Amazigh : Plus d’un million d’élèves profiteront des cours en 2013

Malgré les acquis, le rythme de généralisation de cette langue demeure lent.


La généralisation progressive de l’enseignement de la langue amazighe va bon train. Plus de 545 000 élèves au niveau primaire ont pu bénéficier d’une formation initiale dans cette langue depuis le démarrage de cette opération. Pour cette rentrée scolaire (2012/2013), le ministère table sur plus d’un million d’élèves qui vont pouvoir profiter des cours d’amazighe. D’après le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed El Ouafa, une importance fondamentale est accordée à l’intégration de cette langue dans l’école marocaine d’où la nouvelle batterie de mesures prises pour sa promotion.

Parmi ces mesures figure la formation des compétences nécessaires à l’enseignement de cette langue. Selon M. El Ouafa, plus de 14 000 enseignants ont été formés dans cette langue, ainsi que 300 inspecteurs chargés de l’encadrement des instituteurs. Le département de tutelle a procédé également à la formation de 75 professeurs formateurs dans les centres de formation des instituteurs.

En effet, considérée à la fois comme patrimoine culturel et composante fondamentale de l’identité culturelle nationale, cette langue a été intégrée dans le système éducatif marocain en 2003. Depuis, des efforts considérables ont été consentis pour généraliser l’enseignement de cette langue. Les équipes du ministère se sont penchées sur la préparation du matériel didactique adéquat à la formation des éducateurs et enseignants de cette langue.

Cette action a été menée en parallèle à l’élaboration des curricula et manuels nécessaires pour l’enseignement de cette langue par une commission d’experts et de linguistes ayant produit des publications scientifiques dans ce domaine. D’après le ministre de l’Éducation nationale, la langue amazighe est une langue nationale qui devra être préservée à travers l’enseignement qui va garantir sa pérennité en tant que patrimoine immatériel national.
 
La volonté du ministère de l’Éducation nationale existe certes, mais on est bien loin des objectifs tracés lors du lancement de ce grand chantier et qui prévoyaient, rappelons-le, une généralisation totale de cette langue en 2008. Contacté par le Matin, le recteur de l’IRCAM (Institut royal de la culture amazighe), Ahmed Boukous, signale que le retard dans la généralisation de cette langue est dû au nombre insuffisant des enseignants qui ne dépasse pas 5 000 éducateurs. Pourtant, les prévisions de ce département en accord avec l’Institut tablaient sur l’intégration de cette langue dans 20% des écoles primaires chaque année.

Pour M. Boukous, il devient urgent de renforcer le corps des enseignants à travers la formation de nouveaux cadres afin de pouvoir atteindre les objectifs tracés. «Le rythme de généralisation de cette langue demeure trop long et ne se hisse pas au niveau des attentes. Il ne faut pas oublier que cette langue constitue une richesse nationale, une source de fierté pour l’identité nationale et un moyen efficace pour assurer l’adéquation entre l’école et son environnement culturel», souligne-t-il. En attendant la généralisation de cette langue, le ministère a mis en place une stratégie visant l’amélioration de la qualité de l’enseignement de l’amazighe. Laquelle repose sur la mise en place d’une carte scolaire dédiée à l’amazighité afin de rationaliser la gestion des ressources humaines.

Malgré le retard, il existe des acquis…

Malgré le retard accusé dans la généralisation de cette langue, plusieurs acquis ont été enregistrés depuis le lancement de ce chantier. En effet, le nombre des écoles où l’amazighe est enseigné est passé de 317 pendant l’année scolaire 2003/2004 (date du démarrage de l’enseignement amazigh dans les écoles publiques) à plus de 4 000 établissements primaires actuellement. Selon des chiffres rendus publics par le ministère de l’Éducation nationale, il a été formé environ 14 000 enseignants de langue amazighe, 300 inspecteurs ainsi que 75 formateurs dans les centres de formation de professeurs de l’enseignement primaire.
 
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