Afrique, réveille-toi !

thitrite

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Le réalisme chinois

John Kerry a effectué un déplacement en Afrique du 29 avril au 5 mai 2014. En Ethiopie, tout en rappelant les liens entre les deux Etats, il en a profité pour critiquer l’incarcération de bloggeurs et journalistes. Il a vivement insisté pour que les deux protagonistes du conflit du Soudan du Sud signent un accord de cessez-le-feu. Si ces deux positions sont honorables, elles n’en demeurent que peu efficaces et au contraire contreproductives. L’Ethiopie ne se laisse pas influencer par l’extérieur et le procès des individus arrêtés, au titre de la loi anti-terroriste de 2009, aura lieu. Nous voyons déjà ce qu’il en est de l’accord « par obligation » signé le 9 mai pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud. Les combats n’ont pas cessé. Quelques heures après le départ de l’Américain, le Premier ministre chinois a entamé une tournée sur le sol africain. Li Keqiang a visité l’Ethiopie, le Kenya, l’Angola et le Nigéria. Il a signé de nombreux accords économiques, a prononcé un discours au siège de l’Union africaine et a assisté au Forum économique mondial à Abuja.


Les Chinois laissent donc la France et les USA s’embourber dans des problématiques de paix et de sécurité, de droits de l’homme où il y a beaucoup de mauvais coups à prendre. Au nom de leur principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ils restent le partenaire économique privilégié, souhaité par tous les grands du continent


La France, fossoyeur de l’Architecture africaine de paix et de sécurité ?

Le sommet de la paix et de la sécurité à Paris les 6 et 7 décembre 2013 avait fait grincer des dents de bon nombre d’Etats africains. Certains se sont sentis plutôt convoqués qu’invités. L’enlèvement de plus de 200 jeunes filles au Nigéria a donné lieu à une nouvelle initiative française avec le mini-sommet parisien du 17 mai dernier. François Hollande, chef de guerre, recevait les cinq chefs d’Etats du Nigéria, du Bénin, du Cameroun, du Tchad et du Niger. On a pu remarquer, notamment, l’absence de l’Union africaine et de la CEDEAO. Et pourtant, la France vante les mérites de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS) et de son bras armé la Force africaine en attente (FAA) qui devrait être opérationnelle en 2015. Cette AAPS repose sur l’africanisation ou l’appropriation par les Africains des mécanismes de paix et de sécurité ainsi que la mise en place de moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs. On semble revenu quelques années en arrière où les réactions aux événements d’Afrique de l’ouest et centrale se décident à Paris et non plus à Addis Abäba. Il n’est pas sûr que nous sortions grandi de ce type d’action aux yeux de l’ensemble des Etats africains et notre capacité d’influence et de positionnement sur le continent risque d’en subir les conséquences à court terme.


L’Union africaine, combien de divisions ?

Le livre de Jean Ping a le mérite de souligner le dysfonctionnement des organes de l’Union africaine (UA) et leur faible efficacité. Les crises malienne, centrafricaine et déjà nigériane ne font que renforcer la nécessité de remettre à plat leur rôle principalement en matière de paix et de sécurité. La Commission de l’Union africaine (et sa commission de paix et de sécurité) et le Conseil de paix et de sécurité (CPS) doivent tirer les enseignements des crises actuelles en Afrique et leur inefficacité dans leur résolution. L’Afrique accueille 75 % des troupes onusiennes déployées dans le monde. Les quelques succès de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) sont dus aux implications « nationales » de l’Ethiopie et du Kenya. La mission hybride ONU/UA au Darfour n’est en fait qu’une mission onusienne ! Affaiblis par un manque de moyens financiers et militaires, l’UA n’a que peu d’ambition africaine. Déléguer des missions à l’Union africaine ou à une de ses organisations économiques régionales, au titre du chapitre 8 de la charte des Nations Unies semble aujourd’hui imprudent. N’y aurait-il pas meilleur compte à laisser l’ONU réaliser ces missions tout en profitant des contingents africains volontaires pour participer à la paix et la sécurité du continent ? Beaucoup d’énergie (africaine) et de financements (extérieurs) ont été dépensés pour mettre sur pied l’AAPS, or on peine à en voir les résultats. Et pourtant les crises se succèdent !
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article9685
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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un chanteur africain pour chanter l'Afrique c'est quand même mieux?




