentale puisqu'il a traduit l'essentiel de l'oeuvre d'Aristote et à commencer par "de Anima". Surnommé "Le commentateur", il est vrai qu'un certain nombre de ses positions, bousculant le dogme musulman, ont failli lui couter la vie et en ce sens, il est également vrai qu'à partir d'un moment précis, l'Islam a atteint une limite que les théologiens ne voulaient pas dépasser et qui ont figé la pensée pour donner l'Islam sclérosé que l'on connait aujourd'hui. Craintif d'une approche scientifique et raisonnée des textes expurgés de leur littérarité. Il en résulte une évolution de fait faisant naître une certaine hypocrisie du monde musulman avec maintien, en l'état, des écrits, par respect de la sacralité.
@+