Algérie en résistance, une histoire coloniale

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Quand la France conquiert l’Algérie en 1830, c’est la sidération, mais très vite la résistance s’organise avec Abdelkader ou encore en Kabylie. C’est aussi le long chemin pour s’émanciper jusqu’à la Toussaint Rouge, le 1er novembre.

4 épisodes

Épisode 1/4 : Sidération et résistance, l'Algérie face à la conquête française
14 juin 1830. Les troupes françaises de Charles X débarquent à Sidi-Ferruch puis s’emparent d’Alger. Face au choc de la conquête française, une première forme de résistance algérienne s’organise

Épisode 2/4 : La Kabylie en colère, résister dans l’Algérie coloniale
Dès les débuts de la colonisation de l’Algérie, les populations rurales opposent des formes de résistance diverses. En 1871, elles mènent une insurrection à l’ampleur inédite. Entre révoltes armées et banditisme, il s’agit, au long du 19e siècle, de résister à l'expropriation des terres.


Épisode 3/4 : "L'Algérie est ma patrie" : les voies du nationalisme dans l'Algérie coloniale
De l’Étoile nord-africaine de Messali Hadj au Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas, les voies du nationalisme algérien sont multiples dans l'Algérie coloniale. Ces courants sont le produit de plusieurs décennies de maturation politique avant même le début de la guerre d’indépendance.

Épisode 4/4 : Toussaint Rouge, au commencement de la guerre d'indépendance algérienne
Dans la nuit du 31 octobre au 1ᵉʳ novembre 1954, des nationalistes algériens lancent une série d'attentats en Algérie. Cet événement, connu sous le nom de "Toussaint Rouge", marque la première apparition du Front de libération nationale (FLN) et plonge le pays dans la guerre d’indépendance.
 
Et tout ça pour quoi ?
En 2024, et depuis bien avant, l'Algérie est un état voyou.
Pas que l'Algérie, de nombreux états après leur indépendance sont devenus des états pourris il y a moult exemples ceux de la Francafrique par exemple
 
Pas que l'Algérie, de nombreux états après leur indépendance sont devenus des états pourris il y a moult exemples ceux de la Francafrique par exemple
Oui, c'est vrai, beaucoup de pays une fois indépendants ont eu des trajectoires pas tout à fait linéaires, dont le Maroc. Je dirais que c'est normal.
Par défaut, j'estime que je n'ai pas de légitimité pour juger d'autres pays.
Aussi, par défaut, je considère que les Algériens sont plus légitimes à juger de l'état de leur pays.

Mais ce que je veux dire, c'est qu'il est très compliqué d'un point de vue qui est le mien, en 2024, donc très personnel et peut-être que d'autres aussi le partagent, de faire le distinguo entre d'une part des faits historiques concernant un pays, qui en d'autres circonstances plus apaisées, auraient pu susciter de l'attention, et d'autre part la réalité actuelle des rapports exécrables entretenus avec ce pays.

Difficile de dissocier les deux, ETANT DONNE que ces faits historiques sont un faire-valoir dans la propagande Algérienne pour mener la guerre au Maroc, et SURTOUT lorsqu'on sait que beaucoup têtes dirigeantes du FLN dont au moins 4 futurs présidents sont nés ou avaient leurs quartiers au Maroc (Ben Bella, Boumédiène, Boudiaf, Bouteflika) d'où transitait une partie du soutien médiatique, logistique et militaire, sans compter les nombres de réfugiés Algériens qui ont été accueillis dans les villes Marocaines frontalières. De ce dernier épisode, seul le président Algérien Boudiaf assassiné en 1992 semble en avoir gardé le souvenir.

M'engager dans ce fait de mémoire signifierait donc indirectement alimenter la propagande Algérienne anti-Marocaine.
Si les relations étaient apaisées, sans doute le regard porté dessus aurait été différent.

Mais cela étant dit, je m'excuse de m'être immiscé dans votre sujet. Mon but n'est pas de le détourner. Je referme donc la parenthèse.
 

Guerre d’Algérie : Macron reconnaît que Larbi Ben M'hidi a été assassiné par des militaires français​

Dans un communiqué, Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans la mort de Larbi Ben M'hidi, l’un des dirigeants du FLN, en 1957.

mmanuel Macron fait un pas vers le rétablissement de la vérité. Près de soixante-dix ans après la fin de la guerre d'Algérie, Emmanuel Macron a reconnu ce vendredi, à l'occasion du 70e anniversaire de l'insurrection du 1er novembre 1954, « l'assassinat » du dirigeant du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M'hidi « par des militaires français » en 1957 lors de la bataille d'Alger.

Par voie de communiqué, l'Élysée a ainsi fait savoir que le président de la République « reconnaît ce jour que Larbi Ben M'hidi, héros national pour l'Algérie et l'un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l'insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses ». Souvent présenté comme le « Jean Moulin algérien », Larbi Ben M'hidi a été assassiné par le général Paul Aussaresses. Ce dernier avait avoué son crime au début des années 2000, démentant ainsi la version officielle qui avait maquillé son décès en tentative de suicide.

