Agriculture bio : un boom et des risques de pénurie

La consommation de produits bio en France a augmenté de 14 % au premier semestre 2017. Mais la production peine à suivre le rythme de croissance.

Tout le monde veut manger bio. Mais beaucoup d'assiettes risquent de rester vides si les installations d'agriculteurs biologiques devaient ralentir en France, faute d'aides dédiées, a averti le patron de l'Agence bio.
La consommation de produits bio en France a fait un bond de 14 % au premier semestre 2017, une croissance tirée pour la première fois par la grande distribution où les ventes ont progressé de 18 % contre + 12 % dans les magasins spécialisés, selon les données publiées vendredi.
L'engouement pour des produits cultivés de façon naturelle s'inscrit en profondeur dans la société : 69 % des Français disent consommer du bio au moins une fois par mois, selon le baromètre Bio/CSA de janvier 2017. En 2003, lors de la première édition de ce baromètre, 46 % des Français n'en consommaient jamais.
Et consommer du bio n'est pas seulement lié aux revenus puisque, selon l'Anses, les agriculteurs représentent la troisième catégorie de consommateurs après les cadres et les professions intermédiaires.
Les rayons sont vides le soir
Ces chiffres montrent « un attachement au terroir, au local, une connaissance des réseaux, qui corrigent l'impression que le bio est réservé aux gens aisés », dit Florent Guhl, patron de l'Agence Bio. Le goût pour le bio est tel que « nous nous heurtons à des pénuries aujourd'hui », ajoute-t-il, en citant « les rayons vides le soir » dans les grandes surfaces. La croissance de la consommation « aurait vocation à être encore plus importante si on avait assez de produits ».

Et « si on ne fait rien aujourd'hui, la France risque de dépendre de l'importation pour sa consommation bio d'ici une dizaine d'années », avertit-il, en évoquant à mots couverts quelques géants de l'agroalimentaire ou de la restauration rapide en train de convertir à grande vitesse une partie de leur offre en bio.
Actuellement, 71 % des produits bio consommés sont produits en France (et 81 % lorsque sont exclus les produits exotiques).
« Actuellement, le risque de pénurie porte sur pratiquement tous les rayons, il n'y a pas un secteur plus en délicatesse qu'un autre, et c'est essentiellement un problème de politique publique », dit Florent Guhl.
Bon nombre d'agriculteurs ne savent toujours pas ce qu'ils vont toucher comme aides pour… 2014. Les retards de paiement d'aides européennes qui touchent toute l'agriculture sont particulièrement aiguës dans l'agriculture bio. Certains agriculteurs, qui viennent de se lancer, ont avancé sur leurs propres deniers les 30.000 à 40.000 € de trésorerie qu'ils étaient censés toucher en aide soit de l'État, soit de leur région. Ce qui menace leur pérennité et leur survie. Florent Guhl estime que le secteur a besoin d'un « état des lieux » en soulignant que toutes les régions n'ont pas les mêmes politiques de soutien.

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/...bio-un-boom-et-des-risques-de-penurie-3228696
 
Le gros risque qui s'est malheureusement matérialisé, c'est l'apparition de contrefaçons, et même des marques respectables qui ont des fournisseurs qui leur fournissent du faux bio.
 
Oui les organismes de contrôle ne sont pas assez nombreux et n'ont pas les moyens techniques de vérifier la conformité d'une production bio de masse.
Il y a des signalements de temps en temps, quand ils se font attraper, par les assoc et les contrôleurs officiels.
Il y en avait eu un avec des huiles d'olives vendues bio de Provences, mais industrielles d'Espagne.
 
La consommation de produits bio en France a augmenté de 14 % au premier semestre 2017. Mais la production peine à suivre le rythme de croissance.

Tout le monde veut manger bio. Mais beaucoup d'assiettes risquent de rester vides si les installations d'agriculteurs biologiques devaient ralentir en France, faute d'aides dédiées, […]
Si ce n’était que ça, mais c’est aussi des choses comme ça qu’on a en france : Le rsi ruine la france en ruinant les tpe et pme. Et pour ce domaine en particulier, le problème de l’accès à la terre : La location de terres, une astuce pour contourner (aussi) l'obstacle du foncier en agriculture. Puis encore d’autres problèmes comme l’absence d’intégration des petits (au sens indépendants, petits producteurs, etc).
 
Le gros risque qui s'est malheureusement matérialisé, c'est l'apparition de contrefaçons, et même des marques respectables qui ont des fournisseurs qui leur fournissent du faux bio.
En fait, le label bio, il n’est pas pertinent. D’abord le label bio n’est pas toujours le même d’un pays à l’autre. Ensuite, il y a des aberrations, comme le fait de pouvoir utiliser du sulfate de cuivre (pas très bon à manger et polluant), ou le fait de devoir préférer perdre une récolte plutôt que l’arroser en cas de sécheresse (gaspillage imposé par le label). Pour d’autres encore, les OGM ne sont pas bio, alors que je ne vois pas pourquoi.

Je préfèrerais encore qu’on ait des labels comme « sans produit phytosanitaire » ou « cultivé en respectant la vie du sol », des choses concrètes, pas des lubies ou des labels marketing.
 
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