Une température ressentie de 62,3: Rio de Janeiro fait face à une canicule inédite

Rio étouffe. Les 6,7 millions d'habitants de la deuxième plus grande ville du Brésil font face depuis plusieurs jours à un épisode de chaleur d'une intensité remarquable, battant plusieurs records, selon les autorités locales et comme le relaient plusieurs médias brésiliens comme Correio da Manhã et CNN Brasil.

Samedi 16 mars le système Alerta Rio, géré par la ville, a fait état d'une température ressentie s'élevant à 60,1 à 10h20 du matin à la station météorologique de Guaratiba. Un record depuis les premiers relevés du système en 2014 et qui a été battu dès le lendemain, ce dimanche, par une température ressentie de 62,3. Des valeurs légèrement inférieures avaient déjà été enregistrées les jours précédents.

"Évitez toute exposition prolongée au soleil. Hydratez vous!", a recommandé sur X (anciennement Twitter) le système d'alerte municipal de Rio.


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"J'ai très peur que cela empire"​

La température affichée sur les thermomètres est montée jusqu'à 42°C dimanche à Rio. La température ressentie peut être accentuée par rapport à la température réelle en fonction de l'humidité, de la force du vent ou encore de la température à l'ombre.


"Nous essayons de nous protéger, d'aller dans un endroit plus ouvert, avec la mer", a confié une habitante, Raquel Correia, 49 ans, dans un parc du centre.

"J'ai très peur que cela empire, car la population augmente beaucoup et la déforestation est très importante en raison de l'augmentation du nombre de logements", a-t-elle ajouté.

Emblématiques de Rio, les plages d'Ipanema et Copacabana étaient noires de monde dimanche. Beaucoup ont également trouvé refuge au parc de Tijuca, véritable poumon vert en pleine ville.

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À Sao Paulo, plus importante ville d'Amérique du Sud avec le double d'habitants de Rio, soit plus de 12 millions, la journée de samedi a été la plus chaude de l'année avec un mercure qui a grimpé à 34,7°C. C'est la température la plus élevée pour un mois de mars depuis que l'Institut national brésilien météorologique (Inmet) a commencé ses mesures en 1943.

La journée de dimanche a apporté un soulagement à peine perceptible: le thermomètre est redescendu à 34,3ºC, au niveau du précédent record pour un mois de mars enregistré en 2012.

Là encore, les parcs de la métropole la plus peuplée du Brésil, ont fait le plein. Beaucoup se sont aussi lancés à l'assaut du littoral, provoquant des embouteillages monstre aux portes de la ville, jusqu'à former une file de 20 kilomètres de voitures, selon les médias locaux. "Avant nous n'avions pas une telle chaleur, ça a beaucoup changé depuis quelques temps", s'est plaint auprès de l'AFP Vanuza Maria Estevan, une habitante de 40 ans.

Inondations au sud​

Dans le sud du Brésil, c'est au contraire la pluie qui menace. Des précipitations extrêmes devraient continuer cette semaine, ont mis en garde les autorités. "La semaine sera à risque élevé de fortes pluies et d'orage dans le centre-sud du Brésil", a averti dimanche l'agence d'information météorologique MetSul.
 
"Le système le plus préoccupant est un front froid très intense qui arrivera avec des pluies torrentielles et de possibles coups de vent", a-t-elle ajouté.

Certaines localité de l'État du Rio Grande do Sul enregistrent des volumes de précipitations "exceptionnellement élevés". Uruguaiana, la ville la plus touchée de l'État, a diffusé des images de rues inondées et d'autobus à moitié dans l'eau. Jusqu'à 500 millimètres d'eau pourraient tomber selon MetSul, alors qu'en février l'État du Rio Grande do Sul suffoquait de chaleur en raison d'un "dôme de chaleur extrême" en provenance d'Argentine.

Les experts attribuent ces phénomènes extrêmes et l'instabilité météorologique au changement climatique et au phénomène El Niño qui touche le cône sud de l'Amérique latine en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt au Chili. Le climat actuel s'est déjà réchauffé d'environ 1,2°C par rapport à 1850-1900, causant une augmentation des épisodes de sécheresse, d'inondations et de vagues de chaleur.

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