Vers la constitution d'une mémoire apaisée et partagée

Alors que les tensions entre la France et l'Algérie restent vives, notamment après la visite d'État du président français au Maroc, « la reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune, se poursuivra », souligne le palais. Par cette reconnaissance, Emmanuel Macron poursuit son objectif d'aboutir à la constitution d'une mémoire apaisée et partagée », tout en pensant aux générations futures en cherchant des voies de la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie, précise le communiqué...................


 

Les balles du 14 juillet 1953, un massacre oublié​

Le 14 juillet 1953, les nationalistes algériens du MTLD de Messali Hadj se sont joints aux organisations politiques et syndicales de la gauche française pour la manifestation traditionnelle. Mais la police parisienne tire dans la foule, sept personnes sont tuées et une centaines blessées. Ce massacre sera le déclic du déclenchement de la guerre d’indépendance le 1er novembre 1954. Daniel Kupferstein fait revivre l’histoire de ce carnage oublié, d’abord par un livre puis par un documentaire qui sera projeté le 30 juin et le 1er juillet prochains à Paris.

En 1953, le monde est entré dans l’ère de la confrontation Est-Ouest pour le partage du monde : d’un côté, les États-Unis et les grandes puissances occidentales (France et Royaume-Uni), de l’autre, l’URSS et les « démocraties populaires ». C’est aussi le temps des décolonisations, et l’empire colonial français craque de partout : Vietnam, Madagascar, Cameroun, Maroc, Tunisie, sans parler de l’Algérie et des massacres du 8 mai 1945 dans le Nord-Constantinois.

En France, la gauche politique et syndicale est surtout focalisée autour de la guerre d’Indochine et contre les États-Unis<a href="https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/les-balles-du-14-juillet-1953-un-massacre-oublie,6494#nb1" rel="appendix" title="NDLR. Manifestation violente à Paris le 28 mai 1952 lors de la venue dans la&nbsp;(…)">1</a> et plusieurs militants et dirigeants communistes ou cégétistes sont arrêtés et inculpés pour « atteinte à la sûreté de l’État », comme le soldat Henri Martin<a href="https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/les-balles-du-14-juillet-1953-un-massacre-oublie,6494#nb2" rel="appendix" title="NDLR. Militant du Parti communiste français (PCF), alors marin, Henri Martin&nbsp;(…)">2</a>.

La police protège l’extrême droite​

Peu de gens le savent, mais pendant longtemps les organisations politiques et syndicales de la gauche française ont défilé le 14 juillet depuis 1935. Ces défilés faisaient partie des traditions ouvrières au même titre que le 1er mai. Ils étaient autorisés et à partir de 1950, les nationalistes algériens du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), vitrine légale du Parti du peuple algérien (PPA) — interdit depuis 1939 —, avec à sa tête Messali Hadj, décident de se joindre aux défilés du mouvement ouvrier français. `

La manifestation démarre place de la Bastille à Paris, et on peut y voir d’anciens combattants, le Mouvement de la paix, le Secours populaire, l’Union de la jeunesse républicaine de France, l’Union des étudiants communistes et de l’Union des femmes françaises (UFF). La CGT suit avec ses différentes fédérations syndicales (cheminots, métallurgie…), puis viennent les organisations de la banlieue parisienne. On voit aussi des bonnets phrygiens, des Marianne qui font des rondes, des fanfares républicaines. Une tribune avec un grand nombre de personnalités politiques de gauche est placée à l’arrivée, place de la Nation. Dans la manifestation, on entend les slogans : « Libérez Henri Martin ! » ou « Paix en Indochine ! » Enfin, en queue du défilé viennent les Algériens du MTLD. Mais avant même que le cortège des Algériens ne se mette en marche, un petit groupe d’une vingtaine de militants d’extrême droite cherche à les provoquer et à les frapper. Très rapidement, ils se retrouvent encerclés par le service d’ordre de la CGT et des Algériens. La police va alors intervenir, mais pour les protéger et non les arrêter.................

 

Les sept victimes du 14 juillet 1953​

➞ Abdallah Bacha (25 ans), né en 1928 à Agbadou (Algérie). Atteint d’une balle dans la région dorsale qui est ressortie à la base du cou, il est décédé à 18 h à l’Hôtel-Dieu ;
➞ Larbi Daoui (27 ans), né en 1926 à Aïn Sefra (Algérie). La balle, que l’on n’a pas retrouvée, est entrée par le sternum et a traversé le cœur. Décédé à 18 h 30 à l’hôpital Tenon. Il habitait à Saint-Dié (Vosges), où il était manœuvre et domestique ;
➞ Abdelkader Draris (32 ans), né en 1921 à Djebala (Algérie). Il a été atteint d’une balle dans la région temporale gauche, qui est ressortie par la tempe droite. Décédé à 18 h à l’hôpital Saint-Louis, il travaillait chez Chausson ;
➞ Mouhoub Illoul (20 ans), né en 1933 à Oued Amizour (Algérie). La balle est entrée dans le sourcil gauche jusqu’à la boîte crânienne puis est ressortie. Décédé à 20 h 30 à l’hôpital Saint-Louis, il habitait et travaillait comme ouvrier du bâtiment au centre de formation de Saint-Priest (Rhône) ;
➞ Maurice Lurot (41 ans), né en 1912 à Montcy-Saint-Pierre (Ardennes). La balle est entrée dans la poitrine au niveau du sternum et a traversé le poumon et le thorax. Décédé à l’hôpital Saint-Louis, il était ouvrier métallurgiste à Paris ;
➞ Tahar Madjène (26 ans), né en 1927 au douar Harbil (Algérie). Frappé d’une balle sous la clavicule gauche qui lui a perforé le cœur et les poumons, il est décédé à 17 h 40 à l’hôpital Tenon ;
➞ Amar Tadjadit (26 ans), né en 1927 au douar Flissen (Algérie). Il a reçu une balle qui a atteint le cerveau dans la région frontale gauche. Il présentait, en plus, de nombreuses traces de violences au niveau de la face. Décédé à 20 h à l’hôpital Saint-Louis.
 

