Le vendredi 11 novembre, pas d’entrée triomphale à Kherson avec chars et trempette, et la presse n’a rien eu de spectaculaire à se mettre sous la dent. Quelques militaires au milieu de quelque centaines d’habitants n’impriment pas dans la tête ce qu’on appelle une victoire. Qu’à cela ne tienne ! Les envoyés spéciaux de la presse se contentèrent d’entrer en contact grâce à la magie d’Internet avec des habitants. Des informations bien maigres sur des images fournies par les services de l’armée ukrainienne. Il ne restait aux rédactions de la presse dans différentes capitales qu’à torcher des commentaires ronflant de superlatifs pour donner des couleurs à ces maigres images. (2)
Ainsi, le triomphe d’une armée foulant les pieds sur une ville sans combattre n’a pas eu lieu. Et les cent à deux cents manifestants sur la place centrale de la ville ne formaient pas une manifestation grandiose que les livres d’histoire relateront. Je relate, pour ma part, ces petits faits pour rappeler que la machine de la propagande a construit avec peu de choses un événement qui ne risque pas d’être confirmé par l’histoire dans une ville comme Kherson, qui n’a pas présenté les rues jonchées de cadavres de soldats, ni de colonnes de prisonniers qui rappelleraient les soldats allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Non, l’armée russe n’a pas connu le crépuscule qui s’abattit sur la grande armée allemande. Non, Kherson ne sera pas une Stalingrad du XXIe siècle. (3, C’est frustrant et tant pis pour les «experts» imbibés de la russophobie ambiante. Avec Kherson, une petite séquence s’achève qui n’est point le départ d’un basculement de la guerre qui signerait la victoire de l’Ukraine. Ce genre de pronostic, laissons-le aux «experts» qui s’abreuvent aux fantasmes pour échapper à l’ennui. Regardons poliment vers un Sullivan, conseiller au Conseil de la sécurité nationale américain, mais aussi vers le président Macron qui ont salué sobrement la «victoire» ukrainienne. Et tenons compte plutôt des déclarations de Mark Milley, chef d’état-major des armées américaines. Il prévoit un déplacement des troupes des deux armées ennemies vers d’autres champs de bataille, dans le nord et le nord-est. C’est exactement que ce qu’a déclaré le général Sorovikine à la télévision à son ministre de la Défense. Il nomma même la ville, Bakhmout, sur le point d’être prise à l’armée ukrainienne qui la défend farouchement. Et pour cause, cette ville constitue le chemin direct et libre vers le quartier général de l’armée ukrainienne dans le Donbass de Donetsk.