Aïcha el basri, la snowden made in morocco

thitrite

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Kiosque360. Après avoir démissionné de son poste de porte-parole de la mission de l’ONU au Darfour, la marocaine Aïcha El Basri menace de révéler plusieurs dysfonctionnements internes de ladite mission.

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Dans son édition à paraître, ce vendredi 2 avril, Assabah rapporte le combat dans lequel s’est engagée Aïcha El Basri qui a occupé, pendant huit mois, le poste de porte-parole de la mission de l’ONU au Darfour (MINUAD). Après avoir présenté sa démission, Aïcha El Basri aurait en effet décidé de partir en croisade pour dénoncer les défaillances de la mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour. Elle a ainsi affirmé, sur les colonnes du journal Le Monde et du magazine américain Foreign Policy, que le "système onusien" est l'auteur de "manœuvres systématiques et constantes" destinées à cacher les crimes commis au Darfour, et ce que jusqu’au niveau du "bureau du Secrétaire général".


Des accusations lourdes


Mais Aïcha El Basri ne s'est pas limitée à faire des révélations ! S’inspirant d’Edward Snowden, l’ex-informaticien de la NSA, elle est allée jusqu'à livrer au magazine américain des milliers de documents internes de la MINUAD, dont des emails et des rapports. En gros, donc, tout ce qu’elle a pu récolter durant la période où elle a travaillé pour l’ONU. Une démarche considérée comme une violation du code de conduite auquel est soumise toute personne travaillant ou coopérant avec l’ONU. Parmi les dysfonctionnements que l'ancien porte-parole pointe du doigt, la désinformation au sujet de ce qui se passe réellement au Darfour et le parti-pris des casques bleus dans le conflit. Des accusations pour le moins graves portées par Aïcha El Basri qui, citée par Le Monde, déclarera encore: "Je demande au peuple du Darfour qui souffre depuis si longtemps de me pardonner d'avoir mis tant de temps à exposer la vérité et enfreindre ainsi le code de conduite de l'ONU et sa règle de confidentialité".

Aïcha El Basri qui signe là la plus grande fuite d’informations qu'ait jamais connue l’ONU et menace, au cas où ses accusations s'avéreraient fondées, de remettre en cause la neutraliré des missions onusiennes.





http://le360.ma/fr/societe/aicha-el-basri-la-snowden-made-in-morocco-14141
 
Allah é3etéha assa7a wal3afiya wé katare mane ametale8a. hadi hiya lamera oula fala.
Galike arajale adeka wa a9ewa wa ajadare wa acherafe mini ale mare-a ......assirrou inabegou ame3a moukhe8oume...r'ba3ete alemounafi9ine dyale l'onu be7ale achikha al akhedare ale iberahimi le représentant de l'onu dans le conflit syrien.
 
Allah é3etéha assa7a wal3afiya wé katare mane ametale8a. hadi hiya lamera oula fala.
Galike arajale adeka wa a9ewa wa ajadare wa acherafe mini ale mare-a ......assirrou inabegou ame3a moukhe8oume...r'ba3ete alemounafi9ine dyale l'onu be7ale achikha al akhedare ale iberahimi le représentant de l'onu dans le conflit syrien.
ahsante ya oustadi!!!!:D
bonjour au passage:love:
 
ahsante ya oustadi!!!!:D
bonjour au passage:love:
Bonjour thitrite et merci de poster des sujets qui mettent en valeur la femme marocaine en général et l'intelligentsia féminine marocaine en particulier.
Le développement d'un pays se mesure par l’État du statut de ses femmes et il est du devoir des hommes jaloux de leur pays d'accompagner l’accès à la parité homme -femme dans tous les domaines de la vie politique, social, économique, culturel et religieuse;)
 
D'où vient Aïcha El Basri ?
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Native de Casablanca, au Maroc, Aïcha El Basri arrive en France pour ses études supérieures en 1989. Dans les universités de Grenoble et de Chambéry (sud-est de la France) où elle étudie la littérature française et en particulier l’écrivain Jean Genet - un auteur volontiers provocateur et transgressif. "Ceci explique peut-être cela", s’amuse-t-elle aujourd’hui. Ses lectures de Genet déboucheront même sur une thèse qui sera publiée aux éditions L’Harmattan.

Après son expérience universitaire, Aïcha El Basri s’envole pour New York et c’est là qu’elle commence à travailler pour les Nations unies. Elle travaille d’abord "de temps en temps", entre 2000 et 2005, au département "news and media".



Sa première affectation en mission sera Bagdad, en tant que responsable de l’information du bureau de l’ONU en 2005. Puis cinq mois plus tard, elle est nommée porte-parole du Programme des Nations unies pour le développement à Khartoum, au Soudan. "J’ai découvert ce pays et je l’ai beaucoup aimé", explique-t-elle.

