Le député UMP veut sanctionner des comportements jugés "provocateurs.
La joie tumultueuse des supporters algériens sur la Canebière avait provoqué l'indignation de l'UMP à l'été 2010.
archives B.S.
Il l'avait annoncé lors de ses voeux le 24 janvier. Le député-maire UMP des 9e-10 e Guy Teissier a déposé cette semaine à l'Assemblée nationale une proposition de loi relative à l'utilisation de drapeaux étrangers sur l'espace public. "Un certain nombre de nos administrés déploient, lors de fêtes nationales, manifestations sportives ou au quotidien, les drapeaux de leur pays d'origine, explique Guy Teissier. Cette situation pourrait ne pas prêter à critique si nous ne constations pas une amplification d'un phénomène qui s'inscrit, trop souvent, dans une démarche provocatrice à l'égard de nos principes républicains.
Un discours qui, sans les citer, relaie les déclarations faites par l'UMP l'an dernier après le défilé sur la Canebière de nombreux supporters de l'équipe d'Algérie. Sénatrice-maire socialiste des 15 e -16e , Samia Ghali dénonce d'ailleurs une "stigmatisation entretenue par Nicolas Sarkozy pour glaner les voix d'un Front national que l'UMP ne récupérera pas. C'est vrai qu'on voit certains exhiber des drapeaux et on peut l'interpréter comme une recherche d'identité. Mais on se cache la face, on ne répond pas aux vraies questions et on entre une dans une logique dangereuse."
La polémique ne manquera pas de rebondir dans un contexte électoral tendu, lié à la crise sociale sur laquelle surfe le FN. Prudent, Guy Teissier évite donc de parler d'interdiction, de toute façon inapplicable, et parle plutôt d'autorisation préalable pour sortir avec un drapeau italien, égyptien ou népalais. Il réclame en revanche des amendes élevées pour les contrevenants.
Cosignée par trente députés UMP, parmi lesquels l'Avignonaise Marie-José Roig, la Marseillaise Valérie Boyer ou l'Aubagnais Bernard Deflesselles, la proposition de loi élargit le champ de celle déposée en octobre 2009 par l'Héraultais Elie Aboud. Elle concernait les salles de mariage des mairies et avait été transformée en un amendement du projet de loi sur l'immigration. "L'idée est d'ouvrir les débats sans tabou, comme on l'a fait avec succès avec le voile à l'école ou la burqa", assure Bernard Deflesselles qui a évoqué le sujet à l'Élysée jeudi, lors d'un déjeuner avec Nicolas Sarkozy. Des débats qui, noyés dans la laïcité et l'identité nationale, troublent pour le moins les électeurs.
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