Des violences policières inscrites dans l’histoire coloniale​

En France, alors que les polémiques se multiplient autour du rôle de la police, on oublie souvent les racines historiques de la violence d’État. Et le poids de la transmission d’un savoir-faire acquis durant la guerre d’indépendance de l’Algérie, dont l’empreinte est toujours perceptible.

Le pouvoir policier se déploie d’abord en Occident comme un grand dispositif de capture des corps jugés anormaux : juifs, « sorcières », homosexuels, prostituées, « fous » et « folles », misérables, puis pour contrôler les indisciplines populaires et réprimer les révoltes sociales liées au développement de la grande ville bourgeoise. Mais comme l’écrit l’historien Emmanuel Blanchard, l’institution policière peut aussi être considérée « comme étant par essence coloniale »<a href="https://orientxxi.info/magazine/des-violences-policieres-inscrites-dans-l-histoire#nb1" rel="appendix" title="Emmanuel Blanchard, « La colonialité des polices françaises » in Jérémie&nbsp;(…)">1</a>. Elle s’enracine notamment dans la plantation esclavagiste, à travers la normalisation de milices de chasse aux esclaves fugitifs. Tout au long de la colonisation, le régime militaro-policier de répression des révoltes et d’encadrement quotidien des corps colonisés constitue un répertoire principal.

Les guerres menées par les États occidentaux contre des populations civiles du Sud ont ensuite régulièrement et profondément influencé la transformation des pouvoirs policiers. Au travers des guerres coloniales françaises et britanniques en Asie et en Afrique, celles des Néerlandais en Indonésie ou des Allemands en Afrique du Sud-Ouest, des techniques militaires classiques ont été articulées, avec des pratiques punitives ciblant les civils : chasse et capture, pillages et saccage des biens et des territoires, coercition, mutilation, humiliation et mise à mort. Ce régime de pouvoir a constitué une autre boîte à outils importante dans l’histoire de la police.

La continuité des hauts cadres​

Grâce à la circulation des hauts cadres de l’État à travers les situations impériales internes et externes, un véritable transfert du savoir-faire colonial s’établit. Ainsi, après avoir pratiqué la contre-guérilla en Espagne<a href="https://orientxxi.info/magazine/des-violences-policieres-inscrites-dans-l-histoire#nb2" rel="appendix" title="NDLR. Durant la guerre d’indépendance espagnole (1808 – 1814) menée contre&nbsp;(…)">2</a>, le maréchal Bugeaud fut chargé de réprimer l’insurrection parisienne de 1834, puis d’écraser la résistance d’Abdelkader en Algérie en 1836. Dans son ouvrage La guerre des rues et des maisons, il théorisait la nécessité d’adapter la contre-guérilla coloniale à la répression des insurrections ouvrières métropolitaines.

De son côté, après avoir organisé la déportation des juifs de Bordeaux sous l’Occupation, le préfet Maurice Papon fut chargé de la sous-direction de l’Algérie au ministère de l’intérieur en 1945. Reconnu pour sa gestion de la contre-insurrection comme super-préfet en Algérie durant la guerre de libération, il fut nommé préfet de police de Paris en 1958 pour y soumettre « la subversion nord-africaine »<a href="https://orientxxi.info/magazine/des-violences-policieres-inscrites-dans-l-histoire#nb3" rel="appendix" title="Maurice Papon, « Les problèmes de l’ordre public à Paris », Défense&nbsp;(…)">3</a>. Il transféra en métropole une doctrine, des agents, des idées et des pratiques de police issues de la guerre coloniale, puis dirigea le massacre des manifestants du 17 octobre 1961 sur le modèle répressif déployé contre les manifestations populaires de décembre 1960 en Algérie. Il restera préfet de police jusqu’en 1967.
 

Ce que la colonisation doit détruire pour s’imposer​

En Algérie, la mission coloniale se fixait pour but de créer une nouvelle nation « civilisée », mais elle a passé sous silence l’entreprise de destruction que cela supposait. La spoliation légalisée des terres mise en place par l’administration coloniale a entraîné une dispersion de la population autochtone et la destruction de la structure sociale tribale.

[…] le véritable but de l’entreprise africaine, celui qui seul promet une récompense à nos efforts, de la gloire à notre pays, c’est de peupler le nord de l’Afrique, de le féconder par le travail européen, d’ouvrir à la nation française, aux autres peuples civilisés, surtout à ceux de langue romane, comme l’Italie et l’Espagne, un champ nouveau d’activité, et peut-être un moyen de régénération !

La France a donc pour mission de présider à la formation d’une nouvelle nation civilisée, chrétienne, en regard de ses rivages […].

