Seine-et-marne : un père jugé pour l'assassinat de sa fille handicapée

Les assises de Seine-et-Marne jugeront à partir de mardi un père de 45 ans, accusé d'avoir tué sa fille de 6 ans lourdement handicapée.

Un homme de 45 ans est poursuivi pour avoir étouffé dans son sommeil sa fille Johana, 6 ans, dont il ne supportait plus le lourd handicap.

Ce maçon, qui s'occupait seul de sa femme malade et de sa fille, très dépendante, encourt la réclusion à perpétuité. Le drame s'est déroulé dans le village de Boulancourt, à 80 kilomètres au sud de Paris, le 3 janvier 2011. Après avoir regardé la télévision en famille, le père a couché sa fille puis l'a étouffée, avant d'avouer son geste à sa femme.

"C'est un crime d'amour, une affaire qui sort de l'ordinaire", a déclaré son avocat, Me Hubert Delarue, qui attend "non pas de l'indulgence, mais de la compréhension" de la cour d'assises.

Polyhandicapée

Née prématurée, Johana était tétraplégique, épileptique et souffrait d'un fort retard mental. Elle portait des couches, ne pouvait rester assise, et dépendait totalement de ses parents comme du centre spécialisé où elle passait ses journées. Toute la responsabilité reposait sur son père, sa mère étant maniaco-dépressive. Régulièrement hospitalisée, ses traitements l'avaient rendue amorphe.

Le père, devenu "dépressif et inquiet", voulait tuer sa femme puis se donner la mort après avoir étouffé leur fille, a expliqué son avocat. "Mais il n'en a pas eu le courage." Il avait fait un virement de 10.000 euros sur le compte en banque de sa mère, pour payer les obsèques de toute sa famille. Ce père aimant comme le décrivent les psychiatres et son épouse, était aussi un homme "épuisé", laminé, qui ne prenait plus ses antidépresseurs et se réfugiait dans l'alcool.

Il voulait tuer sa fille et sa femme avant de se suicider

À plusieurs reprises pourtant, il avait refusé l'aide que lui proposait l'équipe médicale du centre où Johana était prise en charge, sa famille, encore une collègue. Il aurait aussi refusé de chercher une aide à domicile, qui aurait peut-être pu soulager son quotidien.

L'expertise psychiatrique devrait permettre d'en savoir plus lors du procès, l'un des spécialistes ayant estimé lors de l'enquête que son discernement était "altéré" lors des faits et qu'il n'était que "partiellement accessible à une sanction pénale".

http://www.rtl.fr/actualites/info/a...-assassinat-de-sa-fille-handicapee-7770495571
 
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