Le magazine 60 millions de consommateurs publie ce mercredi son hors-série d’été consacré aux produits bio. Après avoir testé plus de 130 produits, le verdict est sans appel: tous les produits ne se valent pas, et le marché du bio pas cher est l’objet de nombreuses dérives.
Il ne faut pas se fier à la couverture verte du magazine ainsi que son titre, «le meilleur du bio»: le principal enjeu du hors-série d’été de 60 millions de consommateurs publié ce mercredi est justement de déceler le pire des produits bio, ceux qui ne tiennent pas leurs promesses. Et ils sont nombreux.
Le magazine publié par l’Institut national de la consommation a passé en revue plus de 130 aliments bio de grande consommation, des yaourts aux jus de fruits en passant par les œufs et le jambon.
Résultat: les seuls produits labellisés bio auxquels on peut réellement faire confiance sont les fruits et légumes, dont le magazine salue les progrès (même si tout n’est pas parfait), particulièrement en ce qui concerne les pommes et les bananes bio.
Main basse de l’industrie sur le bio
Pour le reste des produits alimentaires, c’est autre chose. Si le label bio est censé garantir un produit bon pour la santé et respectueux de l’environnement, il fait plus souvent figure d’argument marketing qu’autre chose. De surcroît, l’obtention du précieux label Agriculture Biologique (AB) entraîne généralement une augmentation du prix que la directrice en chef adjointe de la rédaction, Christelle Pangrazzi, déplore. En cause? Une démocratisation du bio qui entraîne une prise d’assaut de ce nouvel eldorado vert par les mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution. Ces derniers verraient en l’essor du bio une manière de se racheter une conscience et d’augmenter leurs marges sans trop faire d’efforts, selon le magazine. Ainsi, la grande distribution commercialise désormais la moitié des produits bio.
De fait, les derniers chiffres publiés ce mardi par l’Agence Bio montrent que l’activité biologique couvre désormais en France 7,5% de la surface agricole utile du pays et que 10% des agriculteurs travaillent en bio. Les ventes, quant à elles, augmentent de plus de 10% par an alors que le reste du marché alimentaire est à la baisse.
C’est encore plus flagrant dans la filière de l’élevage où l’an dernier les ventes en volume ont reculé de 2,9% mais bondi de 55% pour les élevages dits «responsables». Le marché du bio représente ainsi 5% des achats alimentaires des Français, avec plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Le problème est qu’à l’heure actuelle, le label bio ne veut pas dire grand chose. Remplacée par un label bio européen depuis 2010, la précieuse appellation paraît bien peu contraignante. «Si la charte du bio garantit une utilisation restreinte des pesticides, rappelle Christelle Pangrazzi, elle autorise les mêmes seuils résiduels que dans le conventionnel.
De même, elle a beau réduire le nombre des additifs, elle permet, dans les charcuteries, l’usage de nitrites de sodium, reconnus cancérogènes». Au-delà de la simple question de la santé du consommateur, le label bio est encore moins exigeant au niveau environnemental.
La rédactrice en chef adjointe relève par exemple que le label «accepte l’utilisation de l’huile de palme, dont on sait aujourd’hui que la production ravage les forêts».
De quels produits se méfier?
Le hors-série passe en revue toutes les catégories d’aliments pour montrer comment, derrière le label, se cachent de nombreux problèmes:
- Comme vu un peu plus haut, le label bio ne garantit pas forcément une absence d’huile de palme dans les pâtes à tartiner. Le magazine préconise donc de bien vérifier si la pâte contient ou non de cette huile dévastatrice pour l’environnement (elle est par exemple présente dans le pot Carrefour bio, ou dans la pâte à tartiner Noiseraie), d’autant plus que certains produits coûtent bien plus cher que le Nutella.
- Le lait et les œufs bio sont, certes, sans pesticides, mais contiennent un certain nombre de produits polluants cancérogènes.
Ils sont notamment chargés en dioxines et PCB, et cela paradoxalement davantage que les produits dits conventionnels.
Ces dioxines, précise le magazine, sont issues de rejets industriels, notamment des incinérateurs, et les PCB, produits chimiques dont la fabrication est interdite en France depuis 1987, ont la fâcheuse tendance de s’accumuler dans les sols et d’y rester durant des années.
