30 ans ça fait quoi?

A

AncienMembre

Non connecté
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.
 
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.

C'est dans ce moment de détresse que tu as acheté ton fauteuil hideux ? Pour te punir de tes mauvais choix ?:D
 
A

AncienMembre

Non connecté
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.

Je ne sais pas si ce récit est réel ou pas, mais merci, je me sens moins seule:p


Et si @Babouchemasquee, a visé juste concernant ton fauteuil......on comprend mieux alors cet attachement!

On a presque envie d apprécier ce truc:p
 
A

AncienMembre

Non connecté
C'est dans ce moment de détresse que tu as acheté ton fauteuil hideux ? Pour te punir de tes mauvais choix ?

Ha ha ha c'est pas bête ce que tu dis. Ce fauteuil incarne à la perfection mes choix de vie :D

Je ne sais pas si ce récit est réel ou pas, mais merci, je me sens moins seule


Et si @Babouchemasquee, a visé juste concernant ton fauteuil......on comprend mieux alors cet attachement!

On a presque envie d apprécier ce truc

Tout est réel lol. Toi aussi tu as reçu une gifle cinglante à 30 ans ? :D
 

Sora

Life is full of beauty
VIB
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.
Mdr on reste des enfants au fond :ange:
Tu écris des pavés, l'âme soeur de @marokaine2frans ? :D
 
I3ni ba9i kat9yem almeskhoooot!
Ana li chreft, howa ba9i snan l7lib o zaygh m3a rassou :D


Faketini fi wa7ed noukta sur l'âge/l9iyyama.

Wahed charfa l9at lbnat dayrin saf o tssenaw lkliane. 9alet ghada ndir saf m3ahoum, wa9ila ghadin far9ou 3lina souker.
Galet liha we7da men lbnat, mi lhaja ach ba9i fek ma t8ezzi fi l9waleb?
Charfa jawbatha: a bniti la ma ghazeztou nmessou
:D
 

Horla

VIB
Je ne pouvais plus voyager le week end, c'est-à-dire partir le vendredi soir en avion après une journée de travail vers une destination en Europe et rentrer le lundi matin de très bonne heure pour aller direct travailler...
Je me souviens de ce lundi... à 14heures... je n'en pouvais plus et je suis rentré chez moi pour dormir...

Je peux te dire que là tu en prend un sacré coup !! fini les nuits blanches où tu restes fraiche meme le lundi matin pour aller bosser.
Ouahh moi j'ai 26 ans et j'ai jamais fait ça
Et je sais que si je fais ça, c'est direction aux Urgences pour malaise haha !
 
A

AncienMembre

Non connecté
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.

Piouuuuuuu


Belle plume ! Et bien résumé ...



Mais tu m'as donné envie de me pendre

Ou de me rouler un gros joint pour oublier


Je vais opter pour l'option 2 ce soir apres le travail tiens ...
 

Horla

VIB
Le soir de mes 30 ans, j’ai compris qu’en réalité je ne contrôlais rien dans ma vie. Tout ce que j’avais planifié s’était lamentablement effondré. Impossible de garder les yeux ouverts face à ce tas de poussière qu’était devenue ma vie.

Le plus douloureux fut de m’avouer que j’étais le seul responsable de ce désastre. J’étais à deux doigts d’épouser une belle demoiselle, il a fallu que je la trompe, qu’elle le découvre et me fuit comme la peste. J’ai voulu un appartement plus grand et confiant dans ma capacité à en trouver un au dernier moment, j’ai résilié le bail avant d’en avoir signé un autre. Résultat trois mois plus tard, je me retrouvais dans un studio avec pour tout mobilier : une banquette, une table basse et une kitchnette. En outre, suite à un accident, j’avais perdu ma voiture.

Ce soir-là, j’ai pensé être le looser ultime. Je m’en suis même voulu d’avoir comme principe de ne pas boire. Je me disais qu’au moins j’aurais pu noyer mon chagrin dans l’alcool dans quelque bistrot du coin, accoudé au bar à bafouiller ma vie à qui aurait bien voulu l'entendre.

Je me souviens aussi que je suis allé à ma terrasse. Comme j’habitais au rez de jardin, j’avais une grande terrasse ouverte qui donnait sur une petite pelouse. Je me suis assis sur le rebord et j’ai regardé droit devant en balançant mes pieds.

