La politique d'immigration et d'intégration coûte 4,3 milliards d'euros/an et c'est énorme.
On y découvre ainsi que 1,9 milliard provient du poste « Recherche et enseignement supérieur » au titre des « dépenses liées à l’accueil des étudiants étrangers dans les universités françaises »; 588 millions des crédits de santé; 720 millions des crédits alloués à la sécurité; 658 mil- lions viennent directement du poste « Immigration, asile et intégration » (en hausse de 12,9 % par rapport à 2011), etc.Au total, se félicite le sénateur UMP Roger Karoutchi, membre de la commission des finances, l’« effort budgétaire global au profit de la politique d’immigration et d’intégration de 4,31 milliards d’euros [est] en hausse de 3,2 % par rapport aux 4,18 milliards d’euros inscrits en loi de finances initiale pour 2011 ». Joie et félicité!
Et que l’on ne vienne pas dire que cette augmenta- tion est due à une intensification de la lutte contre l’immigration clandestine. « Sur les 632 millions d’euros [...] que regroupe la mission “Immigration, asile et intégration”, commente Karoutchi, 76 % sont consacrés à des actions de soutien et d’accueil au profit des populations étrangères en France »: 408,9 millions sont consacrés à l’accueil des demandeurs d’asile et au traitement de leurs demandes et 74,6 millions sont destinés à l’intégration des étrangers et à leur accès à la nationalité française.
Seuls 13,5 % de ces 632 millions, soit 85 millions, sont affectés à la « lutte contre l’immigration irrégulière ». En fait, derrière cet intitulé légèrement répressif se cache une tout autre réalité. Ces 85 millions comprennent bien les frais d’« éloignement » des clandestins « vers leur pays d’origine », mais seulement de façon marginale. L’essentiel de ce budget est consacré « aux coûts de l’hé- bergement des étrangers en situation irrégulière dans des centres de rétention administrative (CRA) et lieux de rétention administrative (LRA) »!
La loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 avait prévu « une légère contraction » des crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » entre 2011 et 2013. Or, ils vont être « significativement » dépassés. Karoutchi assure que cela « s’explique presque exclusivement » par l’augmentation de l’enveloppe consacrée à l’accueil des demandeurs d’asile.