Quant aux moyens qui doivent conduire à ce résultat, ils se résument en deux principaux, malgré leur infinie diversité : et ces deux moyens sont la guerre et la colonisation.

Ces lignes d’Eugène Buret tirées de son exposé De la double conquête de l’Algérie par la guerre et la colonisation (1842, réed. Collection XIX, 2016) résument le projet colonial engagé par la France en Algérie dès 1830. Si le sieur Buret décrit fort bien ce que la colonisation doit construire, il s’abstient néanmoins d’évoquer ce qu’elle doit détruire pour parvenir à son but. Cet angle mort de sa pensée marque largement l’historiographie de la colonisation.

L’entreprise décrite par Eugène Buret, nous la désignons aujourd’hui par le concept de « colonisation de peuplement » (settler colonialism), terme emprunté aux travaux des chercheurs australiens Patrick Woolf et Lorenzo Veracini, qui ont fourni aux historiens un puissant instrument pour l’analyse de situations coloniales caractérisées par l’arrivée en masse de colons exogènes, et le transfert des terres des mains des populations autochtones aux immigrants. Ce qui se passe dès 1830 s’inscrit bien plus dans la perspective de ce qui s’est passé en Amérique du Nord et en Australie que dans celle des colonisations extractives de la fin du XIXe siècle. Il faut insister sur ce point, car cela permet de mieux comprendre l’origine et la fonction du peuplement colonial et son rôle dans la formation de la société qui, au-delà de la décolonisation, continue de travailler nos imaginaires, nos comportements et notre être social.

Spoliations et dépossessions​

L’arrivée des colons et la spoliation des terres sont des phénomènes interdépendants. Par le séquestre, le cantonnement, les lois foncières, l’administration coloniale réussit entre 1830 et 1930 à s’emparer de plus de 14 millions d’hectares, soit 66 % des terres utiles de l’Algérie. Un million six cent mille hectares sont concédés aux migrants européens, généralement à titre gracieux. Ils forment les 975 centres de colonisation créés ou agrandis entre 1840 et 1937. Ce processus de spoliation violente s’accompagne de l’accroissement du peuplement colonial, dont le nombre passe de 7 000 en 1836 à 881 000 en 1931.

L’histoire de cette dépossession, avec l’agriculture européenne, ses performances, en un mot ce que la colonisation a construit en Algérie, a fait l’objet d’une prolifique littérature, qui d’ailleurs continue à être alimentée par des études, des récits, des films, etc. Ce que nous connaissons moins, c’est ce qui a été détruit et ce que sont devenues les victimes de cette destruction................

 

Les ratonnades, une histoire du racisme colonial​

Parmi les nombreuses manifestations de la violence coloniale en Algérie, il y a celles, assez méconnues, des « ratonnades ». Ce terme raciste rappelle une réalité propre au colonialisme de peuplement. Il éclaire, par la logique démographique dont il procède, certaines dynamiques encore à l’œuvre dans la société française d’aujourd’hui.

Le 31 décembre 1956, s’ils ont ouvert leur quotidien du soir avant de réveillonner, les lecteurs du Monde ont pu découvrir un récit glaçant de violences commises deux jours plus tôt, le samedi 29 décembre 1956, entre 14 et 20 h, dans une Alger pluvieuse où la nuit tombait alors assez tôt.

Tout avait commencé par un rassemblement au domicile d’un défunt porté en terre ce jour-là — Amédée Froger, haute figure de l’Algérie française. Des participants avaient manifesté devant le consulat des États-Unis tout proche — les États-Unis étaient honnis pour leur position compréhensive envers les mouvements indépendantistes, en Algérie ou ailleurs. De la foule sont partis des « cris hostiles » visant le chef du gouvernement Guy Mollet, Robert Lacoste, le ministre résident qui incarnait alors le pouvoir parisien sur place, Jacques Chevallier, le maire d’Alger réputé « libéral », car ouvert au dialogue avec les élus algériens de sa municipalité, ou encore Ahmed Ben Bella, l’un des dirigeants du Front de libération nationale (FLN) emprisonné en France.

« Des hommes et des femmes s’acharnèrent sur le cadavre »​

Après l’office religieux, célébré dans une église elle aussi située tout près, les officiels ont été conspués, bousculés et des milliers de personnes ont choisi de suivre le fourgon mortuaire à pied jusqu’au cimetière Saint-Eugène, à l’autre bout de la ville. Au début de ce trajet d’environ 5 km, raconte le journaliste du Monde, « quelques dizaines de jeunes gens commencèrent à pourchasser les Arabes dans les tramways et les trolleybus ». Puis,