Je me revoyais quelques années plus tôt, arrogant et plein de certitudes. Prêt à en découvre avec celles et ceux qui auraient osé remettre en cause ma capacité à atteindre tous les objectifs de vie que je m’étais fixé. J’ai même eu un petit rictus en me revoyant juger tous ces loosers qui, arrivés à 30 ans, n’avaient rien fait de leur vie. J’ai levé les yeux vers le ciel que recouvrait peu à peu l’obscurité. J’ai repensé aux propos de ma mère qui me disait qu’il arrivera un jour où je regretterais ces moments où tous les choix sont possibles et que j’ai fait les mauvais. J’ai réentendu une ex me dire qu’il arrivera un jour où je finirai seul et que ces potes pour lesquels je la laissais tombé ne seraient plus là.

Pour couronner le tout, le lendemain matin, j’ai découvert que mes collègues m’avaient préparé une surprise. Ils avaient accroché des ballons tout autour de mon bureau sur lesquelles ils avaient écrits des messages gentils. Ils m’avaient même confectionné une carte. J’ai fait semblant d’être heureux. Ils voulaient que je lise à haute voix les messages sur les ballons et sur la carte. A chaque phrase gentille je ressentais comme un coup de poignard en plein coeur. Je me répétais intérieurement « mais quel parfait hypocrite je fais … ». Là encore j'y ai vu un coup de schlass du destin. Une petite torture du mektoub pour me rappeler la sous me.rde que j'étais. Lire ces mots à haute voix tout en sentant qu'on ne les mérite pas, c'était presque cruel.

Toutefois, tout n’était pas sombre. Deux choses m’avaient réellement fait chaud au cœur. Un appel de ma mère qui m’a chanté « Sana Sa3ida a jamil » et qui m’a dit que personne ne m’aimera comme elle m’aime. Et une invitation à prendre un café d’un ami qui m’est très cher.

Tout ce que je peux dire sur les 30 ans, c’est qu’ils m’ont fait mal. Pas physiquement, parce qu’on me dit toujours que je fais jeune et que je ne sens pas particulièrement de différence de santé avec ma vingtaine (« … du bois … du bois … vite il faut que je touche du bois »^^). Mais psychologiquement ce fut une gifle cinglante. Je me réveillais à une douloureuse réalité : le temps des premières émotions, naïves et intenses était terminé. Place à l’aigreur, la méfiance, le calcul, l’intuition, le cynisme, la distance. Chaque erreur coûterait cher, que ce soit en temps et en relations humaines.

Le plus marrant c’est que je n’ai rien appris de tout ça. Je ne fais que reproduire les mêmes bêtises mais leurs conséquences me font moins mal^^.
C'est bien écrit !:cool:
 
A

AncienMembre

Non connecté
Piouuuuuuu


Belle plume ! Et bien résumé ...



Mais tu m'as donné envie de me pendre

Ou de me rouler un gros joint pour oublier


Je vais opter pour l'option 2 ce soir apres le travail tiens ...

PTDR désolé ...après tout dépend les choix de vie des uns et des autres ... il y'en a qui le vivent très bien
 
Pour ceux et celles qui ont passés le cap, comment l'avez vous vécu? ça fait quoi? qu'est ce qui a changé? et surtout comment avez vous fait! :pleurs:

Au delà d'une année de plus au compteur, 30 ans c'est un age symbolique comme toute dizaine qui se respecte.
L'impréssion de se faire chasser de ses 20 ans a coup de pied depuis ses 25 ans. ça a filé a une vitesse folle!
Pour une femme c'est encore plus impréssionant, mariage/bébé/ cheveux blancs ou petites ridules voici ce qui toque a la porte maintenant..

Alors! racontez ! ça fait quoi??
J'me sentais comme ça :D

 

dawn06

jour après jour
VIB
L3ankabout sacrée w un des seuls insectes que j'apprécie mais htta tji t3echech temmak, mam3anach ...

Je lisais ... les filles, la déprime pour juste 30 ans WOW! J'en ai 33 et je les vis presque comme mes 23, l'âge c'est dans la tête.

@alkhanafis ntaya vétéran, nass l9dam, guerr ton âge yelleh!

Parole de vieux :D

Mais je suis d'accord avec toi, l'âge n'est qu'une donnée à nous de savoir quoi en faire
 
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