Les chiffres de la honte: 32 agresseurs, 339 victimes
C’est le fruit d’un an d’enquête : 25 évêques, dont cinq sont toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées. Un Spotlight français.
Pusieurs dizaines de prêtres auteurs de violences sexuelles ont été méthodiquement couverts, en connaissance de cause, par 25 évêques, sans que la justice n’en soit jamais informée, selon les résultats d’une enquête d’un an menée par Mediapart au cœur des affaires de pédophilie et d’abus sexuels dans l’Église catholique de France.
Pendant des années, l’institution est restée sourde aux appels de plus de 300 victimes, partout en France, d’après les documents et témoignages réunis lors de cette investigation, qui prend également la forme d’un ouvrage, Église, la mécanique du silence (JC Lattès), en librairie le 22 mars.
Jusqu’en janvier 2017, des centaines de documents, archives de presse, lettres manuscrites, annuaires, rapports judiciaires et témoignages ont été compilés. Ils ont été classés dans une base de données qui recense les prêtres, religieux et laïcs sous la responsabilité de l’Église ayant commis des abus sexuels sur mineurs ou majeurs dans l’Hexagone – ou à l’étranger, quand il s’agit de clercs français.
La majorité des agresseurs ont été par la suite inquiétés par la justice, condamnés, placés sous enquête préliminaire, ou font l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’une mis en examen pour les affaires en cours. Les autres ont fait l’objet de plaintes, mais classées sans suite pour cause de prescription. Nous avons choisi de conserver ces affaires, quand les éléments en notre possession (documents judiciaires, nombre de témoignages recoupés ou aveux) attestaient de la crédibilité des faits.
Le résultat, qui n’est qu’une base minimale issue d’un an d’enquête, est édifiant. Des années 1960 à nos jours, mais surtout depuis les années 2000, 32 agresseurs, prêtres, religieux ou laïcs, accusés d’abus sexuels sur mineurs ou majeurs, ont été couverts par l’Église sur le territoire français, ou à l’étranger lorsqu’il s’agissait de nationaux. Sur ces 32 cas, 25 évêques, dont cinq toujours en poste, ont été alertés de faits d’abus sexuels, mais n’ont pas saisi formellement la justice. Ces affaires concernent au total 339 victimes présumées, oubliées par l’Église de France.
https://www.mediapart.fr/journal/france/200317/les-chiffres-de-la-honte-32-agresseurs-339-victimes
C’est le fruit d’un an d’enquête : 25 évêques, dont cinq sont toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées. Un Spotlight français.
Pusieurs dizaines de prêtres auteurs de violences sexuelles ont été méthodiquement couverts, en connaissance de cause, par 25 évêques, sans que la justice n’en soit jamais informée, selon les résultats d’une enquête d’un an menée par Mediapart au cœur des affaires de pédophilie et d’abus sexuels dans l’Église catholique de France.
Pendant des années, l’institution est restée sourde aux appels de plus de 300 victimes, partout en France, d’après les documents et témoignages réunis lors de cette investigation, qui prend également la forme d’un ouvrage, Église, la mécanique du silence (JC Lattès), en librairie le 22 mars.
Jusqu’en janvier 2017, des centaines de documents, archives de presse, lettres manuscrites, annuaires, rapports judiciaires et témoignages ont été compilés. Ils ont été classés dans une base de données qui recense les prêtres, religieux et laïcs sous la responsabilité de l’Église ayant commis des abus sexuels sur mineurs ou majeurs dans l’Hexagone – ou à l’étranger, quand il s’agit de clercs français.
La majorité des agresseurs ont été par la suite inquiétés par la justice, condamnés, placés sous enquête préliminaire, ou font l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’une mis en examen pour les affaires en cours. Les autres ont fait l’objet de plaintes, mais classées sans suite pour cause de prescription. Nous avons choisi de conserver ces affaires, quand les éléments en notre possession (documents judiciaires, nombre de témoignages recoupés ou aveux) attestaient de la crédibilité des faits.
Le résultat, qui n’est qu’une base minimale issue d’un an d’enquête, est édifiant. Des années 1960 à nos jours, mais surtout depuis les années 2000, 32 agresseurs, prêtres, religieux ou laïcs, accusés d’abus sexuels sur mineurs ou majeurs, ont été couverts par l’Église sur le territoire français, ou à l’étranger lorsqu’il s’agissait de nationaux. Sur ces 32 cas, 25 évêques, dont cinq toujours en poste, ont été alertés de faits d’abus sexuels, mais n’ont pas saisi formellement la justice. Ces affaires concernent au total 339 victimes présumées, oubliées par l’Église de France.
https://www.mediapart.fr/journal/france/200317/les-chiffres-de-la-honte-32-agresseurs-339-victimes