Quel cout de revient d'un blé irrigué au sahara? est ce viable économiquement ? ou c'est subventioné par l'etat?
au maroc a ma connaisance on n'irrigue pas le blé .
Apparament c'est pas rentable:
L'Algérie a ouvert un programme ayant pour objectif la mise en valeur d’un million d’hectares à l’horizon de 2030. Avec le climat aride et une pluviométrie quasi nulle dans ces vastes étendues désertiques, l’agriculture s’y pratique exclusivement en irrigué à partir de la nappe albienne, dont les réserves sont estimées entre 50 000 et 60 000 milliards de m³.
L'appel au privé
Des mesures incitatives, comme l’accès à l’énergie et à l’eau à des prix très bas, des subventions, un accompagnement administratif et auprès des banques sont prévus au profit des investisseurs potentiels, tant nationaux qu’étrangers, à travers l’Odas (Office de développement de l’agriculture saharienne), nouvellement créé et affecté à cette fin.
Outre les entreprises locales, des groupes étrangers ont déjà engagé des investissements agricoles dans le Sahara algérien, à l’instar du groupe turc Dekinsan, dont le projet est entré en exploitation durant la campagne de 2022-2023. Avec quelles cultures ? Du blé tendre et de l'orge sur une superficie de 4 000 hectares et des rendements obtenus de 70 q/ha, selon les responsables du groupe.
Le groupe italien, spécialisé dans l’investissement agricole, Bonifiche Ferraresi, vient de s’engager, en partenariat avec son homologue algérien Corpe Sud. Son engagement concerne la production de blé dur sur une superficie de 900 hectares dans une première phase.
Des coûts jusqu’à 1 000 dollars la tonne
Si, du côté des pouvoirs publics, l’agriculture intensive dans le Sahara est perçue comme la solution idoine pour couvrir les besoins en céréales, des agronomes et autres experts se montrent plutôt sceptiques, compte tenu des conditions climatiques et du caractère quasi fossile des réserves hydriques souterraines destinées à l’irrigation.
Le pédologue Saci Belgat estime ainsi que « les investissements agricoles dans le Sahara de type latifundistes, qu’ils soient nationaux ou étrangers, visent l’expansion de l’agriculture hyperintensive au détriment de l’agriculture raisonnable, respectueuse des équilibres écologiques. Cette agriculture hyperchimique épuise le peu de sols agricoles qui existent et l’eau de la nappe du système aquifère du Sahara septentrional (SASS) qui ne se renouvelle qu’à un très faible volume, moins de 2 milliards m³ par an. »
Recommandant de rester sur la petite exploitation, n’excédant pas 10 hectares, l’agroéconomiste Omar Bessaoud, membre de l’Académie d’agriculture de France, perçoit, de son côté, le recours au modèle de fermes agricoles sahariennes de grande taille comme une « solution de facilité pour les autorités algériennes ». Cependant, ajoute-t-il, les coûts de production en terres sahariennes sont fortement élevés, pouvant atteindre 1 000 dollars la tonne, rappelant que des pays qui ont essayé ce modèle, comme l’Arabie Saoudite et l’Égypte, ont fini par abandonner.
Mohamed Naïli