Quatre députées se sont présentées voilées à une séance du Parlement turc jeudi 31 octobre.
Une première depuis quatorze ans en Turquie, pays musulman mais laïque.
Ces femmes, qui ne s'étaient jusque-là jamais recouvert la tête dans l'hémicycle, ont été élues lors des dernières élections législatives de 2011 sur les listes du Parti de la justice et du développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, qui a aboli récemment l'interdiction de porter le foulard islamique dans la fonction publique, a demandé aux parlementaires de respecter la décision de leurs quatre collègues : "Il n'y a aucun règlement au Parlement qui l'interdise et chacun doit respecter la décision de nos sœurs sur ce sujet", a-t-il déclaré.
"Nous ignorons quelle sera la réaction, mais nous allons entrer au Parlement avec notre voile islamique et continuerons notre travail", avait annoncé quelques heures plus tôt Nurcan Dalbudak, une des quatre élues.
"Nous allons assister au début d'une ère importante, et nous jouerons un rôle moteur, nous serons des porte-drapeaux, c'est très important", avait-t-elle ajouté.
LE PORT DU VOILE, UN DÉBAT HAUTEMENT SYMBOLIQUE
Aucun texte n'interdit spécifiquement le port du voile au Parlement.
Mais le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition laïque, a annoncé qu'il contesterait l'initiative de Nurcan Dalbudak, Sevde Beyazit Kacar, Gulay Samanci et Gonul Bekin Sahkulubey.
"Tous nos membres sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'une exploitation de la religion par l'AKP", a déclaré la députée CHP Dilek Akagün Yilmaz. "Nous ne resterons jamais silencieux face à des actes visant à éliminer le principe de la laïcité", a-t-elle ajouté.
Jamais depuis 1999 une parlementaire n'a osé se couvrir la tête d'un foulard dans cette enceinte.
A l'époque, Merve Kavakci, élue du Parti de la vertu islamique, un des prédécesseurs de l'AKP, avait été expulsée pour cette raison-là.
Elle avait été obligée de quitter la salle sous les huées des députés. défier l'Etat. Informez cette femme qu'il y a des limites", avait tonné le premier ministre de l'époque, Bülent Ecevit
source :
lemonde.fr du 31/10/2013
Une première depuis quatorze ans en Turquie, pays musulman mais laïque.
Ces femmes, qui ne s'étaient jusque-là jamais recouvert la tête dans l'hémicycle, ont été élues lors des dernières élections législatives de 2011 sur les listes du Parti de la justice et du développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, qui a aboli récemment l'interdiction de porter le foulard islamique dans la fonction publique, a demandé aux parlementaires de respecter la décision de leurs quatre collègues : "Il n'y a aucun règlement au Parlement qui l'interdise et chacun doit respecter la décision de nos sœurs sur ce sujet", a-t-il déclaré.
"Nous ignorons quelle sera la réaction, mais nous allons entrer au Parlement avec notre voile islamique et continuerons notre travail", avait annoncé quelques heures plus tôt Nurcan Dalbudak, une des quatre élues.
"Nous allons assister au début d'une ère importante, et nous jouerons un rôle moteur, nous serons des porte-drapeaux, c'est très important", avait-t-elle ajouté.
LE PORT DU VOILE, UN DÉBAT HAUTEMENT SYMBOLIQUE
Aucun texte n'interdit spécifiquement le port du voile au Parlement.
Mais le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition laïque, a annoncé qu'il contesterait l'initiative de Nurcan Dalbudak, Sevde Beyazit Kacar, Gulay Samanci et Gonul Bekin Sahkulubey.
"Tous nos membres sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'une exploitation de la religion par l'AKP", a déclaré la députée CHP Dilek Akagün Yilmaz. "Nous ne resterons jamais silencieux face à des actes visant à éliminer le principe de la laïcité", a-t-elle ajouté.
Jamais depuis 1999 une parlementaire n'a osé se couvrir la tête d'un foulard dans cette enceinte.
A l'époque, Merve Kavakci, élue du Parti de la vertu islamique, un des prédécesseurs de l'AKP, avait été expulsée pour cette raison-là.
Elle avait été obligée de quitter la salle sous les huées des députés. défier l'Etat. Informez cette femme qu'il y a des limites", avait tonné le premier ministre de l'époque, Bülent Ecevit
source :
lemonde.fr du 31/10/2013