un article plus détaillé sur les faits
Un acte sexuel dégradant, filmé et mis en ligne, une enquête pour "viol aggravé" et un témoignage gênant de la victime présumée : l'affaire du "viol de Facebook" survenu à Perpignan - et non à Grigny comme cela avait été annoncé au début - secoue les enquêteurs.
[Mis à jour le 5 janvier à 12h30] La vidéo du viol présumé d'une jeune femme à Perpignan, mise en ligne sur les réseaux sociaux Snapchat et Facebook, a révolté les internautes ce week-end, qui ont été nombreux à alerté les services de police.
L'indignation suscitée est assez compréhensible : le film montre assez clairement, pendant plusieurs minutes, une jeune femme qui semble être agressée sexuellement par deux hommes dans un domicile.
La scène qui ressemble manifestement à un viol a été filmée avec un smartphone et la vidéo a été mise en ligne par les auteurs présumés.
Les deux suspects, âgés d'une vingtaine d'années, ont été interpellés hier matin puis placés en garde à vue.
Ils ont été présentés à un juge ce mardi matin.
La victime serait dans l'impossibilité d'affirmer si l'acte sexuel était consenti ou non, mais aurait affirmé aux enquêteurs que l'un des garçons était son "petit-ami". Les jeunes hommes auraient reconnu les faits mais assureraient, eux, qu'elle était consentante. Ce qui est certain, en revanche, c'est que la jeune femme - âgée de 18 ans - et les deux garçons se connaissaient avant que n'ait eu lieu le crime présumé et la diffusion des images sordides.
Que s'est-il passé ? Que voit-on sur la vidéo ?
Les faits, d'abord évoqués à Grigny par France Info, se sont en réalité déroulés dans le sud-ouest de la France, à Perpignan, lors de la soirée du 31 décembre, jeudi soir.
D'après les derniers éléments de l'enquête, la jeune femme serait restée au domicile de l'un des agresseurs jusqu'à la nuit de dimanche à lundi.
Une source policière a décrit la scène filmée auprès des journalistes de la radio publique : on voit ainsi sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux "des jeunes qui partent en scooter avec une fille dans une maison.
Ils la font boire, ils la droguent et ils la violent avec une bouteille de whisky". Le journal localL'Indépendant parle d'images montrant "une relation sexuelle dans des conditions particulièrement brutales".
Aussi sordide et incompréhensible que cela puisse paraître, le film, insupportable, sur lequel on voit la jeune femme être déshabillée et demeurant apathique, a été massivement partagé sur les réseaux sociaux, et très commenté.
Le crime présumé aurait eu lieu au domicile de l'un des deux suspects, situé dans le quartier sud de Perpignan.
Un viol ou un acte sexuel consenti ?
Selon les informations de M6, la jeune femme qui a subi les actes sexuels manifestement dégradants serait la "petite-amie" de l'un des deux individus placés en garde à vue. Elle ne souhaiterait pas porter plainte et aurait même évoqué une forme d'acte sexuel "consenti".
D'après les informations de La Depêche, la victime a été entendue par la police après dégrisement mais n'a pas été en mesure de décrire les circonstances de l'acte sexuel ni d'affirmer si elle était consentante ou pas.
Elle refusait encore lundi soir de porter plainte "pour ne pas faire de tort à (son) ami". Les deux jeunes hommes auraient également livré leur version selon le journal.
Tout en reconnaissant les faits, ils asssureraient que la jeune femme était bien consentante. Selon une source policière interrogée par BFMTV, les suspects auraient dit "avoir des remords" et ils reconnaîtraient la gravité des faits.
Sur les images, la jeune femme apparaît toutefois dans un état d'alcoolémie très avancé.
Par ailleurs, elle ne donne pas l'impression de savoir qu'elle est filmée par un téléphone portable et rien n'indique qu'elle ait pu donner son accord pour que le film de 5 minutes soit mis en ligne sur Internet.
Les enquêteurs doivent déterminer dans quelles circonstances exactes ont été tournées les images et quelle est la nature précise de la relation entretenue entre la jeune femme et les deux hommes. "Lorsque les faits sont établis, on peut se passer de la plainte de la victime", a assuré un proche du dossier à La Dépêche.
"Il convient de prendre la qualification de viol avec beaucoup de prudence", a par ailleurs rappelé lundi le commissaire Yannick Janas.
Viol présumé sur Facebook : les suspects arrêtés
La police nationale a rapidement été informée dimanche, via la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité, grâce à la plateforme de signalement Pharos.
Les deux jeunes suspects ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi, selon les informations de Midi Libre, suite à un autre signalement effectué auprès du commissariat de Perpignan.
Ils ont été arrêtés vers 4 heures du matin et placés en garde à vue pour "viol aggravé". Leur garde à vue a été prolongée lundi soir d'après La Dépêche. Il devraient être présentés à un juge d'instruction mardi matin pour divulgation de documents à caractère pornographique sur internet et également pour viol.
Deux circonstances aggravantes pourraient être retenues, d'après le journal : "agression commise en réunion et alors que la victime est en état de faiblesse". Sur ce qui semble être la pageFacebook de l'un des suspects présumés, on découvre une vidéo dans laquelle il affirme avec satisfaction que son bracelet électronique lui a été retiré le 10 novembre 2015. L'homme est donc connu de la justice et de la police.
La sûreté départementale des Pyrénées orientales est en charge de deux enquêtes qui concernent cette affaire sordide. La première pour "diffusion d'images pornographiques sur Internet", la seconde pour "suspicion de viol aggravé". Les services chargés de l'enquête doivent désormais établir si les actes sexuels filmés et mis en ligne revêtent un caractère consenti ou non, comme l'affirme la jeune femme. "Il faudra déterminer la part de contrainte de la relation sexuelle entre ces deux hommes, placés en garde à vue, et une femme elle aussi majeure, sur fond d'alcool", a ainsi déclaré le directeur départemental Yannick Janas.
"Violée" puis "séquestrée" ?
Le quotidien Midi Libre rapporte que "la jeune fille, âgée de 18 ans, a également été découverte" dans l'appartement de l'un des suspects, là où a eu lieu l'interpellation, "en état de choc extrême" dans la nuit, puis hospitalisée.
Selon France Bleu Roussillon, lorsque les policiers sont entrés en pleine nuit dans l'appartement de l'un des suspects, le lieu du viol présumé, les deux agresseurs présumés étaient devant leur ordinateur, toujours en train de commenter leur vidéo sur les réseaux sociaux.
La jeune victime était elle prostrée dans une pièce, dans un état second, ce qui laisse les enquêteurs perplexes sur la version d'un acte sexuel "consenti".
La Depêche livre une version légèrement différente. D'après le journal, l'un des jeunes hommes a été surpris vers 6h du matin dans le couloir de l'immeuble à l'arrivée des policiers alors qu'il entendait sortir se dégourdir les jambes.
La victime était effectivement "allongée sur le lit, habillée, ivre et visiblement en état de choc".
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