Afrika a a a Afrika mon Afrique
Sama gent gi maa ngi ñaan Yalla wonma ko bala may ñibbi barsaq
Ma ne bes du ñakk ci bes yi Afrika don benn reew
D'ici ou d'ailleurs nous somm' des enfants d'Afrique
Mêm' si le ciel tombait luttons pour la paix
Kon jammu Afrika moom lay ñaan
Mané jammu Afrika mooy suñu natange
Afrika a a a Afrika a a
Afrika a a a Afrika mon Afrique

Yow mi nekka bittim reew man mi Lô maa ngi lay ñaan
Ak loo fa meun ta am ak noo fa meun ta mel bul fatte Afrika
Ici ou ailleurs la paix prix du bonheur
Mêm' si le ciel pleurait luttons pour nos frères
Kon jammu Afrika moom lay ñaan
Mané jammu Afrika mooy suñu natange
Afrika a a a Afrika a a
Afrika a a a Afrika mon Afrique

Onon bibbe Afrika ngimode, ngimode liggo-den leydi men
Ngaccen hasi daagal yoo Alla suren e musibaadi
Yoo Alla addu jam to Ruanda
Yoo Alla addu jam to Burundi
Yoo Alla addu jam to Casamans
Lawol Mbignona yee
 

kouskous

اللهم أنزل الرحمة في قلوب الناس
Modérateur
Le réalisme chinois

John Kerry a effectué un déplacement en Afrique du 29 avril au 5 mai 2014. En Ethiopie, tout en rappelant les liens entre les deux Etats, il en a profité pour critiquer l’incarcération de bloggeurs et journalistes. Il a vivement insisté pour que les deux protagonistes du conflit du Soudan du Sud signent un accord de cessez-le-feu. Si ces deux positions sont honorables, elles n’en demeurent que peu efficaces et au contraire contreproductives. L’Ethiopie ne se laisse pas influencer par l’extérieur et le procès des individus arrêtés, au titre de la loi anti-terroriste de 2009, aura lieu. Nous voyons déjà ce qu’il en est de l’accord « par obligation » signé le 9 mai pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud. Les combats n’ont pas cessé. Quelques heures après le départ de l’Américain, le Premier ministre chinois a entamé une tournée sur le sol africain. Li Keqiang a visité l’Ethiopie, le Kenya, l’Angola et le Nigéria. Il a signé de nombreux accords économiques, a prononcé un discours au siège de l’Union africaine et a assisté au Forum économique mondial à Abuja.


Les Chinois laissent donc la France et les USA s’embourber dans des problématiques de paix et de sécurité, de droits de l’homme où il y a beaucoup de mauvais coups à prendre. Au nom de leur principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ils restent le partenaire économique privilégié, souhaité par tous les grands du continent


La France, fossoyeur de l’Architecture africaine de paix et de sécurité ?

Le sommet de la paix et de la sécurité à Paris les 6 et 7 décembre 2013 avait fait grincer des dents de bon nombre d’Etats africains. Certains se sont sentis plutôt convoqués qu’invités. L’enlèvement de plus de 200 jeunes filles au Nigéria a donné lieu à une nouvelle initiative française avec le mini-sommet parisien du 17 mai dernier. François Hollande, chef de guerre, recevait les cinq chefs d’Etats du Nigéria, du Bénin, du Cameroun, du Tchad et du Niger. On a pu remarquer, notamment, l’absence de l’Union africaine et de la CEDEAO. Et pourtant, la France vante les mérites de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS) et de son bras armé la Force africaine en attente (FAA) qui devrait être opérationnelle en 2015. Cette AAPS repose sur l’africanisation ou l’appropriation par les Africains des mécanismes de paix et de sécurité ainsi que la mise en place de moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs. On semble revenu quelques années en arrière où les réactions aux événements d’Afrique de l’ouest et centrale se décident à Paris et non plus à Addis Abäba. Il n’est pas sûr que nous sortions grandi de ce type d’action aux yeux de l’ensemble des Etats africains et notre capacité d’influence et de positionnement sur le continent risque d’en subir les conséquences à court terme.


L’Union africaine, combien de divisions ?

Le livre de Jean Ping a le mérite de souligner le dysfonctionnement des organes de l’Union africaine (UA) et leur faible efficacité. Les crises malienne, centrafricaine et déjà nigériane ne font que renforcer la nécessité de remettre à plat leur rôle principalement en matière de paix et de sécurité. La Commission de l’Union africaine (et sa commission de paix et de sécurité) et le Conseil de paix et de sécurité (CPS) doivent tirer les enseignements des crises actuelles en Afrique et leur inefficacité dans leur résolution. L’Afrique accueille 75 % des troupes onusiennes déployées dans le monde. Les quelques succès de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) sont dus aux implications « nationales » de l’Ethiopie et du Kenya. La mission hybride ONU/UA au Darfour n’est en fait qu’une mission onusienne ! Affaiblis par un manque de moyens financiers et militaires, l’UA n’a que peu d’ambition africaine. Déléguer des missions à l’Union africaine ou à une de ses organisations économiques régionales, au titre du chapitre 8 de la charte des Nations Unies semble aujourd’hui imprudent. N’y aurait-il pas meilleur compte à laisser l’ONU réaliser ces missions tout en profitant des contingents africains volontaires pour participer à la paix et la sécurité du continent ? Beaucoup d’énergie (africaine) et de financements (extérieurs) ont été dépensés pour mettre sur pied l’AAPS, or on peine à en voir les résultats. Et pourtant les crises se succèdent !
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article9685
tant que l'Europe a toujours la main mise sur l'Afrique, le réveille sera difficile
l'anesthésie européenne est très forte, qui perdure à jamais
 
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