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En Afrique, les étudiants sont de plus en plus nombreux à vouloir rester sur leur continent pour y étudier.
Les grandes écoles et universités font face à un nouveau défi : il ne s’agit donc plus de les faire venir en France, mais de s’établir sur place. Quelles sont modalités possibles de cet enracinement local ? Tour d’horizon en amont de la conférence EducPros du 26 janvier sur le sujet.
La multiplication des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur français et africains part à la fois d’un constat et d’une volonté politique.
Le constat, c’est que la mobilité des étudiants africains s’effectue sur leur propre continent.
Si grandes écoles et universités veulent les toucher, il leur faut donc les former sur place.
Une étude récente de Campus France relève ainsi que le continent attire désormais plus de 20 % des étudiants africains en mobilité dans le monde.
Les pays bénéficiant le plus de cette mobilité intracontinentale sont
l’Afrique du Sud (39 %),
le Ghana (20 %),
le Maroc (8 %)
et la Tunisie (7 %).
Le portail Africasup, créé par quatre écoles de commerce et une école d’ingénieurs implantées au Maroc, vante d’ailleurs "l’approche Sud-Sud".
La volonté politique, c’est celle du président de la République, Emmanuel Macron, qui affirmait à Ouagadougou le 28 novembre 2017 vouloir "contribuer à renforcer la présence de nos établissements ici, en lien et en partenariat avec vous [les pays africains].
" Et d’ajouter qu’il visait le "doublement des partenariats universitaires avec l’Afrique", invitant "les universités et les écoles françaises de commerce, d’ingénieurs, à ne pas perdre davantage de temps et à venir à votre rencontre pour développer ces parcours croisés." Cinq modes de partenariat se dessinent. L'implantation
1. L’implantation en dur
C’est la solution la plus engageante et la plus coûteuse. L’établissement crée sur place une école, bâtiments compris. Cela peut être en solo – comme l’Essec à Rabat, l’université Paris-Dauphine à Tunis –, dans le cadre d’un établissement binational impliquant les gouvernements et plusieurs écoles (l’ESIEE au Cap, dans le cadre du French South African Institute of Technology), ou encore dans celui d’un campus collectif, comme à l’île Maurice ou sur le "grand campus franco-sénégalais" au sud de Dakar souhaité par le Premier ministre, Édouard Philippe.
"Près d’une trentaine de grandes écoles françaises membres de la CGE sont implantées physiquement et durablement en Afrique à travers des campus délocalisés ou la création de classes préparatoires aux grandes écoles", notait la CGE (Conférence des grandes écoles) en octobre 2017.
Les étudiants obtiennent le diplôme de l’école française.
Ce type d’implantation met en avant une notion essentielle : le hub.
Le Maroc ou le Ghana se positionnent ainsi comme des lieux de rencontres entre les établissements occidentaux et les étudiants venant des 53 pays du continent.
Ils y suivent leurs études puis, en fonction de leurs résultats et des modes de partenariat avec la France, viennent y poursuivre et finir leurs études.
Le hub, c’est donc un point de rendez-vous, plus rarement un sas vers un autre pays, souvent occidental.
2. L’accord de coopération
L’accord de partenariat est un premier pas. Outre nouer contact, il permet la mobilité d’étudiants pour une partie de leurs études, ainsi que celle d’enseignants, de chercheurs et de personnels administratifs.
Les supports pédagogiques sont partagés, les activités de recherche peuvent être coordonnées, des séminaires doctoraux organisés et certaines options de diplôme coencadrées.
En soi, l’accord de coopération ne permet pas aux étudiants d’obtenir le diplôme de l’établissement français.
Parmi ceux existants, citons l’université polytechnique Mohammed-VI, au Maroc, qui a signé des partenariats avec les universités de Dauphine et Paris-Nanterre, ou encore l’université catholique du Congo, en cheville avec l’Institut catholique de Paris. La CGE recense 54 accords de coopération en matière de recherche.
3. Le diplôme délocalisé, le double diplôme, le diplôme conjoint
Solution intermédiaire entre l’accord de coopération et le campus, les diplômes conjoints ou doubles diplômes.
En tout, 23 grandes écoles délivrent 36 formations labellisées par la CGE (Mastères spécialisés, MSc, Badge) en Afrique. Il n’existe pas d’inventaire des formations universitaires.
Avec le double-diplôme, l’étudiant obtient deux diplômes, ceux des deux établissements partenaires. Ils sont rares : la CGE recense seulement une dizaine de double-diplômes entre ses écoles membres et les écoles africaines.
