Dessins Marcelino Truong
Il avait trois ans en 1960 et il vivait à Saigon. En 1963, le fils de diplomate quitte le pays après lassassinat dun président. Adolescent, il découvre à la télévision un pays quil ne connaît pas, celui de la guerre, des Américains et des prostituées dans les rues. Il lui faudra attendre davoir 34 ans pour revenir pour vers son amour denfance. Il retrouve un peu de la famille de son père dans la banlieue de Saigon, cette vie bouillonnante dans la rue, sans volets clos, les vendeurs, les enfants, les vieillards, les femmes, tous mêlés, dans la chaleur des autres. Depuis Marcelino Truong se laisse happer par cette ville, ce pays. Il dessine et peint hors des clichés exotiques de la vieille Indochine coloniale, il nous montre ceux quil aime, peuple vivant mais pudique, prude parfois, dans un monde des sentiments codé. Il peint et dessine ces visages dicône, le culte de la maternité, le bonheur des enfants, la sensualité de la rue, le luxe de la végétation, la caresse lourde de la pluie, une chambre presque nue, une femme endormie, la vitalité du dehors et lintimité du dedans. Croquis, dessins ou peintures
avec lui, on ne regarde pas seulement le Vietnam, pays magique, on le vit.