Révolte des habitants contre des migrants majoritairement tunisiens dans le quartier des Moulins à Nice

Battes de baseball, marteaux, couteaux, fusils à pompe, kalachnikov, pistolets. Voilà l’inventaire dressé par les forces de l’ordre après les différentes scènes de tensions et de violences qui ont éclaté ces derniers jours dans le quartier réputé sensible des Moulins, à Nice (Alpes-Maritimes). Vendredi dernier, lundi soir et mardi après-midi, des groupes d’une vingtaine d’individus cagoulés se sont affrontés. Des images relayées sur les réseaux sociaux confirment plusieurs coups de feu et des passages à tabac orchestrés. Deux personnes ont été gravement blessées, ainsi qu’un policier légèrement touché à la jambe après un tir de mortier.

Pléthore de faits plus ou moins similaires ont déjà été recensés dans ce quartier situé dans l’ouest de la capitale azuréenne et tristement connu pour son trafic de drogue, avec un important point de vente surnommé «la laverie». Mais ces derniers mois, les tensions semblaient être retombées aux Moulins. Avant ce regain assez inattendu de violences cette semaine.

Selon plusieurs habitants sollicités et rencontrés par Le Figaro, elles traduisent «un ras-le-bol qui est monté crescendo» autour d’une présence pérenne d’étrangers en situation irrégulière (ESI). Et pour beaucoup, ces actes sont compréhensibles, légitimes et assumés. Des individus aux profils variés (pères de famille, travailleurs, mais aussi de nombreux jeunes) seraient descendus sur la place principale des Amaryllis pour en découdre avec ces «blédards» comme ils les appellent. Se faire en quelque sorte justice soi-même. Ce collectif se présente comme «une police privée» qui s’est constituée pour effectuer un «nettoyage». Elle se fait aussi surnommer «la milice».

«Révolte»​

Une vidéo réalisée à l’aide de l’intelligence artificielle a été relayée sur la toile pour expliquer la situation aux résidents, tout en leur demandant de rester chez eux en début de semaine. «Ces émeutes sont la révolte des habitants contre les migrants qui se sont montrés violents, agressifs et irrespectueux envers notre communauté», explique une voix robotique. Qui poursuit : «nous avons averti les pouvoirs publics que tôt ou tard, ce sont les habitants qui reprendrons les rênes du quartier», tout en dénonçant une «justice laxiste».

«Tout le monde a compris que le bordel venait d’eux», confie une habitante désemparée pour qui «la liberté n’existe plus» aux Moulins à cause de cette présence de clandestins. Ils seraient environ une centaine à errer dans le quartier. Un des protagonistes et chef de file de la rébellion a accepté de témoigner auprès du Figaro. Il était présent lors des affrontements. D’emblée, il conçoit «que les gens ont pu être choqués par cette violence». «Mais en face, vous avez des migrants gavés de substances avec des kalachs entre les mains, explique-t-il. On n’a pas pu faire dans la dentelle, et oui, on était prêt à prendre des balles, prêt à ne pas rentrer chez nous en vie pour le bien du quartier.»

Un harcèlement de rue quasi quotidien aurait fait progressivement monter la colère. Ces ESI vivraient dans des squats et des halls d’immeubles, nous précisent des sources policières et des habitants. À son retour de vacances, en février, une résidente confie avoir retrouvé son appartement cambriolé et saccagé. Il avait été occupé pendant une semaine et la serrure avait été changée. La semaine dernière, l’agression sexuelle d’une infirmière du quartier aurait été «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», glisse résignée une autre locataire. À ce stade, aucune plainte n’a été déposée en ce sens.

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