Coiffé de plumes jaune et rouge vif, Raoni a traversé la Comédie. Attendu comme le messie par des dizaines de personnes à Sauramps où il a signé son livre (1). Un livre de mémoire pour « pour que personne ne puisse dire : "J'ignore" » ce combat que le chef des Kayapos mène pour sauver la forêt amazonienne.
Honoré par les petits, craint par les nantis, Raoni a une aura subjugante. Posé, calme, le chef du peuple des jaguars se déplace en souplesse. Puissant. Connecté au présent, attentif à chacun. Même si son corps accuse la fatigue des voyages incessants. Car Raoni est en guerre. Sa tournée médiatique mondiale doit soulever les troupes et mobiliser les peuples à la cause de notre Terre mère. Hier à Montpellier, demain à Monaco chez le Prince Charles, ce week-end à Cannes et lundi à Paris, pour, « normalement » rencontrer le président Sarkozy, dit Jean-Pierre Dutilleux, ce cinéaste "découvreur" de Raoni qui l'accompagne et assure la traduction. Premier Blanc à avoir porté la parole du Kayapo et défendu, en image, l'Amazonie (à Montpellier en 77, son long métrage Raoni a été lauréat du festival de films de l'écologie), c'est avec lui que Raoni a fait sa première tournée mondiale en 1989.
Appuyée entre autres stars, par Sting. Le chanteur qui s'est montré au côté du chef et a créé une fondation, « malheureusement » peu présente sur le terrain. Reste que la première tournée du chef indien a été plus percutante qu'un coup de massue. À son issue « on a pu démarquer notre terre, protéger la forêt ». Mais il reste le cimetière des anciens à sauver. Et ces « sept barrages, que le président Lula a promis de refuser mais qu'il a tout de même signé ». Méprisant le mensonge, Raoni dénonce : « Ces barrages vont en finir avec la forêt, noyer nos villages, tuer les animaux et toutes nos plantes médicinales. » Voix posée, glacée, il dit : « Je suis très inquiet. Au Brésil, les Indiens n'ont plus de terre. Ils sont obligés de manger les miettes jetées par les Blancs. » Le labret, plateau de balsa qui tend sa lèvre inférieure, claque sur son nez. Raoni observe le monde dit moderne et note : « Je n'aime pas, quand je vais dans les villes. Tellement de gens boivent. Ça provoque des disputes. Ça ne me plaît pas. » Et, dans son livre, il s'interroge : « S'il y a tant de policiers armés, c'est qu'ils ne doivent pas avoir de bons chefs. » Reste que pour défendre sa forêt, Raoni n'a pas le choix. Il se doit de parlementer avec ceux qui ont le pouvoir et peuvent réguler l'avidité de certains. Et ici comme dans toutes les cités où il rencontre le citoyen, Raoni se fait un devoir de prier chacun de « réapprendre à regarder la vie et la terre comme deux choses sacrées ».
Honoré par les petits, craint par les nantis, Raoni a une aura subjugante. Posé, calme, le chef du peuple des jaguars se déplace en souplesse. Puissant. Connecté au présent, attentif à chacun. Même si son corps accuse la fatigue des voyages incessants. Car Raoni est en guerre. Sa tournée médiatique mondiale doit soulever les troupes et mobiliser les peuples à la cause de notre Terre mère. Hier à Montpellier, demain à Monaco chez le Prince Charles, ce week-end à Cannes et lundi à Paris, pour, « normalement » rencontrer le président Sarkozy, dit Jean-Pierre Dutilleux, ce cinéaste "découvreur" de Raoni qui l'accompagne et assure la traduction. Premier Blanc à avoir porté la parole du Kayapo et défendu, en image, l'Amazonie (à Montpellier en 77, son long métrage Raoni a été lauréat du festival de films de l'écologie), c'est avec lui que Raoni a fait sa première tournée mondiale en 1989.
Appuyée entre autres stars, par Sting. Le chanteur qui s'est montré au côté du chef et a créé une fondation, « malheureusement » peu présente sur le terrain. Reste que la première tournée du chef indien a été plus percutante qu'un coup de massue. À son issue « on a pu démarquer notre terre, protéger la forêt ». Mais il reste le cimetière des anciens à sauver. Et ces « sept barrages, que le président Lula a promis de refuser mais qu'il a tout de même signé ». Méprisant le mensonge, Raoni dénonce : « Ces barrages vont en finir avec la forêt, noyer nos villages, tuer les animaux et toutes nos plantes médicinales. » Voix posée, glacée, il dit : « Je suis très inquiet. Au Brésil, les Indiens n'ont plus de terre. Ils sont obligés de manger les miettes jetées par les Blancs. » Le labret, plateau de balsa qui tend sa lèvre inférieure, claque sur son nez. Raoni observe le monde dit moderne et note : « Je n'aime pas, quand je vais dans les villes. Tellement de gens boivent. Ça provoque des disputes. Ça ne me plaît pas. » Et, dans son livre, il s'interroge : « S'il y a tant de policiers armés, c'est qu'ils ne doivent pas avoir de bons chefs. » Reste que pour défendre sa forêt, Raoni n'a pas le choix. Il se doit de parlementer avec ceux qui ont le pouvoir et peuvent réguler l'avidité de certains. Et ici comme dans toutes les cités où il rencontre le citoyen, Raoni se fait un devoir de prier chacun de « réapprendre à regarder la vie et la terre comme deux choses sacrées ».