30 ans requis pour meurtre de la postière, l'avocate anti-minorité Noachovitch toujours à la défense de ceux avec qui elle n'aimerais pas couché

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"Je remets ma vie entre vos mains", a déclaré Mamadou Diallo, accusé du meurtre d'une postière en 2008, aux jurés qui se retiraient jeudi pour délibérer à l'issue d'un procès où deux versions irréconciliables n'ont cessé de s'opposer.

Cet homme de 34 ans est jugé depuis une semaine en appel à Lyon pour le meurtre de Catherine Burgod, une femme enceinte de 41 ans qui avait été retrouvée lardée de 28 coups de couteau dans la petite agence postale de Montréal-la-Cluse (Ain) en décembre 2008.

Lors du premier procès en avril 2022 à Bourg-en-Bresse, Mamadou Diallo, qui nie farouchement l'avoir tuée, avait été acquitté au "bénéfice du doute", un scénario que son avocate Sylvie Noachovitch souhaite voir se reproduire.

"Trouvez-moi un mobile !", a-t-elle lancé à la cour d'appel du Rhône. "Il ne faut pas condamner un innocent pour assouvir le chagrin d'une famille", a-t-elle plaidé.

Venue "combattre une erreur judiciaire", elle a interpellé droit dans les yeux les jurés: "Qui aujourd'hui peut dire qu'il n'a pas de doutes ?"

"Monsieur Diallo n'est pas un coupable par substitution qui vient par hasard", a assuré de son côté l'avocat général, Eric Mazaud, en requérant comme en première instance, 30 ans de réclusion.

"Coupable idéal"​

L'avocat général a consacré la première partie de son réquisitoire à "crucifier" l'hypothèse d'une culpabilité de Gérald Thomassin, un ancien espoir du cinéma devenu marginal, qui habitait en face de l'agence postale et a longtemps fait office de "coupable idéal".

Cet acteur primé pour son rôle dans un film de Jacques Doillon, "Le Petit criminel", avait été mis en examen après des déclarations troublantes et deux discussions téléphoniques en forme d'aveu.

L'enquête avait toutefois pris une nouvelle orientation en 2017, quand de l'ADN retrouvé sur la scène de crime avait été identifié comme celui de Mamadou Diallo, après avoir été relevé dans une affaire de carte bleue volée finalement classée sans suite.

Depuis son arrestation, ce dernier soutient avoir découvert le corps et volé une liasse de billets en quittant les lieux, "en état de choc", sans appeler les secours.

 
Seize ans de prison. C’est la peine prononcée ce jeudi soir un peu avant 21 heures contre Mamadou Diallo. La cour d’assises d’appel de Lyon (Rhône) l’a donc jugé coupable du meurtre de Catherine Burgod.

Le sac, un élément clé de l’affaire… sans propriétaire​

La découverte de traces d’un ADN – celui de Mamadou Diallo – mêlée au sang de la victime sur un monnayeur de l’agence postale, ainsi que sur un sac de chaussures de sport de marque Gilbert, un équipementier de rugby, a relancé l’affaire en 2018.

Pour l’avocat général, ce sac retrouvé plié sur une table est l’élément clé de cette affaire. « M. Diallo ne laisse pas ses empreintes n’importe où. Il les laisse sur la partie qui sert à fermer le sac. Cela montre bien qu’il a une utilisation appropriative de ce sac. C’est un élément extrêmement incriminant. Il n’était pas venu chercher un billet de bus pour se rendre à Lyon comme il l’a affirmé, mais des billets de banque. Et dans l’affolement, il a oublié ce sac sur les lieux. C’est parfaitement explicable. »
 
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