Alain Juppé et le Proche-Orient : Mission impossible

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Casablanca d'antan
VIB
Il est de tradition pour tout nouveau ministre français des affaires étrangères de faire un voyage en Israël pour mettre à jour avec les différentes parties, de vive voix, les informations dont il dispose sur la région. Alain Juppé n’a pas dérogé à la règle mais il n’a cependant pas commis la même bourde que Michèle Alliot-Marie qui avait estimé devoir se rendre à Gaza contre la volonté israélienne et qui s’est faite chahuter au point où sa sécurité avait été un instant compromise.


Handicap du Quai d’Orsay

Mais Alain Juppé est venu en Israël avec un grand handicap en sa qualité de gaulliste et de chiraquien. Les israéliens gardent la rancune, d’une part, de l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle dont le ministre Couve de Murville avait décidé de détruire en quelques mois dix années d’idylle entre la France et Israël et d’autre part, de celle de Jacques Chirac qui avait misé sur une entente pro-arabe avec les régimes irakien et syrien. LeQuai d’Orsay n’a jamais été perçu comme un allié potentiel d’Israël et son locataire actuel souffre d’un apriori négatif.

La France cherche désespérément à devenir active dans le conflit israélo-arabe mais ses tentatives ont été vouées à l’échec. Les américains, qui considèrent le Proche-Orient comme une chasse gardée, ont d’ailleurs tout fait pour la mettre à l’écart. Elle n’a jamais pu obtenir la confiance des israéliens qui lui reprochent de privilégier ses intérêts économiques avec les pays arabes plutôt que la recherche d’une solution équilibrée conforme aux souhaits des deux parties. Les relations bilatérales, optimistes du début du septennat de Nicolas Sarkozy, se sont transformées en véritable conflit entre les deux « frères jumeaux ».

L’objectif d’Alain Juppé impliquait la relance des négociations israélo-palestiniennes pour éviter l’épreuve de force de la déclaration unilatérale d’un Etat palestinien en septembre 2011. Lors de sa rencontre avec le premier ministre Salam Fayyed, il avait estimé que : « Le statu quo qui règne au Moyen-Orient entre Israël et les Palestiniens n’est plus tolérable. Nous sommes convaincus que si rien ne se passe entre aujourd’hui et septembre, la situation sera intenable pour tout le monde devant les Nations Unies ». Il a proposé que la France agisse en arbitre à l’occasion d’une conférence organisée à Paris : « Nous serions prêts, sur la base d’un appel du Quartet pour le Proche-Orient, à organiser à Paris avant la fin du mois de juillet une conférence qui ne se bornerait pas à réunir simplement les donateurs, mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociation ».

http://www.guysen.com/article_Alain-Juppe-et-le-Proche-Orient-Mission-impossible_15748.html
 
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