Nos autorités ont bien raison de considérer que la menace islamique est suspendue sur la tête de tous les pays dAfrique, sans exception. Et ce qui se passe au Mali devrait nous édifier sur la réalité du péril terroriste qui se déplace, au gré de ses intérêts, particulièrement, dans des zones fragilisées.
Si cest la raison pour laquelle Macky Sall en aurait tenu compte, en signant de nouveaux accords de défense avec la France, on ne peut quapplaudir des deux mains. Car, sous équipée, comme le sont la quasi-totalité des pays dAfrique noire, notre armée qui ne disposerait que dun seul avion, ne pourrait jamais faire face à des incursions islamiques, la plupart du temps, sous forme de raids dans des endroits accessibles et peu protégés. En revanche, renforcer notre coopération internationale, en matière déchange dinformations sur les questions de sécurité qui menacent notre stabilité, constitue une priorité, quand on sait que Al Qaida et affidés misent beaucoup davantage sur linformation que les hommes, pour atteindre leurs objectifs.
Comme le fait remarquer justement notre compatriote Ousmane Blondin Diop, sociologue, diplomate sénégalais en poste auprès de l'Unesco, il y a peu, l'Afrique subsaharienne semblait épargnée par l'intégrisme religieux musulman, notamment, sous sa forme terroriste. La prise du pouvoir, en 2006, par les Chebab, en Somalie, constituait une exception très localisée.
L'irruption du mouvement armé Ansar Eddine, qui se propose d'instaurer la charia au Mali, vient apporter un démenti préoccupant à cette tranquille certitude. Ainsi, en dépit de l'attention soutenue portée par les pays voisins et amis du Mali (Algérie, Mauritanie, Niger, Tchad et France), au projet de l'ancien Guide libyen de créer un Etat saharien arabe, nul ne s'attendait à une telle accélération et radicalisation sur la voie de l'islamisation politique en plein Sahel.
Si rien ne permet d'affirmer l'existence d'un lien organique entre Al-Qaida et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), on peut, toutefois, constater que la région fait face à des mouvements islamistes structurés et puissants : Boko Haram au Nigeria, un pays dont certains Etats réclament, également, l'instauration de la charia, au point de menacer la stabilité du pouvoir central, la montée des périls entre les deux Soudans qui exacerbera, sans nul doute, les violences entre Noirs chrétiens du sud et Arabo-musulmans du nord, sans oublier les effets collatéraux des circonstances de la chute du Guide libyen Kadhafi et l'incommensurable circulation d'armes qui en résulte.
Bref, en atteignant le nord du Mali, dans un Sahel frappé par la sécheresse et une sévère crise alimentaire, les groupes armés islamistes sont désormais la principale menace de déstabilisation de la région. Si l'urgence reste bien de rétablir durablement l'Etat du Mali, dans son intégrité territoriale, il faut également reconnaître qu'une autre menace profile à l'horizon, celle qui pèse sur l'islam noir.
Cest à cet effet que le Sénégal est doublement interpellé car, rien de notre position géographique, de nos forces et de notre histoire, néchappe à des réseaux dont la puissance dévastatrice, dans un pays voisin, devrait nous suffire dexemple.
Cheikh Ba
http://www.rewmi.com/Al-Qaida-a-fini-d-occuper-le-nord-du-Mali-Le-Senegal-est-il-menace_a62596.html
Si cest la raison pour laquelle Macky Sall en aurait tenu compte, en signant de nouveaux accords de défense avec la France, on ne peut quapplaudir des deux mains. Car, sous équipée, comme le sont la quasi-totalité des pays dAfrique noire, notre armée qui ne disposerait que dun seul avion, ne pourrait jamais faire face à des incursions islamiques, la plupart du temps, sous forme de raids dans des endroits accessibles et peu protégés. En revanche, renforcer notre coopération internationale, en matière déchange dinformations sur les questions de sécurité qui menacent notre stabilité, constitue une priorité, quand on sait que Al Qaida et affidés misent beaucoup davantage sur linformation que les hommes, pour atteindre leurs objectifs.
Comme le fait remarquer justement notre compatriote Ousmane Blondin Diop, sociologue, diplomate sénégalais en poste auprès de l'Unesco, il y a peu, l'Afrique subsaharienne semblait épargnée par l'intégrisme religieux musulman, notamment, sous sa forme terroriste. La prise du pouvoir, en 2006, par les Chebab, en Somalie, constituait une exception très localisée.
L'irruption du mouvement armé Ansar Eddine, qui se propose d'instaurer la charia au Mali, vient apporter un démenti préoccupant à cette tranquille certitude. Ainsi, en dépit de l'attention soutenue portée par les pays voisins et amis du Mali (Algérie, Mauritanie, Niger, Tchad et France), au projet de l'ancien Guide libyen de créer un Etat saharien arabe, nul ne s'attendait à une telle accélération et radicalisation sur la voie de l'islamisation politique en plein Sahel.
Si rien ne permet d'affirmer l'existence d'un lien organique entre Al-Qaida et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), on peut, toutefois, constater que la région fait face à des mouvements islamistes structurés et puissants : Boko Haram au Nigeria, un pays dont certains Etats réclament, également, l'instauration de la charia, au point de menacer la stabilité du pouvoir central, la montée des périls entre les deux Soudans qui exacerbera, sans nul doute, les violences entre Noirs chrétiens du sud et Arabo-musulmans du nord, sans oublier les effets collatéraux des circonstances de la chute du Guide libyen Kadhafi et l'incommensurable circulation d'armes qui en résulte.
Bref, en atteignant le nord du Mali, dans un Sahel frappé par la sécheresse et une sévère crise alimentaire, les groupes armés islamistes sont désormais la principale menace de déstabilisation de la région. Si l'urgence reste bien de rétablir durablement l'Etat du Mali, dans son intégrité territoriale, il faut également reconnaître qu'une autre menace profile à l'horizon, celle qui pèse sur l'islam noir.
Cest à cet effet que le Sénégal est doublement interpellé car, rien de notre position géographique, de nos forces et de notre histoire, néchappe à des réseaux dont la puissance dévastatrice, dans un pays voisin, devrait nous suffire dexemple.
Cheikh Ba
http://www.rewmi.com/Al-Qaida-a-fini-d-occuper-le-nord-du-Mali-Le-Senegal-est-il-menace_a62596.html