Article Presse Dz du 6 Fev 2017 : https://www.presse-dz.com/revue-de-...-algerie-le-regime-menace-dans-ses-fondements
Titre de l’article : Selon une note politique du Washington Institute pour l’administration Trump / Algérie : “Le régime menacé dans ses fondements”
Selon les auteurs du document, l’incertitude économique et celle entourant la succession du président Abdelaziz Bouteflika risquent, à court et à moyen termes, d’entraîner le pays dans un nouveau cycle d’instabilité.
Le régime algérien pourrait s’effondrer à tout moment, a indiqué The Washington Institute for Near East Policy (Winep), dans une note politique qu’il a adressée à la nouvelle administration américaine de Donald Trump et traitant de la politique que les États-Unis devraient adopter avec les trois principaux pays d’Afrique du Nord : l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Dans un contexte régional et international, marqué par une menace terroriste, de plus en plus importante, les auteurs de la note, Robert Satloff et Sarah Fauer, expliquent dans ce document de dix pages que, “au cours des dernières années, les problèmes de santé de Bouteflika, conjugués à une série de restructurations au sein des services de sécurité de l'État et entre ceux-ci, ont soulevé des inquiétudes quant à la stabilité du pays en cas de plan de succession peu clair”.
Pour le Winep, “les appareils politiques et de sécurité en Algérie demeurent opaques, mais le pouvoir est généralement présumé détenu par les groupes de chefs militaires, d'agents de renseignement, d'hommes d'affaires et de politiciens collectivement appelés le pouvoir”.
Ce qui n’offre aucune visibilité sur l’avenir d’un pays où la contestation sociale avait gagné en 2014 les rangs de la police, “pilier clé de la sécurité du régime”, comme le qualifie le Winep, soulignant que “très probablement, les militaires et les services de sécurité choisiront, ou auraient déjà choisi, le successeur de Bouteflika, bien qu'une succession contestée ou difficile reste une possibilité”. Et d’ajouter que “même avec une succession harmonieuse, la probabilité d'une baisse persistante des prix du pétrole signifie que le prochain président algérien héritera d'une perspective économique de plus en plus critique”.
Autrement dit, “si les recettes en baisse de l'État limitent sa capacité à répondre au mécontentement populaire, les protestations croissantes pourraient ébranler les fondements du régime”, résume la note dans son chapitre consacré à l’Algérie, concluant que cette “instabilité croissante éloignerait les services de sécurité de l'État de leurs opérations antiterroristes, dans les régions frontalières et augmenterait le risque d'un événement majeur de déstabilisation”.
Contexte régional explosif
Le document transmis à Donald Trump s’appuie, dans son analyse, sur les développements sécuritaires dans la région de l’Afrique du Nord, mais aussi au Sahel et en Libye, où la perspective d’une solution politique du conflit semble s’éloigner de jour en jour. En plus des défis internes, l’Algérie est, en effet, confrontée à de fortes tensions externes liées à la situation sécuritaire au Mali et en Libye, ainsi qu’à la fragilité de la Tunisie. “Avec l'insurrection libyenne (de 2011, ndlr) et la guerre civile qui a suivi, les réseaux d'armes et de terroristes se sont rapidement propagés dans toute l'Afrique du Nord et dans l'espace du Sahel (principalement les États du Mali, du Niger et du Tchad)”.
L’attaque de Marrakech (Maroc) en avril 2011, l’occupation par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’une partie du nord du Mali, lors de la rébellion targuie en 2012, puis la meurtrière attaque de la base gazière de Tiguentourine, à In Amenas début 2013, ainsi que la tentative avortée de l’autoproclamé État islamique (Daech) de s’implanter à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, sont autant d’exemples qui devraient être pris au sérieux quant au risque d’une expansion des foyers d’instabilité en Algérie, tout comme chez ses voisins marocain et tunisien.
“En outre, les trois pays sont confrontés à un sérieux défi de radicalisation à l'intérieur de leurs frontières”, estiment les auteurs du document, rappelant qu’“après sa propre expérience sanglante avec le terrorisme djihadiste et la répression du régime dans la guerre civile qui ont tué plus de 100 000 personnes dans les années 1990, l'Algérie a connu ces dernières années une résurgence du salafisme radical et plusieurs centaines d'Algériens auraient rejoint des groupes djihadistes en Irak et en Syrie”.
