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PARIS - Le groupe UMP, majoritaire à l'Assemblée nationale, va proposer l'instauration d'un quota de femmes obligatoire dans les conseils d'administration des grandes entreprises, une idée accueillie avec tiédeur par le porte-parole du gouvernement.
Cette proposition-surprise annoncée par le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé dans la presse a suscité des réserves du porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
"Je vous annonce que nous, les députés UMP, avec Marie-Jo Zimmermann, allons déposer dans les prochains jours une proposition de loi prévoyant que 40%, puis à terme 50% des sièges aux conseils d'administration des grandes entreprises soient réservés à des femmes", dit Jean-François Copé dans le Journal du dimanche.
Le texte pourrait venir selon lui devant les députés au premier semestre de l'année prochaine. "La France s'honorerait d'être en pointe sur ce sujet, à l'égal de la Norvège", a déclaré le président du groupe UMP.
Interrogé ensuite sur Radio J, Luc Chatel s'est dit plutôt favorable au principe des quotas mais a exprimé des réserves sur le dossier.
"La loi, le quota, c'est pas forcément la meilleure solution. En même temps, on s'aperçoit que si on ne légifère pas, on a du mal à obtenir des résultats en la matière", a-t-il dit.
"S'il faut passer par la loi, nous passerons par la loi. En même temps il faut bien réfléchir au seuil, 40%, 50%. C'est un sujet très complexe et qui nécessite autre chose qu'une réponse brutale, ça nécessite un vrai débat", a-t-il ajouté.
RAPPORT OFFICIEL
Ce dossier fait suite à un rapport officiel sur le sujet remis en juillet dernier par un haut fonctionnaire, Brigitte Grésy, qui avait proposé cette idée d'un quota de 40% en s'inspirant de l'expérience de certains pays comme la Norvège.
Elle avançait aussi l'idée d'une étape intermédiaire obligatoire à 20%. La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano s'était alors dit favorable à l'instauration de quotas, mais c'était le seul membre du gouvernement à le faire explicitement.
Des consultations devaient être menées en principe cet automne par le ministre du Travail Xavier Darcos.
Selon des études officielles, les conseils d'administration des grandes entreprises françaises cotées en Bourse comptent actuellement 9% de femmes, en-dessous de la moyenne européenne et très loin de pays en pointe sur le sujet comme les Etats scandinaves.
Une loi promulguée en juin 2000 par le gouvernement de gauche du socialiste Lionel Jospin, et alors combattue par la droite, avait introduit le principe des quotas de femmes dans la vie publique française, à propos des élections.
Elle a contraint les partis politiques, sous peine de sanctions financières, à présenter un nombre égal d'hommes et de femmes aux élections régionales, municipales (dans les communes de 3.500 habitants et plus), sénatoriales (dans les départements soumis au scrutin proportionnel) et européennes.
Cette loi, si elle a fait progresser la représentation féminine, n'a pas résolu le problème, les partis préférant payer que respecter totalement le texte, et la parité étant toujours loin d'être en oeuvre à l'Assemblée nationale (19% de femmes) et au Sénat (22%).
Thierry Lévêque
Cette proposition-surprise annoncée par le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé dans la presse a suscité des réserves du porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
"Je vous annonce que nous, les députés UMP, avec Marie-Jo Zimmermann, allons déposer dans les prochains jours une proposition de loi prévoyant que 40%, puis à terme 50% des sièges aux conseils d'administration des grandes entreprises soient réservés à des femmes", dit Jean-François Copé dans le Journal du dimanche.
Le texte pourrait venir selon lui devant les députés au premier semestre de l'année prochaine. "La France s'honorerait d'être en pointe sur ce sujet, à l'égal de la Norvège", a déclaré le président du groupe UMP.
Interrogé ensuite sur Radio J, Luc Chatel s'est dit plutôt favorable au principe des quotas mais a exprimé des réserves sur le dossier.
"La loi, le quota, c'est pas forcément la meilleure solution. En même temps, on s'aperçoit que si on ne légifère pas, on a du mal à obtenir des résultats en la matière", a-t-il dit.
"S'il faut passer par la loi, nous passerons par la loi. En même temps il faut bien réfléchir au seuil, 40%, 50%. C'est un sujet très complexe et qui nécessite autre chose qu'une réponse brutale, ça nécessite un vrai débat", a-t-il ajouté.
RAPPORT OFFICIEL
Ce dossier fait suite à un rapport officiel sur le sujet remis en juillet dernier par un haut fonctionnaire, Brigitte Grésy, qui avait proposé cette idée d'un quota de 40% en s'inspirant de l'expérience de certains pays comme la Norvège.
Elle avançait aussi l'idée d'une étape intermédiaire obligatoire à 20%. La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano s'était alors dit favorable à l'instauration de quotas, mais c'était le seul membre du gouvernement à le faire explicitement.
Des consultations devaient être menées en principe cet automne par le ministre du Travail Xavier Darcos.
Selon des études officielles, les conseils d'administration des grandes entreprises françaises cotées en Bourse comptent actuellement 9% de femmes, en-dessous de la moyenne européenne et très loin de pays en pointe sur le sujet comme les Etats scandinaves.
Une loi promulguée en juin 2000 par le gouvernement de gauche du socialiste Lionel Jospin, et alors combattue par la droite, avait introduit le principe des quotas de femmes dans la vie publique française, à propos des élections.
Elle a contraint les partis politiques, sous peine de sanctions financières, à présenter un nombre égal d'hommes et de femmes aux élections régionales, municipales (dans les communes de 3.500 habitants et plus), sénatoriales (dans les départements soumis au scrutin proportionnel) et européennes.
Cette loi, si elle a fait progresser la représentation féminine, n'a pas résolu le problème, les partis préférant payer que respecter totalement le texte, et la parité étant toujours loin d'être en oeuvre à l'Assemblée nationale (19% de femmes) et au Sénat (22%).
Thierry Lévêque