348 millions d'euros dépensés pour 29 000 expulsions de sans-papiers : un sacré pacto

tinky

Moche ou Bekheir hamdullah
Salam

348 millions d'euros dépensés pour 29 000 expulsions de sans-papiers : un sacré pactole

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Caque lundi soir, ce sont une soixantaine de personnes de toutes origines confondues qui se donnent rendez-vous dans un petit local d'un quartier lillois. Une cafetière pour se réchauffer, des tables, des chaises et, au fond, un petit bureau réservé à la permanence. Depuis plus de dix ans qu'il existe, le Comité des sans-papiers du Nord n'a pas le temps de chômer. Le lundi soir, c'est l'heure des bonnes et des mauvaises nouvelles. On se réjouit de la manifestation de la veille, on pleure l'expulsion du territoire français d'un « camarade ».

Ce soir-là, Kamel, 34 ans, animateur social dans la métropole lilloise, rentre dans la salle bondée les yeux en larmes. Un spectacle ordinaire pour les habitués du comité. Direction, le bureau des permanences, où il raconte sa mésaventure à une assistante sociale : son meilleur ami, un « clandestin », est en garde à vue à la PAF (Police aux frontières). Un jeune Marocain pour qui la vie ne lui sourit pas toujours. La trentaine, en instance de divorce, sa carte de séjour périmée, sans domicile fixe, il a trouvé refuge chez ce « frère ». « Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais de rage », nous confie le jeune homme, prêt à « aller jusqu'au bout dans la défense des sans-papiers ».

Karim, Marianne l'a vu naître sur son sol. « Je suis Français et n'ai jamais connu la galère des sans-papiers, mais j'ai horreur de l'injustice », poursuit le travailleur social, déplorant les conditions de vie « misérables » des sans-papiers en France et les exploitations dont ils sont victimes sur le champ de travail. « Il était plus diplômé qu'un Français ordinaire et travaillait, sous-payé, à des tâches ménagères ou autres », raconte Karim au sujet de son « frère ».

Les médias, si les sans-papiers en sont parfois gourmands, ils en ont souvent par-dessus la tête. Abdel s'échauffe : « Les médias s'en fichent de nous en réalité, tout ce qu'il leur importe, c'est le fric », puis entamant quelques bribes de son histoire personnelle, il conclut en disant : « Vous savez, si vous sortez un film de ma vie, vous dépasserez les millions d'entrée au Titanic ». « Ce qu'on veut, nous, c'est du résultat, on veut voir moins d'expulsions », renchérit un « camarade ».

Le prix à payer des expulsions
Du résultat, c'est justement ce qu'avait demandé le président Sarkozy à son ministre de l'Immigration Éric Besson. Le chef de l'État avait fixé 27 000. Besson a dépassé l'objectif. Avec quelque 29 000 expulsions de sans-papiers en 2009, le ministre de l'Immigration reste dans la moyenne lancée par son prédécesseur Brice Hortefeux (29 799 expulsions en 2008).


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