En 2015, les lesbiennes représentaient 48% des mariages homosexuels, contre 41% en 2013.C'est une petite information glissée dans la dernière étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur le bilan démographique de 2015. Alors que le nombre de mariages homosexuels a globalement décru, selon l'organisme, les lesbiennes étaient cette année-là proportionnellement plus nombreuses à se marier qu'en 2013.
Elles représentent 48% des mariages homosexuels selon l'institut, contre 41% en 2013. Mais à quoi est due cette hausse de sept points?Pour le savoir, nous avons demandé à deux spécialistes du mariage homosexuel et de la famille homoparentale: Martine Gross, chercheuse à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), et Wilfried Rault, de l'Institut national d'études démographiques (Ined). Précisons-le d'emblée: ces données sont très récentes et nous ne disposons que de peu de recul depuis que le mariage pour tous est devenu légal le 13 mai 2013. Tout ce qui va suivre ne constitue donc que des pistes de réflexion.Une situation légale plus stable pour l'adoptionPremière hypothèse avancée par les deux chercheurs: en septembre 2014, un avis de la Cour de cassation rend le mariage plus favorable aux lesbiennes. Selon la plus haute instance judiciaire, le recours, interdit en France, à la procréation médicalement assistée (PMA) à l'étranger, par insémination artificielle avec donneur anonyme, «ne fait pas obstacle à ce que l'épouse de la mère puisse adopter l'enfant ainsi conçu». Cette décision, qui vient lever une incertitude jusque-là source d'angoisse pour les parents, a certainement renforcé l'attractivité du mariage, avancent les sociologues. Car selon Martine Gross, qui conduit en ce moment même une enquête sur le sujet, «un grand nombre de femmes qui ont des enfants se sont mariées pour procéder à l'adoption de l'enfant de la conjointe
Elles représentent 48% des mariages homosexuels selon l'institut, contre 41% en 2013. Mais à quoi est due cette hausse de sept points?Pour le savoir, nous avons demandé à deux spécialistes du mariage homosexuel et de la famille homoparentale: Martine Gross, chercheuse à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), et Wilfried Rault, de l'Institut national d'études démographiques (Ined). Précisons-le d'emblée: ces données sont très récentes et nous ne disposons que de peu de recul depuis que le mariage pour tous est devenu légal le 13 mai 2013. Tout ce qui va suivre ne constitue donc que des pistes de réflexion.Une situation légale plus stable pour l'adoptionPremière hypothèse avancée par les deux chercheurs: en septembre 2014, un avis de la Cour de cassation rend le mariage plus favorable aux lesbiennes. Selon la plus haute instance judiciaire, le recours, interdit en France, à la procréation médicalement assistée (PMA) à l'étranger, par insémination artificielle avec donneur anonyme, «ne fait pas obstacle à ce que l'épouse de la mère puisse adopter l'enfant ainsi conçu». Cette décision, qui vient lever une incertitude jusque-là source d'angoisse pour les parents, a certainement renforcé l'attractivité du mariage, avancent les sociologues. Car selon Martine Gross, qui conduit en ce moment même une enquête sur le sujet, «un grand nombre de femmes qui ont des enfants se sont mariées pour procéder à l'adoption de l'enfant de la conjointe