Ca n'a l'air de rien, et pourtant. Pour la première fois, Paris accueille du 9 au 12 octobre 2008, un festival international de films pornographiques. Soit quatre jours de projection au cinéma Le Brady pour découvrir un panorama actuel des cultures porno alternatives à travers plus de 50 films.
Rencontre avec Maxime Cervulle, co-organisateur de l'événement.
Sur quels critères avez-vous choisi les pornos que vous présentez?
L'idée est de montrer une pornographie différente, moins «mainstream», afin de toucher un autre public. Le postulat de départ, c'est qu'un certain type de porno ne nous plait pas. On en a marre d'avoir toujours la même esthétique, les mêmes figures imposées. Il faut modifier les codes traditionnels en hybridant par exemple les genres filmiques. Le festival donne une large place aux parodies, notamment celle de films d'horreur. «The XXXorcist» par exemple, projeté lors de la séance d'ouverture, propose une approche du sexe hyper ludique. On souhaite montrer que la vocation du porno n'est pas seulement la branlette.
Quelles sont les tendances actuellement dans le porno?
Comme dans les années 70 pour les gays, le porno est aujourd'hui le seul endroit où les transsexuels sont représentés. D'où un nombre croissant de réalisations mettant en scène des F to M (female to male) comme le célèbre Buck Angel. Il existe également aujourd'hui de plus en plus de réalisatrices qui tournent des films pornos comme Erika Lust, Petra Joy ou Maria Betty. Féministes pro-sexe, elles dénoncent l'idée reçue selon laquelle les femmes préfèrent l'érotisme et le SM et que les pratiques hard sont réservées aux hommes. Dans les pornos réalisés par des femmes, il n'y a plus d'éjaculation faciale mais les femmes y enculent leurs partenaires, une pratique pourtant répandue mais qui n'apparaît pas dans le porno traditionnel.
Vous avez rencontré des difficultés pour monter ce festival?
Oui, plutôt. Déjà pour trouver des sponsors prêts à s'associer à une programmation de porno alternatifs indépendants. Et puis pour trouver une salle. Avant de signer avec le Brady, deux autres salles de cinéma d'art et dessai avaient donné leur accord avant de se retirer du projet. La Mairie de Paris leur aurait suggéré que programmer ce type de festival pouvait s'avérer dangereux vis à vis des subventions accordées. De notre côté, nous avons reçu un courrier de soutien de Christophe Girard, en charge de la culture à la mairie. Dans ces conditions, difficile de savoir si l'on a à faire à de la censure ou à de l'autocensure.
Elodie Drouard
Rencontre avec Maxime Cervulle, co-organisateur de l'événement.
Sur quels critères avez-vous choisi les pornos que vous présentez?
L'idée est de montrer une pornographie différente, moins «mainstream», afin de toucher un autre public. Le postulat de départ, c'est qu'un certain type de porno ne nous plait pas. On en a marre d'avoir toujours la même esthétique, les mêmes figures imposées. Il faut modifier les codes traditionnels en hybridant par exemple les genres filmiques. Le festival donne une large place aux parodies, notamment celle de films d'horreur. «The XXXorcist» par exemple, projeté lors de la séance d'ouverture, propose une approche du sexe hyper ludique. On souhaite montrer que la vocation du porno n'est pas seulement la branlette.
Quelles sont les tendances actuellement dans le porno?
Comme dans les années 70 pour les gays, le porno est aujourd'hui le seul endroit où les transsexuels sont représentés. D'où un nombre croissant de réalisations mettant en scène des F to M (female to male) comme le célèbre Buck Angel. Il existe également aujourd'hui de plus en plus de réalisatrices qui tournent des films pornos comme Erika Lust, Petra Joy ou Maria Betty. Féministes pro-sexe, elles dénoncent l'idée reçue selon laquelle les femmes préfèrent l'érotisme et le SM et que les pratiques hard sont réservées aux hommes. Dans les pornos réalisés par des femmes, il n'y a plus d'éjaculation faciale mais les femmes y enculent leurs partenaires, une pratique pourtant répandue mais qui n'apparaît pas dans le porno traditionnel.
Vous avez rencontré des difficultés pour monter ce festival?
Oui, plutôt. Déjà pour trouver des sponsors prêts à s'associer à une programmation de porno alternatifs indépendants. Et puis pour trouver une salle. Avant de signer avec le Brady, deux autres salles de cinéma d'art et dessai avaient donné leur accord avant de se retirer du projet. La Mairie de Paris leur aurait suggéré que programmer ce type de festival pouvait s'avérer dangereux vis à vis des subventions accordées. De notre côté, nous avons reçu un courrier de soutien de Christophe Girard, en charge de la culture à la mairie. Dans ces conditions, difficile de savoir si l'on a à faire à de la censure ou à de l'autocensure.
Elodie Drouard