'' vers 16 heures, place du Gouvernement, se produisirent les incidents les plus graves. Les manifestants détruisirent de fond en comble baraques en plein air, échoppes et magasins musulmans. Les musulmans fuyaient en tous sens. Une « 203 » montée par quatre d’entre eux fut prise dans la foule. Des coups de revolver claquèrent. Le chauffeur fut tué, un des voyageurs blessé, et les autres ne durent leur salut qu’à la protection des militaires, placés en cordon devant la place du Gouvernement, où stationnaient plusieurs automitrailleuses. Non loin de là, une camionnette fut renversée, tandis que de petits groupes se répandaient dans les ruelles et brisaient les devantures des magasins. Devant le Majestic, deux coups de revolver claquèrent à nouveau, suivis de plusieurs autres. Ils avaient été tirés par des manifestants contre un musulman qui, dit-on, avait eu un geste obscène à l’adresse de la foule. Après une véritable chasse à l’homme, celui-ci fut abattu de plusieurs rafales de mitraillettes près du collège Lazerges. Des hommes et des femmes s’acharnèrent sur le cadavre. Un autre musulman fut grièvement blessé à coups de poings et de pieds. Un Européen au faciès arabe fut molesté malgré ses protestations.''
Après l’inhumation rapide du défunt, « c’est sous une pluie torrentielle que la foule prit le chemin du retour », un chemin au long duquel les violences ont repris. Le journaliste en fait un récit qui demeure l’un des plus utiles pour donner un aperçu rapide et juste de ce qu’elles ont été, des gestes commis, du degré qu’elles ont atteint — jusqu’à la mort infligée par balle.

Une pratique consubstantielle au colonialisme de peuplement..........​


 
Série documentaire disponible en rediffusion jusqu'au 23/04/2025


 
Effectivement, une histoire coloniale.


Sahara Oriental: comment le Touat est devenu français (et donc, algérien)​


Les Oasis (Touat, Gourara, Tidikelt), connues sous le nom général de Touat, groupent quelque trois cents Ksours, le long de la vallée de la Saoura, sur une longueur de 600 Km environ. Il s’agit d’une route naturelle de palmiers qui s’amorce à Figuig et aboutit vers Aïn Salah», précise Mohammed Maâzouzi dans son ouvrage «L’Algérie et les étapes successives de l’amputation du territoire marocain».

Les liens entre le Maroc et l’archipel touatien sont en effet séculaires et multiples, que ce soit sur les plans spirituel, économique, politique, juridique ou administratif, depuis le serment de fidélité au sultan, Commandeur des Croyants dont le nom est prononcé lors du prône du vendredi; l’utilisation d’une monnaie commune comme symbole par excellence d’unité (le dirham, appelé sultanien); la promulgation de dahirs (décrets royaux) nommant par exemple gouverneurs et magistrats, en plus d’autres interactions entre l’État central et les populations…

Dans une note à son gouvernement datée du 4 février 1924, le Résident général de France au Maroc, le Maréchal Hubert Lyautey, spécifiait qu’avant le Protectorat «l’Empire chérifien étendait nettement son influence au sud de l’Algérie, et il coupait celle-ci du Sahara proprement dit: les Oasis sahariennes du Touat, du Gourara et du Tidikelt relevaient depuis plusieurs siècles du Sultan du Maroc.»

Lors des événements décisifs qui nous intéressent ici, l’autorité du Maroc était donc indéniablement établie.

Alors que les Touatiens venaient d’envoyer à Fès, en 1886-87, une députation alarmée par les manœuvres françaises dans la région, Moulay Hassan 1er nommait comme gouverneurs, en mars 1891, le Caïd Lahmid ben Lahcen Delimi au commandement des oasis du Touat et de la vallée de la Saoura réunies puis, en janvier 1892, le Caïd Ba-Hassoun, à la tête des ksours du Timmi.

Deux ans après sa proclamation, soit en 1896, le fils et successeur, Moulay Abdelaziz, désignait à son tour Hajj Ahmed ben Rezzouq al-Boukhari comme Caïd à Timimoun, révoqué très peu de temps après et remplacé à la tête des Sefiane par Mohamed ben Ammour Marrakechi (auparavant caïd à Figuig) et Driss Ben el-Kouri Cherradi (ancien caïd du Tafilalet) à la tête des Ihamed.

Le contexte général est, rappelons-le, celui des visées françaises sur les grandes oasis sahariennes du Touat.

«La France tenait le Sahara par le Nord et par le Sud, écrit Saïd Sayagh, mais elle hésitait toujours à étendre sa conquête au Touat. En réalité, elle allait vers ce but en lui tournant le dos, la crainte de brusquer la question marocaine lui imposant la prudence
 
De son côté, Daniel Eustache rappelle l’intérêt majeur de cette région due à «sa position géographique et ses relations littorales et transsahariennes avec la Méditerranée, l’Algérie et le Sénégal ; en même temps, s’affirmait nettement la volonté de la France d’édifier un «domaine ininterrompu» entre ses deux possessions africaines».

Les appels en ce sens au gouvernement français étaient actifs dès 1880, émanant du parti colonial soutenu par le Comité du Maroc mais rencontrant à la fois l’opposition des puissances européennes et «la détermination du Maroc de faire reconnaître son autorité sur ses territoires».

Un peu plus tard, en juillet 1898, lorsqu’Édouard Laferrière avait quitté le Conseil d’État pour devenir gouverneur général d’Algérie, il n’a pas manqué à son tour d’attirer l’attention sur «la nécessité urgente de mener à bien les projets indéfiniment ajournés d’expansion dans le Sud».

L’objectif de conquête était resté tenace, marqué par la création d’un dispositif de sécurité avancé, avec comme exemples Fort Mac Mahon ou Fort Miribel construits en 1894, ainsi que l’envoi de missions scientifiques et de reconnaissance.