Le magazine pointe ici une aberration du label bio qui privilégie les élevages en pâturages, mais ne contrôle pas les sols. Ainsi, l’éleveur peut convertir son champ en bio, alors même qu’il est situé à proximité d’une installation polluante.
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Il ne faut pas se fier à la couverture verte du magazine ainsi que son titre, «le meilleur du bio»: le principal enjeu du hors-série d’été de 60 millions de consommateurs publié ce mercredi est justement de déceler le pire des produits bio, ceux qui ne tiennent pas leurs promesses. Et ils sont nombreux.
Le magazine publié par l’Institut national de la consommation a passé en revue plus de 130 aliments bio de grande consommation, des yaourts aux jus de fruits en passant par les œufs et le jambon.
Résultat: les seuls produits labellisés bio auxquels on peut réellement faire confiance sont les fruits et légumes, dont le magazine salue les progrès (même si tout n’est pas parfait), particulièrement en ce qui concerne les pommes et les bananes bio.
Main basse de l’industrie sur le bio
Pour le reste des produits alimentaires, c’est autre chose. Si le label bio est censé garantir un produit bon pour la santé et respectueux de l’environnement, il fait plus souvent figure d’argument marketing qu’autre chose. De surcroît, l’obtention du précieux label Agriculture Biologique (AB) entraîne généralement une augmentation du prix que la directrice en chef adjointe de la rédaction, Christelle Pangrazzi, déplore. En cause? Une démocratisation du bio qui entraîne une prise d’assaut de ce nouvel eldorado vert par les mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution. Ces derniers verraient en l’essor du bio une manière de se racheter une conscience et d’augmenter leurs marges sans trop faire d’efforts, selon le magazine. Ainsi, la grande distribution commercialise désormais la moitié des produits bio.
De fait, les derniers chiffres publiés ce mardi par l’Agence Bio montrent que l’activité biologique couvre désormais en France 7,5% de la surface agricole utile du pays et que 10% des agriculteurs travaillent en bio. Les ventes, quant à elles, augmentent de plus de 10% par an alors que le reste du marché alimentaire est à la baisse.
C’est encore plus flagrant dans la filière de l’élevage où l’an dernier les ventes en volume ont reculé de 2,9% mais bondi de 55% pour les élevages dits «responsables». Le marché du bio représente ainsi 5% des achats alimentaires des Français, avec plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Le problème est qu’à l’heure actuelle, le label bio ne veut pas dire grand chose. Remplacée par un label bio européen depuis 2010, la précieuse appellation paraît bien peu contraignante. «Si la charte du bio garantit une utilisation restreinte des pesticides, rappelle Christelle Pangrazzi, elle autorise les mêmes seuils résiduels que dans le conventionnel.
De même, elle a beau réduire le nombre des additifs, elle permet, dans les charcuteries, l’usage de nitrites de sodium, reconnus cancérogènes». Au-delà de la simple question de la santé du consommateur, le label bio est encore moins exigeant au niveau environnemental.
La rédactrice en chef adjointe relève par exemple que le label «accepte l’utilisation de l’huile de palme, dont on sait aujourd’hui que la production ravage les forêts».
De quels produits se méfier?
Le hors-série passe en revue toutes les catégories d’aliments pour montrer comment, derrière le label, se cachent de nombreux problèmes:
- Comme vu un peu plus haut, le label bio ne garantit pas forcément une absence d’huile de palme dans les pâtes à tartiner. Le magazine préconise donc de bien vérifier si la pâte contient ou non de cette huile dévastatrice pour l’environnement (elle est par exemple présente dans le pot Carrefour bio, ou dans la pâte à tartiner Noiseraie), d’autant plus que certains produits coûtent bien plus cher que le Nutella.
- Le lait et les œufs bio sont, certes, sans pesticides, mais contiennent un certain nombre de produits polluants cancérogènes.
Ils sont notamment chargés en dioxines et PCB, et cela paradoxalement davantage que les produits dits conventionnels.
Ces dioxines, précise le magazine, sont issues de rejets industriels, notamment des incinérateurs, et les PCB, produits chimiques dont la fabrication est interdite en France depuis 1987, ont la fâcheuse tendance de s’accumuler dans les sols et d’y rester durant des années.
Le magazine pointe ici une aberration du label bio qui privilégie les élevages en pâturages, mais ne contrôle pas les sols. Ainsi, l’éleveur peut convertir son champ en bio, alors même qu’il est situé à proximité d’une installation polluante.
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