À l’époque, elle ne fait toutefois pas de vagues. Ce n'est qu’en 2012, après une autre mission de deux ans en Irak, qu’elle revient à Khartoum. El Basri, entretemps naturalisée américaine, est cette fois porte-parole de la Minuad.
"À mon arrivée, j’avais en tête les discours des anciens chefs de mission, comme Rodolphe Adada, disant que la guerre était finie au Darfour, se souvient-elle. Mais c’est une toute autre réalité que j’ai découverte".
"On ne peut pas dire tout ce que l’on voit"


En août 2012, quelques jours après son arrivée, se produit un premier incident à Tawila. Alertée par les appels de journalistes, elle tente d’obtenir des informations auprès de sa hiérarchie qui lui dit que la situation est "calme" dans ce secteur, ce qu’elle répète aux médias. "En réalité, on apprendra plus tard que des forces pro-gouvernementales, qui avaient pourtant été aperçues par les hommes de la Minuad, avaient attaqué plusieurs villages, pillant et volant sur une base ethnique et faisant des milliers de déplacés".


Lorsqu’elle proteste contre les fausses informations qui lui avaient été initialement données, elle s’entend répondre cette phrase, qui va la choquer : "parfois, on doit se comporter comme des diplomates. On ne peut pas dire tout ce que l’on voit au Darfour".

Dès lors, elle commence à poser autant de questions que possible et à récolter des documents. "Je devais me battre car on m’avait interdit la consultation de certains rapports militaires, auxquels mes subordonnés avaient pourtant accès. Une fois, on m’a demandé : vous êtes porte-parole ou journaliste d’investigations ?, se souvient-elle. Ils n’avaient pas tout à fait tort".

"Devant mon insistance, ma supérieure, Aïchatou Mindaoudou, qui elle aussi donnait l’impression de lutter, m’a dit : 'toute l’information qui sort de la Minuad est manipulée. Il y a deux ou trois personnes qui ont pris en otage cette mission''. Que voulait dire Aïchatou Mindaoudou ? Cette Nigérienne, aujourd’hui représentante du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, n’a pas donné suite à nos e-mails.
"J’ai répété leurs mensonges !"
Nouvel incident grave en mars 2013 : 31 civils escortés par la Minuad sont capturés par des forces pro-gouvernementales. "On m’a affirmé que nos hommes avaient tenté de résister, ce que j’ai répété aux médias. Or j’ai appris plus tard que les hommes de la Minuad n’avaient rien fait ! J’ai répété leurs mensonges !", s’indigne-t-elle.
Aïcha El Basri continue de vivre entre New-York et Casablanca, sans être particulièrement inquiétée pour le moment.
Aïcha El Basri avait-elle, dès le début de sa mission, l’intention de rendre public ces documents qu’elle rassemblait patiemment ? "Je ne savais pas vraiment ce que j’allais en faire, affirme-t-elle aujourd’hui. Au début, j’étais convaincue qu’une enquête allait être ouverte au siège de l’ONU à New-York. Donc j’ai gardé ça pour moi, même si j’avais envie d’en parler en public. Même après ma démission du poste de porte-parole de la Minuad, en avril 2013, j’y ai cru. J’ai tout raconté dans mon rapport de fin de mission. Ce n’est qu’en décembre dernier [après un passage au Fonds des Nations unies pour la population] lorsque j’ai vu que rien ne se passait, que j’ai décidé de quitter le système onusien pour faire le travail moi-même."
Les révélations d’Aïcha El Basri - qui se consacre désormais à plein temps à cette affaire - n’ont évidemment pas eu le même impact que celles d’Edward Snowden. Elle continue de vivre entre New-York et Casablanca, sans être particulièrement inquiétée pour le moment. Mais son engagement a permis de lever le voile sur le manque de moyens mis à la disposition de la Minuad. Pour les Casques bleus, cela a pour conséquence une grave vulnérabilité face aux factions armées : 191 d’entre eux ont été tués depuis le début de la mission en janvier 2008.
Il y en a, en outre, la complexité des relations avec Khartoum. Sans son autorisation, la Minuad ne peut pas fonctionner, puisque l’arrivée de son personnel et de ses équipements est soumise à une autorisation du gouvernement d’Omar el-Béchir. Cela contraint la Minuad à le ménager, bien qu’il soit toujours accusé de jouer un rôle dans les exactions. La Minuad reste sans doute un moindre mal, mais plus d’une décennie après le début de ce conflit meurtrier, elle est toujours incapable d’y mettre fin.
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Pierre Boisselet
http://www.jeuneafrique.com/Article...a-el-basri-la-snowden-marocaine-de-l-onu.html
 
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