C’est dans ce cadre que se situe la mission organisée sous les auspices du ministère de l’Instruction publique, menée par le géologue et explorateur Georges Flamand, accompagné du goum d’Ouargla fort de 140 méharistes, dirigé par le capitaine Pein et d’un contingent sous les ordres du capitaine Germain formé de Spahis (initialement un corps de cavalerie traditionnel du dey d’Alger, intégré ensuite à l’armée d’Afrique après la conquête française de l’Algérie).

Partie d’Ouargla le 28 novembre 1899, la mission s’est dirigée vers le Sud en direction d’Aïn Salah.

Le militaire français, Alfred Georges Paul Martin, auteur d’ouvrages de référence dont «Quatre siècles d’histoire marocaine», écrit à ce propos : «A tout hasard, les notables et les caïds d’In-Salah, après en avoir délibéré, envoyèrent un méhari à Haci Mongar (puits à 80 kilomètres au N.-E. d’In-Salah), sur la route venant d’Ouargla; l’émissaire était porteur d’une lettre rappelant qu’In-Salah et le Tidikelt étaient domaine chérifien, et invitant toute force française à s’abstenir d’y pénétrer…».
 
Arrivée le 27 décembre dans le Tidikelt, la mission n’a pas tardé à croiser la résistance des Ksouriens, d’abord à Igosten où le caïd Hajj el-Mehdi ben Bajouda avait rassemblé plusieurs combattants, décimés pour près d’un tiers, leur chef compris, poussant à l’organisation d’une autre levée de combattants.

Le 5 janvier 1900, troisième jour du mois de Ramadan, un autre combat devait se tenir à Deghamcha, tourné également à l’avantage de la mission Flamand-Pein qui avait occupé Ksar el-Kebir, premier des Ksours d’Aïn Salah.

Face à ces graves événements, le gouverneur de Timmi, Driss ben el-Kouri Cherradi adressa une lettre au capitaine chef du poste d’Ouargla dénonçant cette agression soldée par la mort d’un nombre effroyable de personnes, y compris le caïd Hajj el-Mahdi qui avait reçu l’investiture du sultan.

En même temps, il envoyait à Fès son neveu, le caïd Jilali ben Rahmoun, afin de porter au souverain la nouvelle de la prise d’Aïn Salah.

La réponse de Moulay Abdelaziz au Caïd Cherradi n’a pas tardé, datée de la fin du mois de Ramadan de l’année 1317 de l’hégire (soit le 31 janvier 1900).

On y lit notamment que le sultan avait donné ordre à son représentant à Tanger, Hajj Mohammed Torrès, de demander au représentant de la France de faire cesser ces actes.

Une autre missive royale arriva à Timmi, un mois et demi plus tard, adressée aux caïds des tribus Ihamed du Touat, à leurs cadis, à leurs chorfa, à leurs merabtines et à tous leurs notables.

Disponible dans l’ouvrage d’AGP Martin, on peut y relever ce petit extrait: «( …) est parvenu à Notre Connaissance chérifienne ce qui s’est passé à Ain-Salah, l’arrivée de certains de la Province algérienne, leur intrusion violente au milieu des habitants, leur agression opérée au mépris de l’état de paix, des traités et des conventions qui lient les deux gouvernements, sans considération pour ce qui a été tracé d’un commun accord dans les règlements portant délimitation des frontières, sans justification possible même par une excuse de flux et de reflux, puisque les gens de la localité leur avaient notifié être de la sujétion de Notre Personne élevée par Dieu, et faire partie de Notre empire fortuné (…) »

La même lettre informe de l’ordre donné au gouverneur Idris ben el-Kouri de faire le nécessaire et des instructions semblables ont été faites à Ben Amor el-Marrakechi et aux tribus Sefiane pour agir tous d’un commun accord.
 
Datée du 15 mars, la missive devait cependant arriver deux jours avant le combat honorable mené par Caïd Cherradi à Aïn Ghar, soldé par son arrestation et par la confiscation de toute sa correspondance.

Si le pacha en question finit par être libéré, le coup de force contre Aïn Salah, avec ses profondes répercussions, n’en marquait pas moins le prélude à l’occupation de toute la région du Sud-Est du Royaume...

Par Mouna Hachim
Le 02/11/2024 à 12h04

 
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Euh...c'est tout ce que tu as retenu de 132 ans de cette entreprise coloniale qui a effacé un tiers de la population indigène par les massacres de l'armée et les colons eux mêmes ?

Sans parler des morts par la famine alors que l'Algérie grenier a blé a même fourni du blé à la France entourée de pays hostiles avant l invasion de l'Algérie par Charles X qui était une diversion contre la colère du peuple francais contre sa personne.

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Guerre d’Algérie : Macron reconnaît que Larbi Ben M'hidi a été assassiné par des militaires français​

Dans un communiqué, Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans la mort de Larbi Ben M'hidi, l’un des dirigeants du FLN, en 1957.

mmanuel Macron fait un pas vers le rétablissement de la vérité. Près de soixante-dix ans après la fin de la guerre d'Algérie, Emmanuel Macron a reconnu ce vendredi, à l'occasion du 70e anniversaire de l'insurrection du 1er novembre 1954, « l'assassinat » du dirigeant du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M'hidi « par des militaires français » en 1957 lors de la bataille d'Alger.

