Aux urgences, les patients ne bénéficient pas tous de la même prise en charge médicale. Cela se joue au triage, à l'évaluation de la gravité des symptômes qui conduira à une prise en charge plus ou moins rapide et lourde. C'est le postulat de base qui a conduit à la réalisation d'une enquête scientifique, menée par un médecin de Montpellier.
Pour cela, les "répondants" devaient interpréter et évaluer un visuel de gravité. Ces soignants participants ne connaissaient pas l'objectif de l'étude.
L'enquête portait sur huit profils types de malades quinquagénaires générés par une intelligence artificielle. Quatre hommes et quatre femmes, en plan moyen, la main sur la poitrine, habillés des mêmes couleurs mais issus d'ethnies différentes : Asiatiques, blancs, Maghrébins et noires.
Verdict : à symptômes identiques, les hommes sont pris plus au sérieux que les femmes et les Blancs plus que les personnes de couleur, en moyenne. Et le diagnostic de gravité est souvent prépondérant dans la rapidité de la prise en charge du malade. *(Voir les résultats chiffrés et la conclusion en fin d'article).
Ce travail unique en Europe a fait l'objet d'une parution dans la revue "European journal of emergency medecine" et d'une thèse de Guillaume Olivier.
Si l'on considère l'ethnie d'origine du patient, les différences sont aussi flagrantes.
61% des personnes d'origine maghrébine sont triées en urgence vitale, 58% des patients blancs, 55% des Asiatiques et enfin 47% des malades noirs.
En croisant les données, 63% des hommes blancs ont été placés en urgence vitale pour seulement 42% des femmes noires.
Des résultats qui confirment l'expérience de terrain des soignants.
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Une enquête pour évaluer visuellement la douleur
Cette étude a été faite entre le 14 juillet et le 15 août 2023 auprès de 1 563 médecins et infirmiers urgentistes en France, en Suisse, en Belgique et à Monaco sous forme de questionnaire. Il s'agissait de trier des patients à leur arrivée aux urgences, en fonction de la gravité de leurs symptômes (une douleur thoracique), sur une échelle de 1 à 5.Pour cela, les "répondants" devaient interpréter et évaluer un visuel de gravité. Ces soignants participants ne connaissaient pas l'objectif de l'étude.
L'enquête portait sur huit profils types de malades quinquagénaires générés par une intelligence artificielle. Quatre hommes et quatre femmes, en plan moyen, la main sur la poitrine, habillés des mêmes couleurs mais issus d'ethnies différentes : Asiatiques, blancs, Maghrébins et noires.
Verdict : à symptômes identiques, les hommes sont pris plus au sérieux que les femmes et les Blancs plus que les personnes de couleur, en moyenne. Et le diagnostic de gravité est souvent prépondérant dans la rapidité de la prise en charge du malade. *(Voir les résultats chiffrés et la conclusion en fin d'article).
Ce travail unique en Europe a fait l'objet d'une parution dans la revue "European journal of emergency medecine" et d'une thèse de Guillaume Olivier.
Une double discrimination par sexe et par ethnie
Sur l'ensemble du panel, 55% des patients ont été jugés en urgence vitale. C'est 62% pour les hommes contre 49% seulement pour les femmes.Si l'on considère l'ethnie d'origine du patient, les différences sont aussi flagrantes.
61% des personnes d'origine maghrébine sont triées en urgence vitale, 58% des patients blancs, 55% des Asiatiques et enfin 47% des malades noirs.
En croisant les données, 63% des hommes blancs ont été placés en urgence vitale pour seulement 42% des femmes noires.
Des résultats qui confirment l'expérience de terrain des soignants.
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SANTÉ. "Notre réflexion médicale est sexiste et raciste" : une étude sur les urgences montre des discriminations dans la prise en charge des malades
Tous les patients ne sont pas égaux en arrivant aux urgences des hôpitaux. Cette vérité empirique, reconnue par beaucoup de soignants, vient d'être confirmée par une étude menée par le professeur Xavier Bobbia, urgentiste...
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