un article du 27.02 de patientsworld :
Les cellules souches mésenchymateuses pour traiter la sclérose en plaques
La Société canadienne de la sclérose en plaques et la Fondation pour la recherche scientifique sur la sclérose en plaques ont annoncé aujourd’hui qu’elles accordaient une subvention de 4,2 millions de dollars au premier essai clinique canadien d’une thérapie à base de cellules souches mésenchymateuses pour traiter la sclérose en plaques (SP). Cet essai clinique sera dirigé par le Dr Mark S. Freedmande l’Université d’Ottawa et de L’Hôpital d’Ottawa.
Les cellules souches mésenchymateuses
Aussi appelées c
ellules stromales mésenchymateuses (CSM), se trouvent dans la moelle osseuse et les tissus adipeux et cutanés chez les adultes, ainsi que dans le sang du cordon ombilical. Comme d’autres types de cellules souches, elles peuvent générer des cellules différentes, plus spécialisées. Toutefois,
leur potentiel thérapeutique provient de leur capacité à modifier le système immunitaire et à réduire l’inflammation, ainsi qu’à stimuler la production de facteurs contribuant à prévenir et à réparer les lésions aux tissus.
L’essai clinique, appelé MESCAMS (MEsenchymal Stem Cell Therapy for CAnadian MS patients), évaluera la sécurité et les avantages possibles
pour les patients des cellules souches mésenchymateuses extraites de leur propre moelle osseuse et que l’on fait ensuite croître dans un laboratoire spécialisé avant de les réadministrer par perfusion.
«
Les essais cliniques précédents ont démontré que les humains tolèrent bien le traitement par cellules souches mésenchymateuses, et il semble à première vue traiter efficacement d’autres maladies », affirme le Dr Freedman, directeur de la recherche sur la sclérose en plaques à l’Hôpital d’Ottawa, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur en neurologie à l’Université d’Ottawa. « Je suis très enthousiaste de mener cette étude qui donnera lieu à des solutions tangibles pour les personnes atteintes de la sclérose en plaques. »
En plus de L’Hôpital d’Ottawa, l’étude MESCAMS se déroulera également au Centre des sciences de la santé (CSS) de Winnipeg sous la direction du Dr James J. Marriott de l’Université du Manitoba. En outre, elle fait partie d’un plus vaste projet de recherche international concernant les CSM qui est dirigé par le Dr Freedman et le Dr A. Uccelli de Gênes, en Italie. Cette
collaboration internationale mettra en commun les ressources et l’expertise scientifiques issues de neuf pays et favorisera l’atteinte d’un consensus international sur les protocoles sécuritaires de traitement par les CSM.
L’étude MESCAMS vise à recruter 40 patients (20 à chacun des deux sites canadiens), ce qui représentera 25 % de l’ensemble des participants de la collaboration internationale. Le site d’Ottawa a reçu l’approbation en matière d’éthique et de réglementation et effectue actuellement la sélection des patients.
Les participants à l’étude MESCAMS seront répartis aléatoirement dans deux groupes. Dans le premier, ils recevront leurs propres CSM peu de temps après qu’on les a extraites, fait croître en laboratoire puis congelées, tandis que dans le second, ils recevront une fausse solution, avant de recevoir leurs propres CSM congelées 24 semaines plus tard. Ni les chercheurs ni les participants ne sauront à quel groupe appartient chaque participant, dans le but de déterminer si les effets observés sont entraînés par les CSM ou un effet placebo.
Un espoir pour les patients atteints de SEP
Margo Murchison, une ancienne enseignante d’Ottawa, vit avec la sclérose en plaques depuis 30 ans.
« Je fonde beaucoup d’espoirs sur cette recherche et sur la recherche sur la sclérose en plaques en général, dit Mme Murchison. Au cours des trente dernières années, j’ai vu de nombreuses nouveautés dans le traitement de la sclérose en plaques, et j’ai eu la chance de participer à plusieurs essais cliniques. J’ai l’impression que nous approchons d’un remède, et je suis convaincue que les personnes recevant un diagnostic de sclérose en plaques aujourd’hui auront bien plus d’options que moi. »
Le Dr Freedman et son collègue, le Dr Harry Atkins, spécialiste de la greffe de moelle osseuse, ont expérimenté un nouveau
traitement par cellules souches contre la sclérose en plaques qui, grâce à des cellules souches hématopoïétiques (CSH), remplace le système immunitaire défaillant par un nouveau système immunitaire sain.
Pour ce faire, les CSH provenant du sang du patient sont purifiées puis congelées. Le système immunitaire défaillant du patient est ensuite éliminé au moyen d’une chimiothérapie à fortes doses. ...
Puis,
le patient reçoit par perfusion ses propres CSH afin de former un nouveau système immunitaire sain qui ne s’attaque plus au cerveau ni à la moelle épinière.
« La greffe de cellules souches hématopoïétiques est, selon notre expérience, très encourageante
, mais elle pose de véritables risques et n’est appropriée que pour une très faible proportion de personnes dont la sclérose en plaques est précoce et très agressive, explique le Dr Freedman.
D’un autre côté, nous ne savons pas quel sera l’effet du traitement par cellules souches mésenchymateuses chez les personnes atteintes de sclérose en plaques.
Son mécanisme n’implique pas de chimiothérapie et pose donc un risque moins élevé que la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Si le traitement par cellules souches mésenchymateuses donne de bons résultats, il pourra offrir une option de traitement à davantage de patients. »
Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa est l’établissement de recherche de l’Hôpital d’Ottawa; affilié à l’Université d’Ottawa, il entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. L’Institut regroupe plus de
1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies.
mam