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En Afrique, les étudiants sont de plus en plus nombreux à vouloir rester sur leur continent pour y étudier.
Les grandes écoles et universités font face à un nouveau défi : il ne s’agit donc plus de les faire venir en France, mais de s’établir sur place. Quelles sont modalités possibles de cet enracinement local ? Tour d’horizon en amont de la conférence EducPros du 26 janvier sur le sujet.
La multiplication des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur français et africains part à la fois d’un constat et d’une volonté politique.
Le constat, c’est que la mobilité des étudiants africains s’effectue sur leur propre continent.
Si grandes écoles et universités veulent les toucher, il leur faut donc les former sur place.
Une étude récente de Campus France relève ainsi que le continent attire désormais plus de 20 % des étudiants africains en mobilité dans le monde.
Les pays bénéficiant le plus de cette mobilité intracontinentale sont
l’Afrique du Sud (39 %),
le Ghana (20 %),
le Maroc (8 %)
et la Tunisie (7 %).
Le portail Africasup, créé par quatre écoles de commerce et une école d’ingénieurs implantées au Maroc, vante d’ailleurs "l’approche Sud-Sud".
La volonté politique, c’est celle du président de la République, Emmanuel Macron, qui affirmait à Ouagadougou le 28 novembre 2017 vouloir "contribuer à renforcer la présence de nos établissements ici, en lien et en partenariat avec vous [les pays africains].
" Et d’ajouter qu’il visait le "doublement des partenariats universitaires avec l’Afrique", invitant "les universités et les écoles françaises de commerce, d’ingénieurs, à ne pas perdre davantage de temps et à venir à votre rencontre pour développer ces parcours croisés." Cinq modes de partenariat se dessinent. L'implantation
1. L’implantation en dur
C’est la solution la plus engageante et la plus coûteuse. L’établissement crée sur place une école, bâtiments compris. Cela peut être en solo – comme l’Essec à Rabat, l’université Paris-Dauphine à Tunis –, dans le cadre d’un établissement binational impliquant les gouvernements et plusieurs écoles (l’ESIEE au Cap, dans le cadre du French South African Institute of Technology), ou encore dans celui d’un campus collectif, comme à l’île Maurice ou sur le "grand campus franco-sénégalais" au sud de Dakar souhaité par le Premier ministre, Édouard Philippe.
"Près d’une trentaine de grandes écoles françaises membres de la CGE sont implantées physiquement et durablement en Afrique à travers des campus délocalisés ou la création de classes préparatoires aux grandes écoles", notait la CGE (Conférence des grandes écoles) en octobre 2017.
Les étudiants obtiennent le diplôme de l’école française.
Ce type d’implantation met en avant une notion essentielle : le hub.
Le Maroc ou le Ghana se positionnent ainsi comme des lieux de rencontres entre les établissements occidentaux et les étudiants venant des 53 pays du continent.
Ils y suivent leurs études puis, en fonction de leurs résultats et des modes de partenariat avec la France, viennent y poursuivre et finir leurs études.
Le hub, c’est donc un point de rendez-vous, plus rarement un sas vers un autre pays, souvent occidental.
2. L’accord de coopération
L’accord de partenariat est un premier pas. Outre nouer contact, il permet la mobilité d’étudiants pour une partie de leurs études, ainsi que celle d’enseignants, de chercheurs et de personnels administratifs.
Les supports pédagogiques sont partagés, les activités de recherche peuvent être coordonnées, des séminaires doctoraux organisés et certaines options de diplôme coencadrées.
En soi, l’accord de coopération ne permet pas aux étudiants d’obtenir le diplôme de l’établissement français.
Parmi ceux existants, citons l’université polytechnique Mohammed-VI, au Maroc, qui a signé des partenariats avec les universités de Dauphine et Paris-Nanterre, ou encore l’université catholique du Congo, en cheville avec l’Institut catholique de Paris. La CGE recense 54 accords de coopération en matière de recherche.
3. Le diplôme délocalisé, le double diplôme, le diplôme conjoint
Solution intermédiaire entre l’accord de coopération et le campus, les diplômes conjoints ou doubles diplômes.
En tout, 23 grandes écoles délivrent 36 formations labellisées par la CGE (Mastères spécialisés, MSc, Badge) en Afrique. Il n’existe pas d’inventaire des formations universitaires.
Avec le double-diplôme, l’étudiant obtient deux diplômes, ceux des deux établissements partenaires. Ils sont rares : la CGE recense seulement une dizaine de double-diplômes entre ses écoles membres et les écoles africaines.
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