Un ancien article paru dans le journal lematin :
Le séisme d'Al Hoceïma sur le petit écran
C'est au sein du village Imzouren, se trouvant à proximité d'Al Hoceima, que le cinéaste Mohamed Lyounsi a brodé les événements de l'histoire.
Un dialogue en a découlé, signé Mohamed Lyounsi et Mouncif Kadiri, faisant revivre le tremblement de terre ayant touché cette région, avec comme toile de fond l'histoire d'une famille assez aisée. Celle de Rabha qui se vante de sa noblesse et de sa richesse.
«Avec ce scénario, j'ai voulu marquer la catastrophe du tremblement de terre d'Al Hoceima, ayant laissé des dégâts incroyables dans la région. Pour ne pas tomber dans le film documentaire, il fallait marier ces événements à une histoire sociale. J'ai choisi, alors, un thème un peu plus complexe où plusieurs problèmes sociaux sont relatés à la fois, notamment celui de la belle-mère autoritaire, de la multiplicité des femmes et de l'immigration de l'époux», précise Mohamed Lyounsi.
Au sein de la famille de Rabha vit, également, la jeune Kheira, sa belle-fille, issue d'un milieu pauvre, et qui n'a pas eu la chance d'avoir de progéniture. Trois ans après ce mariage sans enfants, Rabha décide de remarier son fils unique Mimoune avec sa cousine Zoulikha.
A son retour de la Hollande où il travaille, Mimoune était prêt à affronter sa mère avec beaucoup de courage dans le but de refuser ce mariage, étant donné qu'il aime sa femme Kheira.
Mais devant l'obstination des grands de la famille et l'insistance de sa gentille femme, puis la menace d'être déshérité de sa fortune, Mimoune accepte contre son gré d'épouser sa cousine. Quand Mimoune repart en Hollande, après les noces, Kheira a subi les mauvais traitements de sa belle-mère et de Zoulikha. Ce qui obligea Mimoune de revenir plus tôt que prévu et d'acheter une petite maison où Kheira devait résider pour vivre plus tranquillement.
Mais ce train de vie sera vite gâché par un fort tremblement de terre qui frappa Imzouren, laissant derrière lui des dégâts humains et matériels, dont la grande demeure de Rabha qui y a, également, succombé.
Dans la foulée de ces événements imprévisibles, Kheira est sortie de sa petite maison qui n'a pas été touchée et participe au secours de son mari et de sa belle-mère. Ensuite, elle se dirigea vers Zoulikha qui criait de toutes ses forces. Celle-ci accoucha sous les décombres avec l'aide de Kheira, mais décéda juste après la naissance du bébé.
Après plusieurs heures, les habitants du village sont arrivés à faire sortir Kheira et le bébé encore vivants sous les ruines. Celle-ci se lança dans la recherche de son mari et sa belle-mère qu'elle a retrouvés en fin de compte sous une tente avec le reste de la population du village.
Une histoire bien ficelée et très mouvementée que le réalisateur, Jamal Souissi, n'a pas hésité à prendre dès qu'il a lu le scénario.
« Le sujet m'a beaucoup intéressé, surtout le fait de reconstruire toutes les étapes du séisme d'Al Hoceima. J'ai contacté le scénariste. On a discuté d'éventuels petits changements qu'il a acceptés avec conviction, parce qu'il faut travailler sur une vision artistique finale apte à être présentée au public. Sur le côté linguistique, on a eu la chance d'avoir un coach, en même temps rifain et acteur. Donc, il a fait un travail excellent avec les acteurs pour qu'on puisse suivre et comprendre l'histoire, même si on ne connaît pas le Tarifit. Ceci est, également, dû au talent des acteurs qui ont fourni un effort considérable dans ce sens», affirme le réalisateur Jamal Souissi. Mohamed Lyounsi est lui aussi très satisfait de cette expérience qu'il accomplie dans les meilleures des conditions.
«C'est la première fois que je travaille d'une manière professionnelle avec un réalisateur. Il m'a contacté à plusieurs reprises pour discuter du scénario, comme il m'a aussi suggéré d'assister au tournage et au montage. Normalement, c'est de cette manière que les choses devraient se passer, car le scénariste est le mieux placé pour expliquer les moindres détails de son histoire. Sans oublier aussi que la base de la réussite d'un film est principalement le scénario», ajoute Mohamed Lyounsi.
Faisant partie des huit meilleurs scénarios du Maroc, ce téléfilm est le premier produit en Tarifit. Il a rassemblé une pléiade de comédiens, dont des professionnels et d'autres issus de la ville de Nador et
Al Hoceima. Et nous citons, entre autres, Touria Alaoui, Said Al Morsi, Rim Chemaou, Mohamed El Hafi et Louisa Boustach.