Par voie de communiqué, l'Élysée a ainsi fait savoir que le président de la République « reconnaît ce jour que Larbi Ben M'hidi, héros national pour l'Algérie et l'un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l'insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses ». Souvent présenté comme le « Jean Moulin algérien », Larbi Ben M'hidi a été assassiné par le général Paul Aussaresses. Ce dernier avait avoué son crime au début des années 2000, démentant ainsi la version officielle qui avait maquillé son décès en tentative de suicide.

Vers la constitution d'une mémoire apaisée et partagée

Alors que les tensions entre la France et l'Algérie restent vives, notamment après la visite d'État du président français au Maroc, « la reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune, se poursuivra », souligne le palais. Par cette reconnaissance, Emmanuel Macron poursuit son objectif d'aboutir à la constitution d'une mémoire apaisée et partagée », tout en pensant aux générations futures en cherchant des voies de la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie, précise le communiqué...................




S'il n'y avait que lui qui a été assassiné..cette occupation a été une entreprise mafieuse de mort et de spoliation où les colons pieds noirs imposaient leur volonté par le crime et le rackett tout en envoyant des pro coloniaux à l'Assemblée pour bloquer tout changement à leur domination sur l indigène soumis au Code de l'Indigénat.

Le permis de tuer était absolu. Tuer un indigêne c'était banal et sans suite.

Comme en Palestine.

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Le journaliste Algérien M. Abdou Semmar, dont je tiens à saluer l'intégrité dans cette affaire, résume très bien le propos de mon précédent commentaire:

03:50 "Malheureusement, on a exploité le 1er novembre non pas pour célébrer en soi le 1er novembre et ... célébrer notre indépendance, mais pour envoyer un message politique dans un environnement géopolitique violent où malheureusement, notre principal, notre plus important voisin qui est le Maroc est considéré par nos dirigeants actuels comme un ennemi, comme un adversaire ..."

"Le firmament de cette propagande anti-Marocaine a abouti à un défilé militaire où les armes les plus sophisitiquées de l'armée Algérienne ont été présentées pour envoyer un message à ce pays adverse"

06:00 "Je rappelle que le Maroc et les Marocains ont beaucoup aidé l'Algérie dans lors de la guerre de libération nationale"

06:30 "Le Maroc a été une base arrière importante pour notre guerre de libération, un point d'appui important pur la logistique, pour l'armement, ... pour le renseignement, "

06:50 "S'il faut rendre hommage à l'histoire, quand on raconte l'histoire il faut la racontrer totalement, il faut la raconter fidèlement, le Maroc, plus que la Tunisie, puisque le Maroc a été une base arrière plus importante. Il y a même des Marocains et des Marocaines qui ont servi, qui ont combattu au sein de l'ALN, ça on le raconte pas assez, "

07:30 "Ce que je trouve dommage, c'est qu'on fait un défilé militaire contre le Maroc alors que le Maroc a été un acteur historique important pour notre guerre de libération nationale"

08:20 "Il y a eu des moments de joie, de solidarité, et de fraternité, extrêmement importantes. Sans l'aide, sans le soutien logistique et directe du Maroc et de la population Marocaine et des autorités Marocaines à l'époque du roi Mohamed 5, la lutte pour l"indépendance de l'Algérie aurait été compromise, faut le dire"


Je répète, en 2024, quel sens pour un Marocain de communier à un fait de mémoire où la contribution de ses aïeux est piétinée et qui est retourné contre lui en premier lieu ??? :intello::intello::bizarre:
 
S'il n'y avait que lui qui a été assassiné..cette occupation a été une entreprise mafieuse de mort et de spoliation où les colons pieds noirs imposaient leur volonté par le crime et le rackett tout en envoyant des pro coloniaux à l'Assemblée pour bloquer tout changement à leur domination sur l indigène soumis au Code de l'Indigénat.

Le permis de tuer était absolu. Tuer un indigêne c'était banal et sans suite.

Comme en Palestine.

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Le code de l'indigénat



Le texte suivant est tiré du site de l'Université de Laval au Québec​

Le code de l'indigénat:

Le gouvernement français imposa, en 1887, le régime de l'indigénat à l'ensemble de ses colonies; il fut formellement appelé plus habilement Code de l'indigénat . En général, ce code assujettissait les autochtones et les travailleurs immigrés aux travaux forcés, à l'interdiction de circuler la nuit, aux réquisitions, aux impôts de capitation (taxes) sur les réserves et à un ensemble d'autres mesures tout aussi dégradantes. Il s'agissait d'un recueil de mesures discrétionnaires destiné à faire régner le «bon ordre colonial», celui-ci étant basé sur l'institutionnalisation de l'inégalité et de la justice. Ce code fut sans cesse «amélioré» de façon à adapter les intérêts des colons aux «réalités du pays».

Le Code de l'indigénat distinguait deux catégories de citoyens: les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français , c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc., ainsi que les travailleurs immigrés. Les sujets français soumis au Code de l'indigénat étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques; ils ne conservaient au plan civil que leur statut personnel, d'origine religieuse ou coutumière.........

