Souvent remaniée, la langue française regorge de trésors insoupçonnés. Employées par nos aïeux, quelques citations méritent respect et intérêt.
Grâce à un vocabulaire imagé, les portes du savoir s’ouvrent. Le Daily Geek Show vous propose de découvrir l’origine et la signification de dix-sept expressions.
FAIRE DES PATAQUÈS
En français, la maitrise des liaisons s’apprend.
Les passionnés pardonnent rarement l’ajout d’une consonne à l’oral.
Malheureusement, cette pratique demeurait courante dans le phrasé populaire. Appelée pataquès, elle symbolisait également une accumulation de gaffes. En voici un exemple : « moi-z-aussi ».
DÉMÉNAGER A LA CLOCHE EN BOIS
Difficile de fuir son logement en catimini quand on voulait quitter celui-ci sans honorer son loyer. L’astuce consistait à empaqueter ses affaires et à les descendre par la fenêtre à l’aide d’une ficelle. Le mauvais payeur pouvait passer ainsi devant la concierge les mains vides sans attirer l’attention.
Cette fuite fugace ressemblait au son discret émis par une cloche en bois.
SE CASSER LA MARGOULETTE
En normand, margane voulait dire mâchoire tandis que gole signifiait gueule. Comme le montre l’image ci-dessus, les poilus donnaient des surnoms à chaque partie de leur corps. La margoulette s’apparentait à la bouche.
En 1864, Gustave Flaubert utilisait pour la première fois l’expression. Lors d’un séjour en montagne, il recommandait la prudence à son ami.
TAILLER DES CROUPIÈRES
Avant l’arrivée des automobiles, seuls les chevaux circulaient dans les rues. Relié à la selle, un lien en cuir se trouvait sous le harnais. Afin de l’empêcher de remonter, le cocher le passait sur la croupe puis sous la queue de son fidèle destrier.
En temps de guerre, des astuces se répandaient pour battre en retraite. Coupée par une épée ou une lance, la croupière semait le trouble : le cavalier du camp adverse basculait
COURIR LE GUILLEDOU
En ancien français, guiller sous-entendait l’utilisation de la ruse à des fins libidineuses. Tout en restant mystérieux, le coureur de jupons repérait ses proies dans des lieux de débauche.
Dans Le cousin Pons, Honoré de Balzac imaginait les moeurs dissolues d’un personnage. L’expression imagée résumait ce portrait peu flatteur :
LAISSER PISSER LE MÉRINOS
Le mérinos appartient à la famille des ovidés. Ce mouton reste apprécié pour la douceur de sa laine. Dirigé par le berger, le cheptel s’arrêtait régulièrement pour satisfaire des petits besoins naturels. Or, l’avancée lente des animaux et les haltes nécessaires provoquaient la grogne des voyageurs. En province, les locaux utilisaient allègrement cette expression pour détendre l’atmosphère et rassurer les plus pressés
À TIRE-LARIGOT
En 1282, le célèbre archevêque de Rouen Eudes Rigaud offrit une cloche de dix tonnes à sa cathédrale. Vu l’ampleur de la tâche, il décida d’investir dans une vigne afin de récompenser les ouvriers chargés de l’installation. Tenaillés par la soif, les plus émérites se réconfortaient dans le doux breuvage. L’expression devint donc un synonyme d’excès dans les projets entrepris
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Grâce à un vocabulaire imagé, les portes du savoir s’ouvrent. Le Daily Geek Show vous propose de découvrir l’origine et la signification de dix-sept expressions.
FAIRE DES PATAQUÈS
En français, la maitrise des liaisons s’apprend.
Les passionnés pardonnent rarement l’ajout d’une consonne à l’oral.
Malheureusement, cette pratique demeurait courante dans le phrasé populaire. Appelée pataquès, elle symbolisait également une accumulation de gaffes. En voici un exemple : « moi-z-aussi ».
DÉMÉNAGER A LA CLOCHE EN BOIS
Difficile de fuir son logement en catimini quand on voulait quitter celui-ci sans honorer son loyer. L’astuce consistait à empaqueter ses affaires et à les descendre par la fenêtre à l’aide d’une ficelle. Le mauvais payeur pouvait passer ainsi devant la concierge les mains vides sans attirer l’attention.
Cette fuite fugace ressemblait au son discret émis par une cloche en bois.
SE CASSER LA MARGOULETTE
En normand, margane voulait dire mâchoire tandis que gole signifiait gueule. Comme le montre l’image ci-dessus, les poilus donnaient des surnoms à chaque partie de leur corps. La margoulette s’apparentait à la bouche.
« Prenez garde de vous casser la margoulette dans les montagnes. Rapportez-nous vos personnes en bon état. »
En 1864, Gustave Flaubert utilisait pour la première fois l’expression. Lors d’un séjour en montagne, il recommandait la prudence à son ami.
TAILLER DES CROUPIÈRES
Avant l’arrivée des automobiles, seuls les chevaux circulaient dans les rues. Relié à la selle, un lien en cuir se trouvait sous le harnais. Afin de l’empêcher de remonter, le cocher le passait sur la croupe puis sous la queue de son fidèle destrier.
En temps de guerre, des astuces se répandaient pour battre en retraite. Coupée par une épée ou une lance, la croupière semait le trouble : le cavalier du camp adverse basculait
COURIR LE GUILLEDOU
En ancien français, guiller sous-entendait l’utilisation de la ruse à des fins libidineuses. Tout en restant mystérieux, le coureur de jupons repérait ses proies dans des lieux de débauche.
Dans Le cousin Pons, Honoré de Balzac imaginait les moeurs dissolues d’un personnage. L’expression imagée résumait ce portrait peu flatteur :
« Moi, je vous croyais des maîtresses à la douzaine, des danseuses, des actrices, des duchesses, rapport à vos absences (…) Qu’en vous voyant sortir, je disais toujours à Cibot : Tiens, voilà monsieur Pons qui va courir le guilledou ! »
LAISSER PISSER LE MÉRINOS
Le mérinos appartient à la famille des ovidés. Ce mouton reste apprécié pour la douceur de sa laine. Dirigé par le berger, le cheptel s’arrêtait régulièrement pour satisfaire des petits besoins naturels. Or, l’avancée lente des animaux et les haltes nécessaires provoquaient la grogne des voyageurs. En province, les locaux utilisaient allègrement cette expression pour détendre l’atmosphère et rassurer les plus pressés
À TIRE-LARIGOT
En 1282, le célèbre archevêque de Rouen Eudes Rigaud offrit une cloche de dix tonnes à sa cathédrale. Vu l’ampleur de la tâche, il décida d’investir dans une vigne afin de récompenser les ouvriers chargés de l’installation. Tenaillés par la soif, les plus émérites se réconfortaient dans le doux breuvage. L’expression devint donc un synonyme d’excès dans les projets entrepris
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