Oued Noun
Sahraoui dial jbel
Voyage au Souss
Grand reportage. D'agadir à Sidi Ifni, des dizaines de villages racontent des histoires, tissent des légendes, défont les clichés, réapprennent l'humilité, la solidarité Maria Daïf et Laetitia Grotti nous font redécouvrir le Souss. Un Maroc que nous ne soupçonnions pas
Partir en pays soussi, c'est pour beaucoup de gens partir en pays berbère. Là-bas, nous a-t-on dit, vous avez intérêt à prendre un interprète car personne ne parle l'arabe. Voilà l'une des premières idées reçues - et elles sont nombreuses - battue en brèche dès lors que l'on s'aventure au cur des montagnes, de la plaine et de la côte soussies. En effet, partout où nous nous sommes arrêtées, que ce soit dans des douars oubliés de tous ou dans les centres urbains, chaque personne rencontrée ne cessait de nous rappeler - en arabe ou en français - l'histoire d'une mixité ancestrale et assumée entre Arabes, Berbères et Sahraouis pour la côte (symbolisée par la tribu des Aït Baâmrane) et Arabes, Berbères et juifs pour les montagnes. Du coup, la moindre question sur d'éventuelles revendications berbères semblait déplacée. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas d'associations du genre mais elles restent marginales. Dans le Souss, on travaille, on veut pouvoir en jouir, on n'oublie jamais ses origines, quant au reste
Le Soussi bosseur ne serait donc pas un simple cliché. Il faut dire que les conditions de vie, surtout en montagne, en ont forgé plus d'un. Et que plus d'un en sont sortis, la tête haute et les poches pleines, à force de dur labeur. Ceux-là contribuent pour beaucoup au développement de leur région, en toute discrétion.
Comme ils savent d'ailleurs maintenir la discrétion sur leur fortune. On en voit déjà certains sourire. Et bien, apprenez que ce n'est pas là de la radinerie, mais plutôt de la méfiance. Envers un Makhzen qui, historiquement, a souvent raflé la mise lors de périodes difficiles ! C'est du moins ce que certaines âmes ont bien voulu nous livrer.
Ce qui nous a frappées tout au long de ce périple, nous menant d'Agadir à Sidi Ifni, en passant par Taroudant, Igherm, Tafraout, Tiznit, c'est la forte présence de zaouïas et médersas, imprimant à la région une aura spirituelle. D'où le mythe du Soussi sorcier !
Autre fait marquant, dont on ne peut que se désoler, l'ampleur de l'exode rural, rendue visible par un nombre impressionnant de douars fantômes. Les campagnes du Souss se vident inexorablement, au point que l'on s'est demandé si le travail remarquable accompli par les associations arrivera un jour à enrayer l'hémorragie. Ce qui est sûr en revanche, c'est que là-bas, on n'attend plus rien d'un État absent depuis trop longtemps. Et que l'on ne reste pas les bras croisés. Sauf peut- être ceux qui attendent l'argent des expatriés, phénomène particulièrement visible à Tafraout. Ou ceux qui font le choix des pateras vers les Canaries, cette fois.
Comment ne pas conclure sur la diversité des paysages, alternant montagnes, plaine et côte, offrant tous des diaporamas plus beaux les uns que les autres ? Et immanquablement, le voyageur de se demander pourquoi l'État n'investit pas massivement dans un écotourisme de qualité en s'appuyant sur des populations particulièrement accueillantes. Abandonnez vos clichés, nous vous emmenons à la découverte d'un Souss inattendu.
Decouvrez le Souss: http://www.telquel-online.com/106/couverture_106_1.shtml
Grand reportage. D'agadir à Sidi Ifni, des dizaines de villages racontent des histoires, tissent des légendes, défont les clichés, réapprennent l'humilité, la solidarité Maria Daïf et Laetitia Grotti nous font redécouvrir le Souss. Un Maroc que nous ne soupçonnions pas
Partir en pays soussi, c'est pour beaucoup de gens partir en pays berbère. Là-bas, nous a-t-on dit, vous avez intérêt à prendre un interprète car personne ne parle l'arabe. Voilà l'une des premières idées reçues - et elles sont nombreuses - battue en brèche dès lors que l'on s'aventure au cur des montagnes, de la plaine et de la côte soussies. En effet, partout où nous nous sommes arrêtées, que ce soit dans des douars oubliés de tous ou dans les centres urbains, chaque personne rencontrée ne cessait de nous rappeler - en arabe ou en français - l'histoire d'une mixité ancestrale et assumée entre Arabes, Berbères et Sahraouis pour la côte (symbolisée par la tribu des Aït Baâmrane) et Arabes, Berbères et juifs pour les montagnes. Du coup, la moindre question sur d'éventuelles revendications berbères semblait déplacée. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas d'associations du genre mais elles restent marginales. Dans le Souss, on travaille, on veut pouvoir en jouir, on n'oublie jamais ses origines, quant au reste
Le Soussi bosseur ne serait donc pas un simple cliché. Il faut dire que les conditions de vie, surtout en montagne, en ont forgé plus d'un. Et que plus d'un en sont sortis, la tête haute et les poches pleines, à force de dur labeur. Ceux-là contribuent pour beaucoup au développement de leur région, en toute discrétion.
Comme ils savent d'ailleurs maintenir la discrétion sur leur fortune. On en voit déjà certains sourire. Et bien, apprenez que ce n'est pas là de la radinerie, mais plutôt de la méfiance. Envers un Makhzen qui, historiquement, a souvent raflé la mise lors de périodes difficiles ! C'est du moins ce que certaines âmes ont bien voulu nous livrer.
Ce qui nous a frappées tout au long de ce périple, nous menant d'Agadir à Sidi Ifni, en passant par Taroudant, Igherm, Tafraout, Tiznit, c'est la forte présence de zaouïas et médersas, imprimant à la région une aura spirituelle. D'où le mythe du Soussi sorcier !
Autre fait marquant, dont on ne peut que se désoler, l'ampleur de l'exode rural, rendue visible par un nombre impressionnant de douars fantômes. Les campagnes du Souss se vident inexorablement, au point que l'on s'est demandé si le travail remarquable accompli par les associations arrivera un jour à enrayer l'hémorragie. Ce qui est sûr en revanche, c'est que là-bas, on n'attend plus rien d'un État absent depuis trop longtemps. Et que l'on ne reste pas les bras croisés. Sauf peut- être ceux qui attendent l'argent des expatriés, phénomène particulièrement visible à Tafraout. Ou ceux qui font le choix des pateras vers les Canaries, cette fois.
Comment ne pas conclure sur la diversité des paysages, alternant montagnes, plaine et côte, offrant tous des diaporamas plus beaux les uns que les autres ? Et immanquablement, le voyageur de se demander pourquoi l'État n'investit pas massivement dans un écotourisme de qualité en s'appuyant sur des populations particulièrement accueillantes. Abandonnez vos clichés, nous vous emmenons à la découverte d'un Souss inattendu.
Decouvrez le Souss: http://www.telquel-online.com/106/couverture_106_1.shtml