 
Les trolls beaufs et leurs obsessions en haine :
  • la culture
  • la gauche
  • l'Algérie
Laisse les s'épancher et bouziller mon sujet,,,, celà relève de la psychiatrie parfois ici....les trolls racistes, haineux, sionistes de gauche ou de droite ont toute leur place ici!!! on est sur bladi hein oublie pas :D
 

La disparition forcée, arme de guerre de l’armée française durant la «​

Le crime de disparition forcée a été massivement employé dans les dictatures latino-américaines dans les années 1970 et 1980. Durant la guerre d’indépendance algérienne, il avait été l’arme privilégiée de la guerre « antisubversive » menée à Alger par l’armée française contre la population algérienne.

Durant la longue guerre menée par le Front de libération nationale (FLN) pour obtenir l’indépendance de l’Algérie (1954-1962), l’administration coloniale française ne cessa jamais de fonctionner. Ainsi, tout au long de l’année 1957, la préfecture d’Alger adressa chaque semaine au général Jacques Massu des liasses de singuliers documents. Un formulaire indiquait les nom, prénom, âge, adresse et profession d’une personne, la date et les circonstances de son « arrestation » par des militaires et enfin le nom d’un membre de sa famille, « à prévenir en cas de découverte ». En une année, 2 039 de ces étranges avis de recherche furent émis par la préfecture, dans l’attente de réponses de l’armée sur le sort de l’intéressé. L’attente fut souvent vaine. Le dénommé Rambaud, responsable du service compétent, le déplorait dans une note interne : dans 70 % des cas, l’armée n’avait pas répondu ou bien ses réponses se révélaient « non valables » ou « insatisfaisantes ». « Il ne m’a pas été possible depuis longtemps de faire simplement connaître à un seul avocat si le client auquel il s’intéresse est mort ou en vie », écrivait-il.

Conservée aux Archives nationales d’outre-mer (ANOM), une partie ce fichier de « détenus-disparus » signalés par leurs familles en 1957 est le point de départ du projet historiographique Mille Autres, mené par Malika Rahal et Fabrice Riceputi. Elle a été mise en ligne sur un site dédié, avec un appel à témoignage en arabe et en français, interrogeant les proches et descendants des personnes enlevées par les militaires, qu’elles aient été ensuite libérées ou qu’elles aient disparu définitivement. Au-delà de cette information, les familles racontent aussi, dans leurs nombreuses réponses, les circonstances d’enlèvement par les militaires, leurs stratégies de résistance à la terreur, leurs démarches de recherche et leur vécu, depuis lors, de la disparition souvent définitive d’un parent................

 
En 2024, une célébration Algérienne du 1er novembre: (Radio Algérie International sur fond d'une image rassemblant des présidents de la région + le chef du Polisario et excluant tout représentation Marocaine)

Les frontières de l'Algérie ont été tracées par le sang des martyrs
Et les frontières du royaume du Makhzen mendient les tweets des présidents



Je répète, en 2024, quel sens pour un Marocain de communier à un fait de mémoire où la contribution de ses aïeux est piétinée et qui est retourné contre lui en premier lieu ??? :intello::intello::bizarre:
 
Dernière édition:
Je répète, en 2024, quel sens pour un Marocain de communier à un fait de mémoire où la contribution de ses aïeux est piétinée et qui est retourné contre lui en premier lieu ??? :intello::intello::bizarre:
Bah enfait tu sais le sujet c'est FRANCE / ALGERIE 2 siècles d'histoire....
 

Quand l’armée française « pacifiait » au napalm​

Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence...

Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence.

Les autorités françaises le répèteront sans trembler : « Napalm rigoureusement proscrit et jamais employé opération militaire en Algérie »<a href="https://orientxxi.info/magazine/quand-l-armee-francaise-pacifiait-au-napalm,5638#nb1" rel="appendix" title="Télégramme de Robert Lacoste adressé à Guy Mollet et aux ministres des&nbsp;(…)">1</a>. Ce mensonge clairement affirmé par le ministre résidant Robert Lacoste<a href="https://orientxxi.info/magazine/quand-l-armee-francaise-pacifiait-au-napalm,5638#nb2" rel="appendix" title="NDLR. Il existait en France un ministre de l’Algérie entre 1957 et 1958.">2</a> en 1957 est répété sous la Ve République. Au quai d’Orsay, on assure ainsi que l’armée française « n’a jamais fait usage du napalm » et que « des instructions permanentes du haut commandement militaire français en Algérie interdisent l’emploi de ce produit »<a href="https://orientxxi.info/magazine/quand-l-armee-francaise-pacifiait-au-napalm,5638#nb3" rel="appendix" title="Note de Pierre Gaillard à la direction du Comité international de la&nbsp;(…)">3</a>.

Si la France ne peut reconnaître l’usage de cette essence gélifiée utilisée dans des bombes incendiaires, c’est que cette arme est proscrite par les conventions internationales dont le pays est signataire. Son usage viendrait en outre contredire la fiction de simples opérations de maintien de l’ordre menées dans l’Algérie française depuis novembre 1954.

Un pays en flammes​

Ce que Paris, Genève ou New York ignorent est pourtant devenu une évidence dans les montagnes algériennes où l’armée française lutte contre les maquisards de l’Armée de libération nationale (ALN). Les forêts qui dérobent ces combattants aux avions français sont particulièrement ciblées : largué par les airs, le napalm enflamme immédiatement la surface sur laquelle il se répand, ce qui le rend particulièrement redoutable dans les régions boisées.................

 
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