Titre de l’article : Selon une note politique du Washington Institute pour l’administration Trump / Algérie : “Le régime menacé dans ses fondements”
Selon les auteurs du document, l’incertitude économique et celle entourant la succession du président Abdelaziz Bouteflika risquent, à court et à moyen termes, d’entraîner le pays dans un nouveau cycle d’instabilité.
Le régime algérien pourrait s’effondrer à tout moment, a indiqué The Washington Institute for Near East Policy (Winep), dans une note politique qu’il a adressée à la nouvelle administration américaine de Donald Trump et traitant de la politique que les États-Unis devraient adopter avec les trois principaux pays d’Afrique du Nord : l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Dans un contexte régional et international, marqué par une menace terroriste, de plus en plus importante, les auteurs de la note, Robert Satloff et Sarah Fauer, expliquent dans ce document de dix pages que, “au cours des dernières années, les problèmes de santé de Bouteflika, conjugués à une série de restructurations au sein des services de sécurité de l'État et entre ceux-ci, ont soulevé des inquiétudes quant à la stabilité du pays en cas de plan de succession peu clair”.
Pour le Winep, “les appareils politiques et de sécurité en Algérie demeurent opaques, mais le pouvoir est généralement présumé détenu par les groupes de chefs militaires, d'agents de renseignement, d'hommes d'affaires et de politiciens collectivement appelés le pouvoir”.
Ce qui n’offre aucune visibilité sur l’avenir d’un pays où la contestation sociale avait gagné en 2014 les rangs de la police, “pilier clé de la sécurité du régime”, comme le qualifie le Winep, soulignant que “très probablement, les militaires et les services de sécurité choisiront, ou auraient déjà choisi, le successeur de Bouteflika, bien qu'une succession contestée ou difficile reste une possibilité”. Et d’ajouter que “même avec une succession harmonieuse, la probabilité d'une baisse persistante des prix du pétrole signifie que le prochain président algérien héritera d'une perspective économique de plus en plus critique”.
Autrement dit, “si les recettes en baisse de l'État limitent sa capacité à répondre au mécontentement populaire, les protestations croissantes pourraient ébranler les fondements du régime”, résume la note dans son chapitre consacré à l’Algérie, concluant que cette “instabilité croissante éloignerait les services de sécurité de l'État de leurs opérations antiterroristes, dans les régions frontalières et augmenterait le risque d'un événement majeur de déstabilisation”.
Contexte régional explosif
Le document transmis à Donald Trump s’appuie, dans son analyse, sur les développements sécuritaires dans la région de l’Afrique du Nord, mais aussi au Sahel et en Libye, où la perspective d’une solution politique du conflit semble s’éloigner de jour en jour. En plus des défis internes, l’Algérie est, en effet, confrontée à de fortes tensions externes liées à la situation sécuritaire au Mali et en Libye, ainsi qu’à la fragilité de la Tunisie. “Avec l'insurrection libyenne (de 2011, ndlr) et la guerre civile qui a suivi, les réseaux d'armes et de terroristes se sont rapidement propagés dans toute l'Afrique du Nord et dans l'espace du Sahel (principalement les États du Mali, du Niger et du Tchad)”.
L’attaque de Marrakech (Maroc) en avril 2011, l’occupation par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’une partie du nord du Mali, lors de la rébellion targuie en 2012, puis la meurtrière attaque de la base gazière de Tiguentourine, à In Amenas début 2013, ainsi que la tentative avortée de l’autoproclamé État islamique (Daech) de s’implanter à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, sont autant d’exemples qui devraient être pris au sérieux quant au risque d’une expansion des foyers d’instabilité en Algérie, tout comme chez ses voisins marocain et tunisien.
“En outre, les trois pays sont confrontés à un sérieux défi de radicalisation à l'intérieur de leurs frontières”, estiment les auteurs du document, rappelant qu’“après sa propre expérience sanglante avec le terrorisme djihadiste et la répression du régime dans la guerre civile qui ont tué plus de 100 000 personnes dans les années 1990, l'Algérie a connu ces dernières années une résurgence du salafisme radical et plusieurs centaines d'Algériens auraient rejoint des groupes djihadistes en Irak et en Syrie”.